tag:blogger.com,1999:blog-56146149211542183282023-11-16T05:42:51.786-08:00En route pour VénusJournal d'une transsexuelle..Ce blog retrace ma transition au cours de la période de janvier 2011 à septembre 2014, date à laquelle je suis enfin devenue officiellement femme. Les divers articles qui le composent ont été rédigés sur cette même période et traduisent mes ressentis, mes réflexions, mes pensées, tout au long de ce parcours, qui n'est en aucun cas un exemple à suivre. Chacun sa vie.Unknownnoreply@blogger.comBlogger37125truetag:blogger.com,1999:blog-5614614921154218328.post-80345263280709683462016-04-25T08:27:00.001-07:002019-03-07T15:52:24.638-08:00L'étrangère dans la glace<div id="track-title">
<em>Descendre dans la soufflerie</em></div>
<div class="track-lyrics" style="display: block;">
<em>où se terre le mystère inquiet</em><br />
<em>des ondes et de l'asymétrie</em><br />
<em>des paramètres au cœur violet.</em><br />
<em>Je vois des voiles d'aluminium</em><br />
<em>au fond de mon regard distrait,</em><br />
<em>des odeurs de mercurochrome</em><br />
<em>sur le registre des mes plaies. </em><br />
<em></em><br />
<em>Le vent glacé sur mon sourire</em><br />
<em>laisse une traînée de buée</em><br />
<em>quand je regarde l'avenir</em><br />
<em>au fond de mes yeux nécrosés.</em><br />
<em>Le vide a des lueurs d'espoir</em><br />
<em>qui laisse une ombre inachevée</em><br />
<em>sur les pages moisies de l'histoire</em><br />
<em>où je traîne ma frise argentée. </em><br />
<em></em><br />
<em>Mais mon regard s'efface.</em><br />
<em>Je suis l'étranger dans la glace.</em><br />
<em>Mais ma mémoire s'efface...</em><br />
<em></em><br />
<em>La brume adoucit les contours</em><br />
<em>des ratures sur mes triolets.</em><br />
<em>La valse des nuits et des jours</em><br />
<em>se perd dans un murmure discret.</em><br />
<em>Les matins bleus de ma jeunesse</em><br />
<em>s'irisent en flou multicolore</em><br />
<em>sur les molécules en détresse</em><br />
<em>dans le gris des laboratoires. </em><br />
<em></em><br />
<em>Mais mon regard s'efface.</em><br />
<em>Je suis l'étranger dans la glace.</em><br />
<em>Mais ma mémoire s'efface... </em><br />
<em></em><br />
<em></em><br />
<em>Paroles : Hubert Félix THIEFAINE</em><br />
<em>Musique : Jérémy KISLING</em><br />
<br />
<br />
Je retrouve ici mon blog initial qui avait été mis en sommeil "forcé" depuis 2015, après avoir été usurpé par un autre, qui portait le même nom...un truc de modeuse du net, comme il en existe des centaines et sans rapport avec le sujet.<br />
Bug ou piratage, je ne saurai jamais, mais à priori tout semble être rentré dans l'ordre après avoir signalé maintes fois le problème (mieux vaut tard que jamais) et heureusement que j'avais gardé des archives de la quasi totalité de mes articles de l'époque et que j'ai pu tout réinstaller ou presque.<br />
<br />
Du coup je reprends là où je m'étais arrêtée<br />
<br />
La fin du voyage...<br />
<br />
Après le changement officiel d'état civil, j'ai encore eu droit à une deuxième chirurgie faciale, parce que si je suis très satisfaite de mon petit abricot magique exotique, mon visage porte encore quelques stigmates de ma vie d'avant, et vu que depuis le retour en force du fait religieux obscurantiste dans ce qui fût naguère le pays des Droits de l'Homme (et de la Femme en particulier) il ne faut pas "stigmatiser", alors ça doit être aussi valable pour ma tronche...et tout ça à ma charge (donc à ma décharge, pour ceux qui voudraient me reprocher de creuser encore plus le trou de la sécu, parce que ça reste de la chirurgie esthétique).<br />
<br />
En parlant de sécu, ma carte Vitale a été modifiée automatiquement sans que j'en fasse la demande, je m'en suis aperçue un jour où celle que j'avais jusque là n'était plus reconnue à la pharmacie et que mon ancien numéro n'existait plus dans les fichiers. En remplaçant le "1" par "2", surprise, c'était moi sous ma nouvelle identité. Bon, les papiers je m'en fous, je l'ai déjà dit, mais tout de même, quelque part ce "2" c'est un bonheur, j'avoue...<br />
<br />
Pas encore l'étrangère dans la glace toutefois, mais un petit pas pour la femme, et un grand pas pour mon humanité, même si les résultats de ma deuxième chirurgie faciale ne sont toujours pas au rendez-vous. On est souvent sa pire ennemie, et pour tout dire, ça me pourrit encore la vie et ça a même failli me faire faire une énorme connerie. En fait la connerie je l'ai faite puisque j'ai succombé aux appels d'une sirène qui m'avait jouée la grande scène du deux et pour qui j'étais une "révélation, celle qu'elle avait attendue toute sa vie" (textuel). Déjà quand une hétéro te balance qu'elle a une attirance pour toi qu'elle ne s'explique pas, et qu'ensuite elle te sort ce genre de trucs, fatalement pour une femme comme moi, ça a une certaine signification et même une signification certaine.<br />
<br />
Je sais, je n'ai aucune excuse, juste une explication, un cumul de plusieurs choses, entre désillusions et frustrations, entre rêves et réalité, entre espoirs et déceptions, entre combat permanent contre les cons qui continuent à me faire chier au quotidien et toutes celles et ceux qui vivent leur vie par procuration avec la mienne, qui à la fois me dégueulent et m'envient d'avoir osé oser, comme la ménagère de moins de 50 ans mouille sa petite culotte en lisant d'une main "50 nuances" de chose là, pour se donner l'air d'avoir l'air, juste avant d'aller faire à bouffer et de torcher les gosses. Il fallait les voir, leurs tronches quand elle me faisait livrer des fleurs au boulot avec le petit mot qui va bien et qui me payait de toutes leurs saloperies, dépités que "le monstre de foire" puisse plaire aux jolies femmes, au point que j'ai fini par en oublier l'essentiel...aucune excuse, je te dis, d'autant que ma femme a oublié d'être moche elle aussi, et alors pour être aimante, elle l'est.<br />
<br />
Pas fière de tout ça et qu'elle en ait souffert...là oui je me suis comportée comme une vraie merde, trop centrée sur mes petits problèmes existentiels. Alors on essaye de reconstruire ce que j'ai cassé. Pas facile...des fois je me dis que les autres ont raison et que je ne la mérite pas, parce que là encore elle m'aura fait passer avant elle, avant sa douleur d'avoir cru qu'elle allait me perdre. Quand je dis que notre couple dérange, en fait c'est surtout de la jalousie qu'il provoque chez les autres, car être aimée à ce point c'est impensable, c'est indécent, ça ne peut pas exister. <br />
<br />
Et pourtant...<br />
<br />
Je crois que là je viens de me mettre à dos les rares personnes qui me soutenaient encore. Bien fait pour ma gueule, et là ce sera mérité...<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjvkEmqoXQUMHXuhyaawbhBz7bbMsaM03-Yi_cQZCAfkmKDSi9DbLwypf5aPE7dCcGSh8G_FW1KQAV3WuRCMhqBeQJ4Czaue4l3ETM3p72mWKuSGWNKdmNLlnhX16HMn69WVTrnVLSUt30/s1600/Darkness+8.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="137" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjvkEmqoXQUMHXuhyaawbhBz7bbMsaM03-Yi_cQZCAfkmKDSi9DbLwypf5aPE7dCcGSh8G_FW1KQAV3WuRCMhqBeQJ4Czaue4l3ETM3p72mWKuSGWNKdmNLlnhX16HMn69WVTrnVLSUt30/s320/Darkness+8.jpg" width="320" /></a></div>
</div>
Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5614614921154218328.post-19255470811392970952016-04-24T08:58:00.000-07:002016-04-25T02:03:47.580-07:00Exit to Chatagoune-goune<span lang="FR"><em>Amours-crayons-bites-enfoncés<br />
dans les tubulures glauques du vent<br />
L'ange a léché le chimpanzé<br />
sur l'autel des agonisants<br />
Clinic-woman-c<span style="font-family: "times new roman";">œ</span>ur-manivelle<br />
tournant dans le soleil couchant<br />
Ce soir je sors de ma poubelle<br />
pour provoquer tes océans<br />
Cafards-gardiens-d'enfer-casqués<br />
défilant dans mes nuits d'automne<br />
m'accusant de ne plus tricher<br />
devant ta pompe à méthadone<br />
Rue morgue-avenue despérados<br />
dans les barbelés du goulag<br />
Ce soir je sors de mon blockhaus<br />
pour me parfumer à ta vague<br />
Je danse pour toi petite<br />
Je bande pour toi (bis)<br />
<br />
Délires-désirs-corps entraînés<br />
dans les brouillards du crépuscule<br />
Parfums-sexy c<span style="font-family: "times new roman";">œ</span>urs gominés<br />
tension-danger-sortie-capsule<br />
Jadis cavalier du néant<br />
je reviens en vampire tranquille<br />
dans ta nuit maquiller les blancs<br />
de ton calendrier de petite fille<br />
Je danse pour toi petite<br />
Je bande pour toi (2)<br />
<br />
Curieux soleil de plexiglas<br />
dans la vitrine des marchands d'ours<br />
Gyrophares sur mes pataugas<br />
nitroglycérine à la bourse<br />
Filmé par les Mau-Mau<br />
par les stups et les contes de fées<br />
j'planque mon secret sous ta schizo</em><br />
<em>
</em><br />
<em>et m'accroche à ton corps blessé<br />
Amant-mutant matant nos stances<br />
à l'ombre des amours gadgets<br />
j'endors mes cadences en instance<br />
et me balance à ta planète<br />
Inutile d'afficher nos scores<br />
aux sorties des supermarchés<br />
Les dieux sont jaloux de nos corps<br />
nous balayons l'éternité<br />
Je danse pour toi petite<br />
Je bande pour toi (ad lib)</em><br />
<br />
<br />
Paroles : Hubert Félix THIEFAINE <br />
Musique : Hubert Félix THIEFAINE / Claude MAIRET</span><br />
<br />
<br />
<span lang="FR"><br />
</span>Antépénultième étape de ce voyage qui aura duré officiellement trois ans et demi, bien que commencé il y a des années, ma puce et moi sommes convoquées le 5 juin au Tribunal de Grande Instance afin que les magistrats statuent sur l'opportunité de ma demande de changement de sexe et d'état civil, et surtout qu'ils la confirment. Et comme j'en ai l'habitude depuis le début du parcours, antépénultième tracasserie qui me tombe dessus la veille : un préavis de grève de la part des avocats sera déposé pile-poil le même jour que l'audience, rapport aux nouvelles dispositions de l'aide juridictionnelle, à laquelle je n'ai pas droit puisque je travaille et que pour nous c'est plein tarif. Traduction : c'est râpé pour demain vu qu'aucune affaire ne pourra être traitée à cause de ça, et ça reportera les délibérés aux calendes grecques. Ca en devient presque comique à la longue, et si un scénariste osait te cloquer ça dans les gencives à longueur de séquences, tu crierais au scandale tellement ces accumulations c'est juste pas possible, nan mais ho, et puis quoi encore ? Oui mais bon, tu connais le dicton : impossible, pas français. Remarque, c'est un peu ma faute aussi, j'ai trop tardé à constituer mon dossier alors que j'aurais pu le faire dès le départ au début de l'aventure.<br />
<br />
Ah oui, faut que je t'explique ça au fait. Figure-toi qu'une des revendications des gens qui s'expriment pour nous (assoces, collectifs, mouvements...) c'est le changement d'état civil libre et gratuit, ainsi que la fin de "la stérilisation forcée pour les trans". Bon, libre et gratuit, j'adhère, encore que pour le côté "libre", je me demande bien quels seront les critères pris en considération si jamais ça passe. Parce que le problème c'est qu'on veut tout regrouper sous une même bannière alors qu'on a en gros 3 catégories différentes de personnes transidentitaires et qui n'ont pas les mêmes motivations ni les mêmes buts : les travestis, les transgenres, et les transsexuelles. Qu'on fasse en sorte de faciliter ce changement d'état civil pour les personnes s'étant engagées dans un parcours de changement de sexe (donc les transsexuelles), et que ce changement puisse intervenir bien avant l'opération de réassignation sexuelle, afin d'éviter des situations parfois gênantes, ça je l'entends parfaitement. Il est toujours inconfortable de se faire appeler "monsieur Untel" dans une salle d'attente bondée alors qu'on était venue dans une jolie robe à fleurs, ou bien encore de se faire entendre dire qu'on a dû mal comprendre ce que le médecin a dit quand il voulait qu'on passe une mammographie...et je ne parle même pas de tous les actes de la vie courante, comme le simple fait de présenter une pièce d'identité quand on règle par chèque.<br />
<br />
Même si moi je m'en fous un peu et qu'en général je m'en amuse plutôt puisque je l'assume, ça pourrait tout de même être une bonne chose au final pour les autres. Et si les transgenres peuvent l'obtenir également, ça ne m'enlève rien non plus. Tiens, et même que je serais prête à accepter que les travestis puissent avoir deux états civils distincts, suivant qu'ils sont contrôlés à un instant T dans un genre ou dans l'autre, c'est dire à quel point je vois loin. C'est pas comme ça qu'on règlera le problème de la visibilité des trans, puisque finalement ces revendications les cacheront encore plus aux yeux des autres puisqu'il n'y aura que deux options possibles. Exit donc l'entre-deux mais peu importe, on n'est plus à une contradiction près chez nos "porte-paroles", et si ça peut faciliter la vie des filles, après tout pourquoi pas.<br />
<br />
En revanche, et là tu vas voir qu'on est au c<span style="font-family: "times new roman";">œ</span>ur du problème, lorsque j'entends dire "non à la stérilisation forcée des trans", je me demande de quoi on parle. Je laisse de côté ce que je viens d'expliquer plus haut, à savoir qu'une solution "de confort" pour le changement d'état civil avant l'opération de réassignation puisse être justifiée, et je me penche sur ces fameuses trans qui ne veulent plus être stérilisées de force. C'est quoi ce délire ? Sachant que quand tu es transsexuelle, tu vas FATALEMENT devenir stérile, que ce soit avec l'opération ou même le simple traitement hormonal, va falloir qu'on m'explique, ou alors j'exige d'être "remboursée" (au sens premier du terme). Non mais ça va pas la tête ? C'est aussi incongru que quelqu'un ayant un pied qu'il faudrait qu'on ampute car bouffé par la gangrène et qui exigerait qu'on lui laisse son membre...ou alors c'est qu'il n'avait pas la gangrène, faut être logique. Il y aurait donc des trans ne voulant pas être opérées ni même prendre un traitement hormonal qu'on obligerait à devenir stériles rien que pour qu'elles obtiennent un bout de papier à la con ? Et le pire c'est qu'elles le feraient en plus ? Et on parle ensuite de dépathologisation ?<br />
<br />
Ben tu vois, et contrairement à ce que j'ai pu lire ici ou là à mon sujet (je n'ai pas que des amies au sein de la "communauté"), je ne suis pas allée faire mon saut de l'Ange à Bangkok pour avoir plus rapidement et plus facilement une bête mention marginale sur mon extrait d'acte de naissance ou encore un passeport au nom de madame. Tiens au fait, en parlant de passeport, il paraît que les trans ne peuvent pas voyager à l'étranger à cause de ça, que vu que leur apparence ne correspond pas à leur identité, tout ça...mon cul ! A part le glandu à Orly qui a voulu faire du zèle et que j'ai remis à sa place, je n'ai jamais été emmerdée pour passer la frontière, il suffit juste que la photo corresponde et basta, et même avec un passeport biométrique. Après tout, c'est la même chose si t'es imberbe alors que sur la photo de ta pièce d'identité tu as une barbe à la ZZ Top. Et pour en revenir à ce que je disais plus haut, c'est sûrement pas la perspective d'un F sur ma carte d'identité qui m'aurait fait faire une telle chose si ça n'avait pas été ce que je voulais. Les transsexuelles se sont fait "vampiriser" par les transgenres...manquerait plus que Conchita Wurst milite pour que les trans gardent la barbe, qui est un attribut tout aussi féminin qu'une bite, comme chacun sait. Qu'il y ait des amateurs de l'entre-deux mondes, je critique pas, et si des transgenres veulent qu'on les appellent "madame" malgré le tuyau de pompe à essence qu'elles ont entre les cuisses, là aussi je m'en cogne, mais que chacune reste dans sa catégorie et n'aille pas demander des trucs au nom des autres. Déjà que les gens ont du mal à bien comprendre toutes les subtilités de la transidentité, alors avec ce genre de revendications c'est pas gagné ; c'est comme le fait d'avoir été placées avec les LGB, alors que les trois premières catégories parlent d'orientation sexuelle qui n'a aucun rapport avec l'identité sexuelle...quoique maintenant c'est un peu comme l'Europe élargie, vu qu'on ne dit déjà plus LGBT mais LGBTQIAH, pour Lesbiennes, Gays, Bis, Trans, Queers, Intersexués, Asexuels et Hétéros, te dire un peu l'auberge espagnole que tout ça est devenu.<br />
<br />
Enfin bref, j'en reviens donc à ma grève surprise, et comme d'habitude c'est encore ma puce qui va gérer la crise car j'avoue que mon capital diplomatie est complètement tari, selon le principe des vases communiquant. Elle plaide mon cas face à l'avocate chargée de me représenter, ce qui doit constituer une première en soi, et le plus beau c'est qu'elle remporte l'adhésion du jury et celle du bâtonnier puisque mon affaire passera à titre exceptionnel comme c'était initialement prévu. Quand je disais que sous son apparence fragile elle est capable de porter le Monde, ma petite femme. C'est ainsi que le lendemain nous nous présentons à l'audience, en évitant les médias qui se sont déplacés pour couvrir l'événement (pas mon audience hein, tout le monde s'en fout, mais le mouvement de grève des avocats). On arrive dans la salle du Conseil dans laquelle trois magistrats nous font face, ainsi que le bâtonnier qui va déposer le préavis, deux ou trois avocats, et un couple qui vient pour une adoption. Renvoi d'une dizaine de dossiers à une date ultérieure et puis arrive notre tour.<br />
<br />
Le président appelle le demandeur, à savoir moi, en ces termes : "Monsieur Olivier ***, dans le cadre d'une affaire de changement de genre et d'identité" puis il scrute la salle pour voir si je suis là ou pas. Je lève le doigt en disant "c'est moi" et aussitôt il rectifie le tir et me donne du "madame", ce qui augure assez bien la suite des débats. Il me pose les questions classiques sur le pourquoi du comment, si ça se passe bien au boulot (lol), si on a des enfants, un abonnement Canal plus et le gaz à tous les étages. Puis il s'adresse ensuite à mon p'tit sucre, "vu qu'il existe un fort lien matrimonial entre nous" et qu'il voudrait bien savoir si elle est au courant et ce qu'elle en pense. Et là elle se met à expliquer...tout, les années passées, les doutes, les questions, les souffrances, notre couple, les autres, la Vie, du moins la nôtre. Elle, si réservée d'ordinaire, plus rien ne l'arrête à présent, elle parle et parle encore devant ces inconnus revêtus de leurs atours de justice, elle raconte nos 16 ans de vie commune, nos 13 ans de mariage, son amour pour sa Caro dont elle ne peut occulter la vie d'avant, "notre" transition, et puis surtout la perspective de cette nouvelle vie à deux, dans laquelle nous n'aurons plus à nous justifier de quoi que ce soit ni à supporter la bêtise et l'incompréhension des autres, si ce ne sont les regards désapprobateurs à l'encontre de deux femmes ensemble. Bienvenue en 2014.<br />
<br />
Moi je la regarde avec les yeux de Chimène tandis qu'elle poursuit sa plaidoirie, bien mieux que l'avocate qui se contente d'énumérer les pièces de mon dossier, le protocole, mon opération, ma reconnaissance officieuse au boulot...tant et si bien qu'à la fin la procureure "outrepasse" le cadre de l'affaire puisqu'elle dit au président : "nous avons là en plus un vrai couple qui s'aime". Ah non hein, pas le moment de lâcher une larme, malgré l'émotion qui me submerge, parce que punaise oui je l'aime ma femme, et elle donc, avec tout ce qu'elle endure et que je lui fais subir, et je pense que plus que tous les certificats, toutes les opérations, tous les protocoles, c'est cet amour dont elle déborde qui aura marqué le plus les juges, et qu'après ça il n'y a plus rien à rajouter. Ou plutôt si, que ma demande est non seulement conforme et fondée mais qu'elle est validée et entérinée par le tribunal, parce qu'il y a encore des gens intelligents et humains dans ce pays, malgré toutes les manifs de la honte et la haine qui est ressortie du bois ces derniers mois. Et ces gens intelligents et humains ont décidé "qu'à compter de ce jour, à 9h30, en lieu et place du présent" ils allaient enfin offrir un avenir à Carolyne Olivia Annie qui ne sera plus un simple "concept" mais une personne réelle avec une existence légale.<br />
<br />
Voilà, c'est fait, ça aura duré une vingtaine de minutes, accouchement sans douleur après une gestation de...je préfère penser à autre chose, rien ne doit ternir cette journée. Exit Olivier donc, divorce à l'amiable, séparation de corps et de biens, t'étais un gentil gars mais on ne pouvait plus vivre ensemble, c'était devenu impossible et ça aurait fini par nous détruire. Mais Lyne et moi on t'aimait bien et on ne t'oubliera pas, parce qu'on sait à quel point tu en as chié toutes ces années, on gardera quelques photos parce que ce n'était pas ta faute et que tu ne savais pas où trouver de l'aide, et puis c'est aussi un peu grâce à toi si on a pu se rencontrer toutes les deux, alors rien que pour ça, merci du fond du c<span style="font-family: "times new roman";">œ</span>ur. <br />
<br />
Ciao mon poteau !<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEill4P0jzT8cZMtEMOxlRerLTEMsX8bG6DHa3-MI3s_FCSnfyv_O4jmGXl8nOuktLFZqrajU_D-R35RvBYEYkzcInkENfXJxXlKQl93-00tBBc_VBnlqZrC9ur27h-7jOoGOweP36NToLQ/s1600/Olivier.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEill4P0jzT8cZMtEMOxlRerLTEMsX8bG6DHa3-MI3s_FCSnfyv_O4jmGXl8nOuktLFZqrajU_D-R35RvBYEYkzcInkENfXJxXlKQl93-00tBBc_VBnlqZrC9ur27h-7jOoGOweP36NToLQ/s1600/Olivier.jpg" /></a></div>
Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5614614921154218328.post-29262620525180650872016-04-24T08:45:00.000-07:002016-04-24T08:45:07.421-07:00Solexine et Ganja<span lang="FR"><em>Je cherche un hélico pour me déconnecter<br />
pour faire sauter les plombs de la boîte à fausse-donne<br />
Je cherche un hélico quelqu' part pour me tirer<br />
mais j'crois bien qu'les Martiens<br />
m'appellent sur l'interphone<br />
Ganja !<br />
<br />
Le blues m'a délatté(e) mais c'est sans importance<br />
quand la bière est tirée il faut finir son pack<br />
Le blues m'a délatté(e) et je trinque en silence<br />
J'fais de l'auto-combustion tout(e) seul(e) dans mon half-track<br />
Ganja !<br />
<br />
Et j'traîne dans la galerie en grillant mes traumas<br />
J'en veux à la première qui m'a laissé tomber<br />
Et j'traîne dans cette galerie où ma mère me chanta<br />
no love today bébé my milk is gone away<br />
Ganja !<br />
<br />
J'ai mon capteur qui sonne et mes pieds qui s'enfoncent<br />
J'oublie toujours le nom de ces villes où j'suis né(e)<br />
J'ai mon capteur qui sonne et j'ai le c<span style="font-family: Times New Roman;">œ</span>ur qui bronze<br />
J'ai fini par fumer ma carte d'identité<br />
Ganja !<br />
<br />
Ma tête a éclaté d'un r'tour de manigoince<br />
moi j'voulais bourlinguer sur cumulo-nimbus<br />
Ma tête a éclaté bonjour l'homo sapiens<br />
si t'as peur de t'mouiller retourne à ton f<span style="font-family: Times New Roman;">œ</span>tus<br />
Ganja !<br />
<br />
Je suis dans l'atelier de Hiéronymus Bosch<br />
avec les yeux drapés de lapis-lazuli<br />
Je suis dans c't'atelier mais il faut que je décroche<br />
les anges font des cauchemars au fond du paradis<br />
<br />
Les sergents-recruteurs me demandent au parloir<br />
avec des mégaphones pour compter les élus<br />
Les sergents-recruteurs me jouent le jour de gloire<br />
mais moi j'suis mongolien(ne), chromosomes inconnus<br />
Ganja !</em>
<br />
<br />
Paroles & musique : Hubert Félix THIEFAINE<br />
</span>Que j'te raconte...attend...<br />
<br />
Tu te souviens de mes pérégrinations depuis le début ? T'as vu comme c'est farce la vie des trans, qu'entre les années passées au placard à se demander ce qu'on a et ce qu'on est, à vivre d'expédients vite expédiés, à se fourvoyer dans des trucs avec lesquels tu penses tuer le temps "en attendant", alors qu'ils te font juste oublier que c'est lui qui te tue peu à peu et à petit feu, à la vicelarde, à la sournoise, et qu'ensuite, quand tu crois avoir enfin trouvé la voie, tu auras tellement de saloperies qui te tomberont dessus tous azimuts, ben je te jure que ce n'est pas une sinécure. Avis aux amateuses ! Quoi, on dit amatrices ? Ce que tu peux être tatillon(ne), des fois...<br />
<br />
Donc, que je te dise...un peu plus de trois ans sous hormones, tu penses qu'il y a eu des changements notables tout de même. Paraît que ma voix s'est un peu adoucie, sauf quand je m'énerve, mes traits se sont affinés, mes seins, je t'en parle même pas, et si tu te souviens à quoi ressemblait Evelyne Bouix avant d'avoir été refaite, alors tu as pratiquement mon portrait craché. Je te dis ça les yeux dans les yeux, comme Cahuzac avec son compte (est bon) ou comme toutes ces mythos dont on peut lire les "témoignages" sur le net ou ailleurs. M'est avis qu'elles ont confondu les pilules hormonales avec les cachets d'Alka Seltzer pour (m')avoir gonflé autant.<br />
<br />
Cadeau, je vous le donne Emile, tout ça ce sont des conneries, tout comme l'hymen qui pousse après ou le risque de tomber enceinte. Pour le premier il est important de bien faire ses dilatations, ça évite ce genre de confusion, et pour le second...comment dire...quand on vous dit qu'un suivi psy est recommandé, ou alors faut arrêter d'aller en pèlerinage à Lourdes. Du coup j'ai bien été obligée d'en passer à nouveau par la chirurgie, parce qu'entre mes deux <span style="font-family: Times New Roman;">œ</span>ufs au plat et ma tronche d'ancien de la manécanterie des petits chanteurs à la gueule de bois, il allait falloir se lever tôt pour qu'on me confonde avec Evelyne, et puis Pierre Arditi c'est pas trop mon type de femme (paraît que j'ai vraiment un faux air, sans rire...pas d'Arditi, hein).<br />
<br />
J'ai alors pris rendez-vous avec un éminent spécialiste (un de plus) qui opère à Paris et qui devrait m'arranger ça aux petits oignons. Bon, il a l'air sympa et jouit (le veinard) d'une bonne presse auprès de la communauté trans, et puis même s'il ne jouissait pas, c'est pas ce que je lui demande de toutes façons. A nouveau des tonnes d'examens pré-opératoires, je me fais tirer le portrait sous tous les angles, en 3D et en gévéacolor (l'argentique c'est fantastique...), et puis on fixe la date pour l'intervention combinée chirurgie faciale - mammoplastie.<br />
<br />
Pour cette dernière, et vu que je remplis les critères (c'est à dire que pour les remplir il faut justement ne pas remplir, c'est farce, je trouve), une demande d'entente préalable auprès de la sécu devrait m'octroyer la prise en charge, toujours ça de moins à débourser. Je suis néanmoins convoquée par le médecin conseil de l'assurance maladie qui confirme que je ne remplis pas et donc que je remplis (attend, tu vas voir, ça se complique encore un peu ensuite...te lève pas pour aller pisser ou tu ne vas plus rien comprendre en revenant si t'en as raté une partie).<br />
<br />
"L'ennui c'est qu'il y a un os" me dit le toubib. "Ah bon, lequel ?" m'enquiers-je aussitôt auprès de lui. "Votre carte de sécurité sociale commence toujours par 1 et votre état civil n'a pas encore été modifié. Si vous aviez fait cette demande en tant que femme et avec un 2, celle-ci aurait pu être prise en considération, mais dans le cas d'espèce..." (cas d'espèce, cas d'espèce, tu vas voir si j'ai une gueule de cas d'espèce). Bon je lui bonnis les formalités d'usage, comme quoi je suis sous ALD31, dans le cadre d'un programme de changement de sexe, tout ça, et je lui fais bien comprendre l'inanité de sa remarque en lui faisant remarquer qu'à ce compte là un mec n'a pas vraiment besoin non plus de vaginoplastie (faut être logique), et que s'il fallait attendre le changement d'état civil pour se faire opérer, quand dans le même temps la plupart des tribunaux exigent cette opération pour se prononcer sur ce changement, on risquerait d'attendre jusqu'à la Sainte Conchita Wurst, celle qui a une barbe, comme Sainte Wilgeforte (mais qui elle n'a pas gagné l'Eurovision...demande à Boutin, elle te dira).<br />
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<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiW06t739zf-iiIgatb0p21E2RbdvYrVnXaJJT90sI7pLBp7cceTQWCq_nzHn3260n54KW17S7dBczWe30XmMi91Q_xqO8pB22O9qd4RVSjExFtv085TtRDOWAeVoGDMHnXmnjUbUAZcqM/s1600/Conchita+Jesus.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="317" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiW06t739zf-iiIgatb0p21E2RbdvYrVnXaJJT90sI7pLBp7cceTQWCq_nzHn3260n54KW17S7dBczWe30XmMi91Q_xqO8pB22O9qd4RVSjExFtv085TtRDOWAeVoGDMHnXmnjUbUAZcqM/s320/Conchita+Jesus.jpg" width="320" /></a></div>
<br />
<br />
Quand je te dis qu'ils font rien qu'à m'embêter, tu me crois maintenant ? En plus j'enrage quand je pense à toutes celles qui ne veulent pas se faire réassigner sexuellement mais pour qui ce type d'opération est prise en charge en deux coups les gros (les très gros même, parfois). Je ressors, la queue entre...enfin dépitée quoi, non sans lui avoir dit que je n'étais plus étonnée, à force, qu'il y a vraiment une médecine à deux vitesses et que j'ai la malchance de toujours être au point mort en ce qui me concerne. Tu comprends mieux le choix de la chanson d'Hubert quand tu décortiques les paroles, c'est tout moi je te dis, fallait pas que j'essaye des substances improbables. Et puis en fin d'après-midi le miracle se produit : coup de bigo à la maison et on m'annonce que finalement, tout bien considéré et eu égard à ce que tu veux, la sécu accepte l'entente préalable. Faut quand même toujours se battre pour le moindre truc, c'est fatigant à la longue.<br />
<br />
Le 29 avril je rentre donc à la clinique et j'en ressors le lendemain matin, momifiée encore une fois, qu'on dirait un lapin crétin de Pâques, et avec un bandeau ultra serré pour maintenir deux protubérances qui tendent le tissu de ma robe (pourtant je l'avais prise large). En fait j'ai toujours des <span style="font-family: Times New Roman;">œ</span>ufs au plat mais ce sont maintenant des <span style="font-family: Times New Roman;">œ</span>ufs d'autruche, pour te donner une idée. Mais pour tout t'avouer, c'est pas la joie, j'ai mal partout, un peu comme si un bus m'était passé sur le buste, et les cicatrices sous les aisselles m'obligent à adopter l'attitude de quelqu'un qui aurait des oursins sous les bras, ce qui ne poserait aucun problème à un fort des halles, mais qui est totalement incongru quand tu as une petite robe à pois. Heureusement j'ai mon ami d'enfance qui est venu me chercher en voiture à la sortie et qui va s'occuper de moi avec sa fille, le temps qu'on m'enlève les pansements lors de la première visite de contrôle, une semaine après.<br />
<br />
Là, le chirurgien paraît satisfait, même si tout n'est pas encore bien en place, mais ça prendra du temps et on se revoit dans six semaines. Quant au visage, il m'explique en gros qu'il m'a raboté le front, les arcades, qu'il a descendu le "scalp" d'environ deux centimètres, me laissant une cicatrice à la base des cheveux et de chaque côté du crâne qui ferait pâlir de jalousie la créature du Dr. Frankenstein. Je repasserai plus tard pour la deuxième couche, à savoir le nez, les pommettes, plus deux ou trois trucs techniques, qu'il n'a pas pu faire en même temps que le reste car ça aurait entrainé trop d'hématomes et de risques de complications. C'est vrai qu'en parlant d'hématomes, je peux d'ores et déjà m'inscrire au prochain concours de zombies, et tout ça sans maquillage, espère. J'ai la tête comme un compteur bleu, les paupières violettes et tellement gonflées qu'il faudrait que je songe à me munir d'une canne blanche, une énorme trace de strangulation comme dans les films policiers, plus toutes les couleurs de l'arc-en-ciel sur le visage, comme si j'avais dormi sur le rainbow flag alors qu'il venait d'être repeint. <br />
<br />
C'est sûr que là je ne passe plus inaperçue, ce qui me donne même une idée amusante pour dédramatiser tout ça. Lorsque mon pote et sa fille me ramènent à la maison et qu'on fait une petite halte dans un resto familial, l'idée me vient de le faire passer pour mon mari (j'ai toujours eu des idées à la con). Et au moment où la serveuse se radine avec les plats, je m'adresse à sa fille en lui disant : "Ma chérie, tiens-toi bien à table ou sinon ton père va encore se fâcher et c'est maman qui va encore prendre." La salle étant pleine d'habitués, je te dis pas l'effet produit, mais avant que mon pote ne se fasse lyncher, j'ajoute à l'attention de la serveuse : "Je plaisante hein, je suis juste tombée dans l'escalier." Du coup on n'a pas pris de cafés...Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5614614921154218328.post-42494242562010026862016-04-24T08:28:00.000-07:002016-04-24T08:28:11.135-07:00Syndrome Albatros<span lang="FR">Clown masqué décryptant les arcanes de la nuit<br />
dans les eaux troubles et noires des amours-commando<br />
Tu croises des regards alourdis par l'oubli<br />
et des ombres affolées sous la terreur des mots<br />
Toi qui voulait baiser la Terre dans son ghetto<br />
tu en reviens meurtri, vidé par sa violence<br />
et tu fuis ce vieux monstre à l'écaille indigo<br />
comme on fuit les cauch'mars souterrains de l'enfance<br />
De crise en délirium, de fièvre en mélodrame<br />
franchissant la frontière aux fresques nécrophiles<br />
tu cherches dans les cercles où se perdent les âmes<br />
les amants fous, maudits, couchés sur le grésil<br />
Et dans le froid torride des heures écartelées<br />
tu retranscris l'enfer sur la braise de tes gammes<br />
Fier de ton déshonneur de poète estropié<br />
tu jouis comme un phénix ivre mort sous les flammes<br />
Puis en busard blessé, cerné par les corbeaux<br />
tu remontes vers l'azur flashant de mille éclats<br />
Et malgré les brûlures qui t'écorchent la peau<br />
tu fixes dans les brumes Terra Prohibida<br />
Doux chaman en exil, interdit de sabbat<br />
tu pressens de là-haut les fastes à venir<br />
comme cette odeur de mort qui précède les combats<br />
et marque le début des vocations martyres<br />
Mais loin de ces orages, vibrant de solitude<br />
t'inventes un labyrinthe aux couleurs d'arc-en-ciel<br />
Et tu t'en vas couler tes flots d'incertitude<br />
dans la bleue transparence d'un soleil torrentiel<br />
Vois la fille océane des vagues providentielles<br />
qui t'appelle dans le vert des cathédrales marines<br />
C'est une fille albatros, ta petite s<span style="font-family: Times New Roman;">œ</span>ur jumelle<br />
qui t'appelle et te veut dans son rêve androgyne...<br />
</span>Dingue, hein ? Et encore, t'as pas tout vu. Oui, je te tutoie, depuis le temps qu'on ne se connaît pas, que tu te coltines mes élucubrations sur écran glacé et papier tactile (t'as l'bonjour d'Emma, si tu connais la pub en rapport, et si tu ne la connais pas, tiens, cadeau). <br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<iframe width="320" height="266" class="YOUTUBE-iframe-video" data-thumbnail-src="https://i.ytimg.com/vi/ocRrlB1fYIU/0.jpg" src="https://www.youtube.com/embed/ocRrlB1fYIU?feature=player_embedded" frameborder="0" allowfullscreen></iframe></div>
<br />
<br />
<br />
<br />
Attend, dis, sérieux, tu sais que tu mérites une médaille ? Parce qu'à me suivre comme ça dans mes délires, ça force le respect, c'en est même bouleversant d'humanité, cette putain d'humanité qui semble tant faire défaut à bon nombre de mes semblables...enfin semblables, j'me comprends, parce que si on partage la même planète, on n'est clairement pas du même monde. Si je te disais tout ce qu'ils s'ingénient à trouver pour me faire chier, et toujours en loucedé, hein, car le truc en commun qu'ils ont avec les serpents qui sifflent sur ma tête, c'est qu'ils n'ont pas de couilles (du coup ils ont en commun un truc qu'ils n'ont pas, j'aime bien le concept). Mais on ne va pas utiliser la bande passante pour parler des cons. Attend, je tire la chasse...voilà, on peut continuer.<br />
<br />
Bon alors que je te dise, et pour en revenir au titre, t'as déjà vu des albatros ? Autant c'est gauche et un rien concon sur les bords quand ça décolle ou que ça se pose, mais alors une fois en vol c'est magnifique. J'aurais pu tout aussi bien te sortir la bonne vieille métaphore du vilain petit canard qui deviendra un vilain grand cygne, mais je préfère l'albatros, fidèle et romantique, et puis si t'as lu Baudelaire et ce qu'incarne pour lui l'albatros (la dualité de l'Homme, pour faire court), et que tu es sensible à la poésie de mon chanteur préféré, je n'avais pas d'autre choix. Tiens, prend quelques instants pour t'imprégner du texte, en percevoir les allusions, en comprendre les sens cachés, en apprécier les métaphores, et tu as pratiquement l'histoire de ma vie.<br />
<br />
Sinon, pour le reste, ça avance doucement. Je travaille chaque jour en jupe au boulot, parce que je me dis qu'à force d'avoir une vision plus féminine de moi, les gens finiront par se faire à l'idée à la longue, et puis de toutes façons un mec ne se met pas en jupe, à part un écossais peut-être. J'imagine ça comme une sorte de conditionnement : quand la minorité est visible au quotidien, elle finit par faire partie du paysage et devient alors partie intégrante de la majorité, jusqu'à ce qu'on oublie même qu'elle ait pu être un jour une minorité. Oh, je ne me leurre pas trop sur ça mais on peut toujours rêver, et puis j'ai même quelques collègues masculins qui me font la bise, et ça c'est génial et c'est courageux de leur part, car j'imagine que ceux "qui ne sont pas transphobes mais..." doivent aussi les regarder comme des bêtes curieuses. Bravo et merci, les gars, ce sont des gens comme vous qui me donnent encore foi en l'être humain, parce que depuis trois ans que j'en prends plein la gueule de la part du petit noyau dur d'imbéciles, franchement ça me met du baume au coeur.<br />
<br />
Quant à mon état de santé, c'est pas très joice, je dois l'avouer. Fatiguée et parfois déprimée, à cause des hormones hein, on va dire ça comme ça, que sinon ça va m'être encore reproché (et puis ça leur ferait trop plaisir). Du coup j'ai pas mal de toubibs à consulter, à la fois pour le suivi ou l'entretien, mais ça m'oblige à de fréquents déplacements sur Paris ou ailleurs (rien que pour trouver un gynéco dans ma région c'est du sport). Mais bon, ça me fait voir du pays, et puis des fois ça me fait vivre des situations cocasses, comme lors de mon dernier voyage par exemple. T'as cinq minutes ? Je te raconte :<br />
<br />
Timing serré entre deux rendez-vous à Paris, je tombe en plein sur une manifestation de sans-papiers, qui m'oblige à adopter une allure d'escargot. Je ronge mon frein à force d'appuyer dessus et, désespérée à la vue des précieuses minutes qui passent, je me dis comme ça : "Pffff...'font chier, ces cons !" <br />
Je parviens enfin à quitter le trajet emprunté par le cortège et au premier feu rouge, un lavedu en scooter, qui a dû m'entendre à cause de la vitre ouverte, se pointe à ma hauteur et me sort : "Madame, il faut leur donner des papiers." Qu'est-ce qu'il vient me casser les...enfin bref, j'me comprends... Je lui réponds, avec l'air d'en avoir deux, que c'est pas le jour pour me faciliter le transit intestinal, et que moi non plus je n'ai pas de papiers, et que je n'en fais pas tout un fromage (à la louche, je passe sur les détails). Stupeur et incrédulité du type qui me rétorque par deux fois : "Je ne vous crois pas, vous êtes une femme blanche donc vous avez des papiers."<br />
Bon ok, j'adore le sous-entendu raciste au passage, et comme le feu va bientôt passer au vert et qu'en 15 secondes il est humainement impossible de lui expliquer ce qu'est la dysphorie de genre et les conséquences qu'elle implique, et surtout que j'ai autre chose à foutre, je me fends d'un bref : "Bon écoute, bonhomme, je suis un mec !" <br />
Là le type manque de tomber de son engin (au risque de me rayer la portière, ce con) et répète, avec l'air pénétré d'une poule qui aurait trouvé une boîte de préservatifs : "Un homme en robe ???!!!" <br />
Feu vert ! J'écrase (rageusement) l'accélérateur vu que je suis à la "bourre" (en même temps on n'est pas loin du 36 quai des Orfèvres, pour ceux qui connaissent Paname), et je le laisse méditer sur tout ça en lui lançant un : "Ca te la coupe, hein ? Allez, ciao !" et d'un coup de saveur au rétroviseur je le vois se prendre le casque à deux mains et rester prostré dans la position du f<span style="font-family: Times New Roman;">œ</span>tus, tentant sans doute d'extraire le démon qui est entré dans sa tête par son conduit auditif. <br />
Des fois je suis vraiment une peste...et en même temps faut pas non plus trop me chercher en ce moment, va savoir pourquoi...<br />
<br />
A propos des papiers, mon dossier complet est chez l'avocat, plus qu'à attendre la date de l'audience au tribunal mais bon, pour moi c'est moins urgent que pour d'autres, vu que je ne suis pas en recherche d'emploi. Néanmoins c'est important, même si pour moi le plus important était mon opération, et sur ce plan là c'est magnifique, ça aussi c'est ce qui me fait tenir, quand je vois les résultats chez certaines (pour un peu je pourrais croire qu'il y a une justice immanente...si je n'étais pas athée).<br />
<br />
Ah et puis si, il y a une belle chose qui m'est arrivée. Un soir de pluie j'ai fait la connaissance d'une s<span style="font-family: Times New Roman;">œ</span>ur, une femme magnifique avec un c<span style="font-family: Times New Roman;">œ</span>ur gros comme ça, et on s'est liées d'amitié, une vraie amitié, sincère et authentique, et elle je sais qu'elle ne me décevra pas. Comment dire, une petite s<span style="font-family: Times New Roman;">œ</span>ur albatros elle aussi, une danaïde, tu vois ? Elle n'a pas tué son mari (comme les danaïdes de la mythologie grecque), c'est juste une image, mais elle est géniale, ma danaïde, et je suis très fière d'être son amie. Elle est plus jeune que moi mais elle incarne la grande s<span style="font-family: Times New Roman;">œ</span>ur idéale que tout le monde aimerait avoir, et le seul reproche que je pourrais lui faire c'est de laisser un grand vide chaque fois qu'on doit se quitter. Surtout que tu sais quoi ? Elle est (re)née le même mois que moi, alors avec ta permission je vais lui dédier la chanson de mon article, tout en lui faisant un énorme câlin...<br />
<br />
<span lang="FR"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhlkn36tV6A8NRBjmxjDZ4J9w2oYp81Q4wLFuny8GB_JCBGrWfUkEcDYUOcEanUg8lAthwT80qXqF0DjOmU1CW7UiKEdNAwLoxF1au2C71TcXRJCLTSnws2n7qzhfzyxw70uXCb2WfFa5o/s1600/735631-le-romantique-albatros.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="213" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhlkn36tV6A8NRBjmxjDZ4J9w2oYp81Q4wLFuny8GB_JCBGrWfUkEcDYUOcEanUg8lAthwT80qXqF0DjOmU1CW7UiKEdNAwLoxF1au2C71TcXRJCLTSnws2n7qzhfzyxw70uXCb2WfFa5o/s320/735631-le-romantique-albatros.jpg" width="320" /></a></div>
<br />
<br /></span>Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5614614921154218328.post-47654960317991100722016-04-24T08:14:00.000-07:002016-04-24T08:20:28.637-07:00Autoroutes, jeudi d'automne<span lang="FR"><em>"Elle m'envoie des cartes postales de son asile<br />
m'annonçant la nouvelle de son dernier combat<br />
Elle me dit que la nuit l'a rendue trop fragile<br />
et qu'elle veut plus ramer pour d'autres Guernica<br />
Et moi je lis ses lettres le soir dans la tempête,<br />
en buvant des cafés dans les stations-service,<br />
et je calcule en moi le poids de sa défaite,<br />
et je mesure le temps qui nous apoplexise,<br />
et je me dis stop<br />
Mais je remonte mon col, j'appuie sur le starter,<br />
et je vais voir ailleurs, encore plus loin ailleurs<br />
<br />
Et je croise des vieillards qui font la sentinelle<br />
et me demandent si j'ai pas des cachous pour la nuit<br />
Je balance mes buvards et tire sur la ficelle<br />
pour appeler le dément qui inventa l'ennui<br />
Et je promène son masque au fond de mes sacoches,<br />
avec le négatif de nos photos futures,<br />
Je mendie l'oxygène aux sorties des cinoches<br />
et vends des compresseurs à mes ladies-bromure<br />
et je me dis stop<br />
Mais je remonte mon col, j'appuie sur le starter,<br />
et je vais voir ailleurs, encore plus loin ailleurs<br />
<br />
Il est bientôt minuit mais je fais beaucoup plus jeune<br />
Je piaffe et m'impatiente au fond des starting-blocks<br />
Je m'arrête pour mater mes corbeaux qui déjeunent<br />
et mes fleurs qui se tordent sous les électrochocs<br />
Et j'imagine le rire de toutes nos cellules mortes,<br />
quand on se tape la bascule en gommant nos années,<br />
j'ai gardé mon turbo pour défoncer les portes,<br />
mais parfois il me reste que les violons pour pleurer<br />
et je me dis stop<br />
Mais je remonte mon col, j'appuie sur le starter,<br />
et je vais voir ailleurs, encore plus loin ailleurs."</em></span><br />
<span lang="FR"><em></em></span><br />
<br />
<span lang="FR"><br />
</span>Ailleurs, de l'autre côté du miroir, over the rainbow, telle une Judy Garland du Magicien d'Oz, j'ai voulu aller voir ce qu'il y avait ailleurs, alors je l'ai remonté mon col, et pour aller loin j'y suis allée, aussi loin que j'ai pu. M'a fallu en traverser des précipices, franchir des obstacles que je croyais insurmontables, en surmonter des saloperies qui me tombaient dessus tous azimuths. Le Magicien d'Oz...tu parles d'un conte de fées, d'un conte défait plutôt...passant du Wizzard of Oz à Zardoz, le film éponyme avec Sean Connery. Me restait plus qu'à faire tomber les masques de pierre de tous les faux nez que j'ai pu rencontrer pendant mon parcours initiatique, à première vue ça impressionne mais tout ça n'est que façade :<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjuHSjptFbTVF5xYxcObt_xVOaVUPxJxC4tMfFH4vBhyphenhyphenloBRxDORB6E-2aVKqar8DAS7_L8sSb1MhXMQJBPAyMc2DDj5p4tklkuNnJh3gAIHlo9hzTVv6yZL2lRdZaAVErO3ANGtaihokc/s1600/zardoz.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="244" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjuHSjptFbTVF5xYxcObt_xVOaVUPxJxC4tMfFH4vBhyphenhyphenloBRxDORB6E-2aVKqar8DAS7_L8sSb1MhXMQJBPAyMc2DDj5p4tklkuNnJh3gAIHlo9hzTVv6yZL2lRdZaAVErO3ANGtaihokc/s320/zardoz.jpg" width="320" /></a></div>
<br />
<span lang="FR"><br />
Un bon coup de K2R détachant avant lavage, un peu de lessive St Marre en paillettes, et les taches disparaissent...un dernier cycle de rinçage, après le raviveur de couleurs et l'assouplissant, et le rêve aura retrouvé l'éclat du neuf. Bon ok ça consomme beaucoup d'eau mais après tout ce n'est rien que de l'eau, de l'eau de pluie, de l'eau de là haut, et comme disait ma grand-mère : "pleure, tu pisseras moins". On n'est jamais trahi que par les siens après tout, vu que les autres on les a vu venir avant.<br />
<br />
En attendant, tout ça n'arrange pas trop mes bidons, je dois le reconnaître, surtout que depuis mon opération ma vie se résume à passer mes journées sur le canapé du salon, entre les programmes lénifiants et insipides de la télé qui rend con, les dilatations quotidiennes, les soins post-opératoires qui me font voyager jusqu'à la salle de bains, le soleil que je ne vois qu'à travers la fenêtre et dont je ne peux pas profiter (c'est con, on avait un bel été). Dis, j'en viendrais presque à regretter tout ce que j'ai fait jusque là, et avec les feuilles mortes qui commencent à se ramasser à la pelle, c'est moi qu'on risque de ramasser à la petite cuiller bientôt. Tout ça pour ça, c'était bien la peine, tiens, plus goût à rien, plus d'envie, plus d'énergie, et mon pauvre ange qui se lamente de me voir ainsi...fallait pas rêver trop fort, la vie ne pardonne rien, fin de la leçon !<br />
<br />
</span><br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<span lang="FR"><iframe allowfullscreen="" class="YOUTUBE-iframe-video" data-thumbnail-src="https://i.ytimg.com/vi/0713Ml25MM8/0.jpg" frameborder="0" height="266" src="https://www.youtube.com/embed/0713Ml25MM8?feature=player_embedded" width="320"></iframe></span></div>
<br />
<span lang="FR">
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<br />
<br />
<br />
Au point où j'en suis à ce moment là, un peu plus, un peu moins, qu'est-ce que ça change ? Allez, on retourne voir du côté du virtuel. Sur cette autoroute hystérique qui m'a conduite chez les mutants j'ai troqué mon c<span style="font-family: "times new roman";">œ</span>ur contre une brique et mes espoirs contre des lavements (tu sais, le truc à la Bétadine que tu t'injectes sans te fendre la poire, forcément, que sinon tu ne peux plus te l'injecter ensuite). Après tous ces avatars je retrouve celui que j'avais laissé de côté pendant près de deux ans, histoire de ne pas polluer la scène du "crime" que je m'apprêtais à commettre alors. Je l'aime bien, ma Lillith virtuelle transgénique, polythérapeute à ses heures, ou sextoy, c'est selon, trônant au milieu de son petit club où se côtoient tout ce que ce petit monde onirique compte comme trans, lesbiennes, et autres "anormalités" du sexe et du genre. Et si je ne lui ressemble pas physiquement, quelque part elle est cette partie de moi d'une époque révolue et d'un avenir incertain (et puis elle me coûte moins cher en chirurgies de toutes sortes). Tiens, elle me fait penser à cette autre chanson de mon ami Hubert, qu'avec un peu d'imagination vous pourrez vous faire une idée de ce à quoi elle ressemble et du rôle qui lui a été dévolu...c'est qu'elle connait la poloche, la gueuse :<br />
<br />
<i><br />
"Y’a toujours un cinglé au bout de son trimard<br />
qui se crame les yeux sur un ours en chaleur<br />
du côté de ces nuits où s'enfuit le hasard<br />
avec les doigts collés de foutre et de sueur<br />
<br />
Y’a toujours un taxi qui se perd dans la brume<br />
avec une reine morte en pâture aux fantômes<br />
et de vieux corbeaux rances en marge du bitume<br />
qui s'en viennent crever au détour de ta zone<br />
Lilith ! oh Lilith<br />
<br />
Y’a toujours un pingouin qui souffle ses poumons<br />
à travers un saxo branché sur du mélo<br />
et des gosses exilés qui maquillent ton nom<br />
sur les fiches-transit d'hôtels hallucinos<br />
<br />
Y’a toujours un pigeon qui s'envole en fumée<br />
dans les couloirs visqueux d'un vieux rêve-agonie<br />
et des cigares bandants sur les lèvres flippées<br />
de dieux défigurés maquillés par tes nuits<br />
<br />
Lilith<br />
tu sais comment ça jouit<br />
Lilith<br />
les mecs roussis<br />
les dingues de la déglingue<br />
qui s'flinguent derrière ton zinc<br />
Lilith ! Lilith !<br />
tu sais comment, comment ça jouit<br />
les mecs complètement stress<br />
qui t'réclament aux toilettes :<br />
une p'tite canette, une p'tite fumette<br />
une reniflette, une seringuette<br />
une bonne branlette<br />
et puis ciao, dodo !<br />
<br />
Y’a toujours une frangine qui se noie dans ses nerfs<br />
au fond d'une arrière-salle d'un vieux boxon crado<br />
et d'autres qui s'en vont respirer le grand air<br />
sur une plage à Hambourg, à Belfast ou Glasgow<br />
<br />
Y’a toujours un clébard de bar unijambiste<br />
qui largue ses sachetons dans les WC pour dames<br />
et des gonzes un peu raides au bras de vieilles groupies<br />
qui dégueulent en riant leur Canigou on ice<br />
<br />
Lilith<br />
tu sais comment ça jouit<br />
Lilith<br />
les mecs roussis<br />
<br />
Tu marches nulle part à genoux sur mes rames<br />
avec des souvenirs à tringler du bourrin<br />
tu descends le quartier où les mômes jouent aux dames<br />
et me font voir la came dans le creux de leurs mains<br />
Mais j'ai perdu l'adresse des autres solitudes<br />
à contempler la noille dans les yeux des passants<br />
Souvent t'en as croisé au bord de l'hébétude<br />
qui ne pouvaient dormir sans leur dose de sang<br />
<br />
Lilith !<br />
tu sais comment ça jouit<br />
Lilith<br />
les mecs finis<br />
les dingues de la déglingue<br />
qui s'flinguent derrière ton zinc<br />
Lilith ! Lilith !<br />
tu sais comment, comment ça jouit<br />
les mecs complètement stress<br />
qui t'réclament aux toilettes<br />
Tu sais comment ça jouit<br />
Lilith<br />
les mecs finis<br />
les dingues de la déglingue<br />
qui s'flinguent derrière ton zinc<br />
Lilith ! Lilith !<br />
tu sais comment, comment ça jouit<br />
les mecs complètement stress<br />
qui t'réclament aux toilettes :<br />
une p'tite canette, une p'tite fumette<br />
une reniflette, une seringuette<br />
une bonne branlette<br />
et puis ça joue ! ça jouit !</i><br />
<br />
</span><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<span lang="FR"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiJsNa6-Z4COuVRSWyix5o3eYzLDjouiVmU8lKIPuQ8ZkvU79ibU7eimaOp4GJYXRKsBXg8cDROVi2HOMi-BRykp220lWgHIcmEkejC57XkmAP1ATG9porDPq_L5-1A2rs793WiEZBd2DM/s1600/Ma+marque.png" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiJsNa6-Z4COuVRSWyix5o3eYzLDjouiVmU8lKIPuQ8ZkvU79ibU7eimaOp4GJYXRKsBXg8cDROVi2HOMi-BRykp220lWgHIcmEkejC57XkmAP1ATG9porDPq_L5-1A2rs793WiEZBd2DM/s320/Ma+marque.png" width="232" /></a></span></div>
<span lang="FR">
<br />
<i><br />
</i>Ca y est ? Tu mords le topo ? Polythérapeute, que je te dis, et tout ça sans entamer le trou de la sécu en plus...docteur "déshonoris causa" de la faculté d'IMVU, me reste plus qu'à trouver une jolie plaque de cuivre. Et puis bon, tout ça a un je ne sais quoi de pathétique mais je m'en tamponne (maintenant je peux en plus, on n'arrête pas le progrès, et ça se voit moins qu'un protège-slip), et puis ça me passe le temps pendant mes dilatations, plutôt que de contempler le plafond en attendant, jusqu'à ce fameux jeudi d'automne (punaise, Hubert, mais tu les as toutes écrites pour moi, c'est pas possible autrement, dis ?)<br />
<br />
Que je t'explique : t'as vu comme le travail a été bien fait en Thaïlande, que les moindres détails y sont et tout à l'avenant...ah t'as pas vu ? Ben imagine (bien essayé), sinon va faire un tour sur le site du chirurgien qui s'est occupé de moi et tu cliques ensuite sur "Galeries SRS", t'auras le résultat en images et en couleur en plus...vas-y, je t'attends...quoi, il te faut le lien en plus ? Bon...j'espère que t'es majeur(e)...tiens :<br />
<br />
<a href="http://www.chet-plasticsurgery.com/sex-reassignment-surgery-example-result-by-dr-chettawut-case-1/"><span lang="FR">http://www.chet-plasticsurgery.com/sex-reassignment-surgery-example-result-by-dr-chettawut-case-1/</span></a><br />
<br />
<br />
<span lang="FR"><br />
...ça y est, t'as vu ? Je peux continuer ? Ok. Donc, au bout de 4 mois de soins intimes aussi agréables que lorsque ta femme se rend chez son gynéco pour son frottis annuel (tu lui demanderas, elle t'expliquera, et si t'es avec un mec, ben parle-lui de son toucher rectal en pleine crise hémorroïdaire)...j'ai perdu le fil, avec mes conneries...ah oui, ça y est. Donc, vu la gène et les douleurs occasionnées lors de ces diverses manipulations, j'étais comme qui dirait un peu désappointée quant à mon futur épanouissement sexuel, parce que si j'avais voulu rentrer dans les ordres j'aurais choisi d'autres voies (demande aux bonnes s<span style="font-family: "times new roman";">œ</span>urs ou aux enfants de ch<span style="font-family: "times new roman";">œ</span>ur...quoique à y regarder de plus près...enfin bref). De plus, tant que tout n'était pas bien cicatrisé, fallait pas trop y toucher. Tu ajoutes à cela une certaine appréhension tout de même, parce que, contrairement aux idées malsaines qu'on me prête (et que je garde pour moi sans les rendre), ben je reste impressionnée par tout ça et je n'ose même pas y toucher, tellement c'est too much.<br />
<br />
Oh, j'ai bien essayé deux ou trois fois, par curiosité j'avoue, mais c'était tellement sensible que c'en était tout de suite agaçant et même en me donnant l'air d'avoir l'air, généralement au bout de dix secondes je lâchais l'affaire, et puis pour ça il faut être "dans le mood" comme on dit, et comme à chaque fois que je m'empale c'est juste médical (tiens, je pourrais faire concurrence à Frigide machin, avec un titre aussi naze, ça vaut bien son "fait-moi l'amour avec deux doigts", la conne), inutile de dire que pour le grand air de l'acmée, on verrait ça plus tard...ou jamais. C'est ainsi que, ce fameux jeudi d'automne, alors que j'avais une fois de plus emprunté le "highway to Hell" et que je me trouvais simultanément dans mon salon et dans mon autre salon virtuel (grâce à internet j'ai le don d'ubiquité), ma femme dans la vraie vie, accompagnée de son propre avatar dans l'autre, est arrivée près de moi (en fait je commençais à m'endormir, le temps est long quand on ne peut rien faire d'autre qu'attendre que ça se passe).<br />
<br />
Du coup ça m'a réveillée...je suis encore gênée lorsque je fais mes "exercices" quotidiens et qu'elle me voit dans des postures que d'aucuns (les cons) qualifieraient d'équivoques...je voudrais les y voir, le frifri en éventail et un huitième de manche à balai en guise de bâton d'esquimau...m'est avis qu'ils auraient eux aussi du mal à s'assoir les jambes serrées, alors poupouille. Bref, elle s'enquiert de savoir si tout va bien...pas pire que d'habitude...et me caresse doucement la tête en prenant ma main dans la sienne. Je réprime un sanglot...j'en ai tellement marre de lui imposer cette déchéance morale et physique depuis des semaines. Sa main quitte mes cheveux et elle vient poser son index sur ma bouche en me disant "chut, ma Caro, je t'aime"...Angélique, ce pseudo lui va si bien... J'embrasse son index, timidement, en fermant à demi les yeux, puis elle le promène sur mes lèvres et mes baisers deviennent plus insistants. J'ai envie de me laisser aller à sa tendresse, à son amour qu'elle me manifeste jour après jour, au delà de tout ce que j'aurais pu imaginer lorsque je l'ai rencontrée.<br />
<br />
Alors je m'enhardis, ma bouche happe son index, mes lèvres s'enroulent autour de lui dans un lent mouvement de va et vient, fellation improbable mais ô combien délicate et sensuelle. Tout en lui prodiguant cette caresse, je plonge mes yeux dans les siens, guettant le moindre battement de cils. Elle répond à ma prière muette par un sourire indulgent, puis sa main abandonne la mienne et elle vient me caresser la joue, avant de descendre lentement vers mon cou. Puis elle poursuit son exploration et part à la rencontre de mes seins. Je sens la chaleur de sa paume à travers le tissu léger de mon petit haut, ses doigts mutins qu'elle promène nonchalamment sur mes tétons que je sens durcir et poindre. Elle sait depuis des années déjà que cette partie de mon être est très sensible, bien plus encore qu'avant depuis les hormones. Elle retire alors son doigt de ma bouche et me murmure "attend, ma puce" avant de venir coller ses lèvres aux miennes, puis m'embrasse tendrement, tandis qu'elle remonte mon haut de ses deux mains et finit par me l'enlever entièrement, laissant apparaître mes seins dans leur plus simple appareil. Ne me laissant aucun répit, elle s'empresse alors de les caresser à nouveau de ses mains expertes, merveilleux et divin massage, savant mélange de palper rouler, ses mains qui se font nid douillet et pigeonnant, ses doigts entre lesquels elle roule et roule encore mes tétons, ses doigts dont la pulpe vient effleurer leurs aréoles, à la limite du supportable parfois.<br />
<br />
Et puis elle remonte une de ses mains et vient caresser ma joue, fourrage dans mes cheveux, tandis qu'elle me fixe de son regard si doux et qu'elle a toujours ce tendre sourire énigmatique et bienveillant au coin des lèvres, douce et blonde Joconde dont un Léonard de Vinci aurait pu s'inspirer. Alors, tout en continuant de me regarder, elle descend lentement son visage à hauteur de ma poitrine frémissante, et sa bouche vient recueillir tour à tour mes seins, le disputant à sa main qui continue ses caresses. C'est chaud, c'est doux, je sens sa langue dardée qui les titille l'un après l'autre, en alternance, ses lèvres qui aspirent mes mamelons, elle s'est mise à me téter, et quelque chose a changé dans son regard qu'une lueur un peu plus farouche anime à présent, quelque chose de plus animal, je suis sa proie, elle est la tigresse. Elle marque un temps d'arrêt en me fixant plus intensément. Je sens sa main descendre alors lentement le long de mon ventre et se diriger vers ma vulve, tandis que sa bouche vorace et gourmande reprend son insatiable tétée.<br />
<br />
Je tente de prendre sa main qui s'aventure tout à côté de ma chatte..."non, pas ça, mon c<span style="font-family: "times new roman";">œ</span>ur, je t'en prie"...mais elle repousse ma tentative d'un geste ferme et décidé, et vient placer un doigt contre mes grandes lèvres, en marquant à nouveau une pause. "Laisse-toi aller, ma puce, laisse-moi faire" dit-elle. Son regard a encore changé, il est redevenu bienveillant, comme pour me rassurer, et elle me dit ça tout en caressant ma tête plus lentement, plus amoureusement, manière sans doute de dissiper mes dernières inquiétudes...après tout, je suis aussi sa femme, et elle ne veut que me le montrer. Ses doigts s'insinuent alors entre mes grandes lèvres qu'elle écarte doucement, puis partent à la recherche de mon petit bouton, qu'elle finit par découvrir, lové au creux de son capuchon. Elle porte alors son majeur à sa bouche avec un petit sourire vainqueur et je sens son doigt mouillé de sa salive entamer sa parade amoureuse avec mon clitoris, tandis qu'elle continue ses autres caresses. Cette fois plus de doute, je suis bien sa femme, ex prince Saphir devenue sa princesse saphique. Elle joue de mon corps comme elle le ferait d'un instrument, tantôt violoncelliste, tantôt pianiste, tantôt harpiste, musicienne multiforme, elle explore toute ma gamme, faisant vibrer toutes mes cordes, je ne fais plus qu'une avec elle, je suis son instrument.<br />
<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhTw-QzsIj6u4bcauxM3mfmS2rV8HadWKq6xu77CStQQ7VUVLOSiG_YnMNB7yd48etXylJw6jX3c4drVn7iQLTl0Jfl3zgv1NZ65ub-crGdUr53oukvNsvRWbkDEIwETKyPEPi3DaWyhmc/s1600/Harpe.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="235" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhTw-QzsIj6u4bcauxM3mfmS2rV8HadWKq6xu77CStQQ7VUVLOSiG_YnMNB7yd48etXylJw6jX3c4drVn7iQLTl0Jfl3zgv1NZ65ub-crGdUr53oukvNsvRWbkDEIwETKyPEPi3DaWyhmc/s320/Harpe.jpg" width="320" /></a></div>
<br />
<span lang="FR"><br />
J'essaye de suivre le moindre de ses changements de rythme, la plus petite variation de son tempo, en faisant aller et venir en moi l'olisbos d'acrylique détourné pour un moment de sa fonction première, tout en écartant et refermant mes cuisses au gré de ses fantaisies...mon dieu, c'est divin de se découvrir ainsi. Son majeur poursuit sa folle sarabande autour de mon petit bouton, lui d'ordinaire si sensible au point d'être agaçant, elle a su l'apprivoiser, le dompter, canaliser ses décharges électriques. Parfois elle délaisse ma poitrine, le temps de se lover un peu plus contre moi et de m'embrasser à pleine bouche, pour repartir ensuite à l'assaut de mes deux globes, doux assauts ponctués par ses mots d'amour et sa tendresse qu'elle me murmure ou me crie selon ses envies. Le temps s'est arrêté, et j'en ai perdu toute notion de toutes façons, je goûte ces instants d'éternelle félicité en gémissant sous ses caresses, en priant le ciel pour que ce ne soit pas un rêve, et si jamais ça l'était, alors que je ne me réveille plus. Et puis, insidieusement et sans vraiment y prendre garde, un changement plus subtil s'opère en moi. D'abord confus et ténu, presqu'imperceptible au début, il grandit progressivement, inexorablement, roule et enfle encore et encore, jusqu'à ce qu'il prenne corps, que je sente au fond de moi comme un train d'ondes successives, couvrant toute la gamme du spectre audible et inaudible. Ca commence avec les infrasons, puis les ultrabasses, auxquelles viennent s'ajouter mille harmoniques, comme le souffle de mille orchestres philarmoniques qui auraient envahi la scène du théâtre de Bayreuth, accents wagnériens, chevauchées des Walkyries, chevauchées fantastiques, hordes de chevaux sauvages lancés au galop que plus rien ne peut contrôler, harde folle emportant tout sur son passage et que rien n'arrête...<br />
<br />
Dévastée, anéantie, hors du temps et de l'espace...me suis vue flotter dans la pièce sans comprendre que je nous regardais d'ailleurs...déroutant...un peu comme ces récits sur les E.M.I. Et puis un moment de flottement qui paraît durer une éternité ensuite, comme si les connexions avaient du mal à se faire...tiens c'est exactement ça : déconnectée et flottant entre deux eaux, entre deux mondes, entre deux espaces-temps. Soudain, une image s'impose à ma vue : pas d'erreur, je suis au paradis, la preuve, le visage au contours encore flous de cet ange qui se penche sur moi. Puis l'image se précise et devient d'une netteté éblouissante ; je connais ce visage, celui de mon ange. Je la serre tout contre moi, et pour la première fois depuis des semaines ce sont des larmes de bonheur que je sens couler le long de mes joues.<br />
<br />
Ce toubib est un magicien...</span></span></span><br />Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5614614921154218328.post-66979014960397137932016-04-24T07:51:00.000-07:002016-04-24T08:54:55.369-07:00Parano-safari en égo-trip transit<span lang="FR"><em>Dans tes pompes en peau de chauve<span style="font-family: "times new roman";">–</span>souris<br />
& ta veste en cuir de cafard<br />
tu passes la moitié de ton ennui<br />
à t’estropier dans les blizzards<br />
Les infirmières des premiers secours<br />
qui viennent te border aux urgences<br />
te disent :tu vas finir un jour <br />
par souffrir d'un manque de souffrance<br />
<br />
Alors tu passes toutes tes nuits<br />
à t’attendre jusqu’au matin<br />
à plumer au poker de l'insomnie<br />
ton ange gardien<br />
Alors tu passes toutes tes nuits<br />
parano<span style="font-family: "times new roman";">–</span>safari en égo-trip-transit<br />
<br />
Si la vie est une illusion<br />
avec des fous<span style="font-family: "times new roman";">–</span>rires en voix<span style="font-family: "times new roman";">–</span>off<br />
tu te fais du mal tu tournes en rond<br />
à courir derrière Lara Croft<br />
t’as les hémisphères au taquet<br />
les potards sur danger d'amor<br />
t’es chargé à dix mille giga-octets<br />
sur le point de bletter tous tes transistors<br />
<br />
Alors tu passes toutes tes nuits<br />
à t’attendre jusqu’au matin<br />
à plumer au poker de l'insomnie<br />
ton ange gardien<br />
Alors tu passes toutes tes nuits<br />
parano<span style="font-family: "times new roman";">–</span>safari en égo-trip-transit<br />
<br />
Avec leurs doux yeux colorés<br />
au bioxyde de manganèse<br />
les biodolls te font danser<br />
au bal des parthénogenèses<br />
Elles sont programmées pour une heure<br />
le temps de rincer sa libido<br />
Les indigènes appellent ça le bonheur<br />
mais toi tu dis : je préfère les marshmallows<br />
<br />
Alors tu passes toutes tes nuits<br />
parano<span style="font-family: "times new roman";">–</span>safari en égo-trip-transit</em><br />
<em></em><br />
</span><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<span lang="FR"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEizOB46qZ8AkeOCx47X4uDrRnhXyvRCHxi2zR1SjC4lT-UxlubqneCmvvfkA4-MFbG0M-7xGQO1yXPcZrvddG-8WpI5Zf1AS2fGPSlStL2V2fMEHZWVsbqfRHdsCs4-GmJNdY5HCcjhrdM/s1600/Ailes+coup%25C3%25A9es.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEizOB46qZ8AkeOCx47X4uDrRnhXyvRCHxi2zR1SjC4lT-UxlubqneCmvvfkA4-MFbG0M-7xGQO1yXPcZrvddG-8WpI5Zf1AS2fGPSlStL2V2fMEHZWVsbqfRHdsCs4-GmJNdY5HCcjhrdM/s320/Ailes+coup%25C3%25A9es.jpg" width="282" /></a></span></div>
<span lang="FR">
<br />
</span>T'as plumé le tien, c'est bien...<br />
<br />
T'as juste zappé un truc, c'est qu'il ne fallait pas jouer avec "la chaleur humaine" et encore moins avec l'amitié.<br />
<br />
Je t'ai toujours défendue contre toutes ces merdes contre lesquelles tu vomissais ta bile, tous ces nazes qui te cassaient du sucre sur le dos et dont tu te moquais en appelant "à l'aide, Caro !"<br />
<br />
Et moi, bonne conne, j'y allais de ma gomme cogne...punaise, si j'avais su le coup de Trafalgar que tu t'apprêterais à me faire plus tard...<br />
<br />
Reste donc au bal des faux-culs à danser la mazurka, chez toi l'amour-propre ne le reste pas tant que ça, j'espère au moins qu'elle te paie pour ça ?<br />
<br />
Et pas adieu hein, je n'ai pas d'ami imaginaire, juste "rien", ça suffira bien...<br />
<br />
T'as plumé le tien, c'est bien...<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh9Uy_8YMoHJL9aLJTzgsaA6iEikJ-1A8DiTgQSSkykj1Syz8SSB2LfrscGMFtg0eC2fOTmpiyc57rzieGWOgRNwll38ce828BzqhcBTe_tEM_b6_IJU7d4przbVdswX9ZMGZKRYFsjTiE/s1600/Couteau.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh9Uy_8YMoHJL9aLJTzgsaA6iEikJ-1A8DiTgQSSkykj1Syz8SSB2LfrscGMFtg0eC2fOTmpiyc57rzieGWOgRNwll38ce828BzqhcBTe_tEM_b6_IJU7d4przbVdswX9ZMGZKRYFsjTiE/s1600/Couteau.jpg" /></a></div>
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiYzF5T4IU0VB1itIhQY_Sc5fI_7f3gaGf0w9oz1rW2Tw9uwlKD7wAytNYDCsP7L1zYAmqDHnLIT2_QgS1XnjDD9zpIJ-BZAZflj6cWfitomd5L5rIY3mqyqYsTAvcwoctBY71O7d8uPfA/s1600/Ange+mort.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="239" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiYzF5T4IU0VB1itIhQY_Sc5fI_7f3gaGf0w9oz1rW2Tw9uwlKD7wAytNYDCsP7L1zYAmqDHnLIT2_QgS1XnjDD9zpIJ-BZAZflj6cWfitomd5L5rIY3mqyqYsTAvcwoctBY71O7d8uPfA/s320/Ange+mort.jpg" width="320" /></a></div>
Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5614614921154218328.post-72300497403589418872016-04-24T07:43:00.000-07:002016-04-24T09:19:30.834-07:00Première descente aux enfers par la face nord<span lang="FR"><em>Je m'affale sur la scène<br />
le père Fouettard est mort<br />
mais on apprend la haine<br />
dans nos livres d'histoire<br />
On devrait s'amuser<br />
à détraquer l'ennui<br />
à tout mettre en danger<br />
devant notre folie<br />
<br />
Liberté, liberté, liberté<br />
ben ouais quoi... </em><br />
<em>
</em><br />
<br /><em>
La victoire en chantant<br />
nous ouvre la barrière<br />
Mon pied entre les dents<br />
je cherche ma civière<br />
Je réserve les cieux<br />
pour d'autres aventures<br />
ce soir je sais que Dieu<br />
est un fox à poil dur<br />
<br />
Liberté, liberté, liberté </em><br />
<em>
</em><br />
<br /><em>
Je descends aux enfers<br />
par l'entrée des novices<br />
offrir à Lucifer<br />
mon âme en sacrifice<br />
Je boirai dans un crâne<br />
le sang du déshonneur<br />
en piétinant les mânes<br />
des marchands de bonheur<br />
<br />
Liberté, liberté, liberté<br />
liberté, liberté, liberté </em><br />
</span><i>Une souris verte<br />
qui courait dans l'herbe<br />
on la prend par la queue<br />
on la montre à ces messieurs<br />
Ces messieurs nous disent :<br />
Garde à vous !</i> <br />
<br />
Où en étais-je ? <br />
<br />
Ah oui, j'y suis. Nous sommes le lundi 17 juin, déjà plus de 15 jours que j'ai troqué les ramboutans pour l'abricot et que j'ai une pêche d'enfer à défaut d'avoir la banane.<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiHvtpN26DDXz3lHWozbizV2yBVx3n8nYgSTWh7S0eowhZpy6GneUitRvg5JubQwTofVXTDR8VmKkWEvCJk80etUadjvzKfEh_F2wGGso9qzbiYYlkTo4g-aDU1TnoZ7PBBd1liAhc6iVE/s1600/Ramboutans.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiHvtpN26DDXz3lHWozbizV2yBVx3n8nYgSTWh7S0eowhZpy6GneUitRvg5JubQwTofVXTDR8VmKkWEvCJk80etUadjvzKfEh_F2wGGso9qzbiYYlkTo4g-aDU1TnoZ7PBBd1liAhc6iVE/s320/Ramboutans.jpg" width="240" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
</div>
<span lang="FR"><br />
N'empêche, c'était moche, hein ?<br />
<br />
Mon séjour à Bangkok va bientôt s'achever...me reste plus que la visite de contrôle avant mon retour en France et ça tombe bien vu que c'est aujourd'hui qu'elle a lieu. Rapide et frugal petit déjeuner (pour une fois), café noir et spéculoos de circonstance, juste avant l'épreuve du spéculum ça le fait, mais ne spéculons pas.<br />
<br />
Kooh-kooh me revoilou au <u>plastic</u> surgery center, et que ça saute ! On me glisse à nouveau dans la blouse d'hôpital ouverte au dos, celle sous laquelle on est nue, mais qui pourtant ne sera jamais portée aux nues par les maisons de haute couture (ou alors chez Jean-Paul Gaultier, mais en version corset victorien long). C'est dommage, j'avais mis justement un petit haut corseté pour l'occasion...tant pis. Je retrouve la salle d'opérations qui est pour l'heure transformée en salle d'examen et je me hisse sur la table d'examen d'où j'assisterai aux opérations. Comme prévu, le staff se met au taf et je vois le chirurgien jouer au photographe entre mes guiboles recouvertes d'un drap...curieuse impression, et puis c'est une première. Il m'inspecte de fond en comble puis termine par une seringuée de Bétadine et m'annonce tout à lavement qu'il va me nettoyer tout ça, puis il quitte la pièce.<br />
<br />
Un de ses assistants se dirige alors dans un coin et met de la musique...sympa. Enfin sympa, c'est plutôt de la musique d'ascenseur, le style variétés internationales interprétées à l'ocarina et à la flûte de pan, le genre de CDs made in China qu'on trouve à 2 euros chez les vendeurs à la sauvette, et les Bee Gees ou Céline Dion en instrumental à la flûte de pan, faut se les farcir. Heureusement, je n'en ai pas pour longtemps...en principe. Nan, je dis ça, c'est parce que pendant qu'un assistant me nettoie l'entresol, une infirmière me colle un bandeau sur les yeux tandis que le chirurgien revient. Du coup, ma cabine d'ascenseur aux néons blafards se transforme en cabine d'ascenseur en panne...mais toujours avec la musique...stressant. Je me demande bien ce que je ne dois pas voir, soit dit en passant, alors je demande (ben ouais, quoi).<br />
<br />
Pour toute réponse, le toubib me file une tape sur la cuisse gauche en me disant "kitchen". Hein ? Keskidi ? Il est tout juste 10 heures du matin, un peu tôt pour la jaffe, what's cooking, doc ? Et puis d'un seul coup je comprends...c'est pas "kitchen" qu'il vient de me dire avec son accent à manger du khao phat mais plutôt un truc comme "puncture" ou "pincture". En fait, ma soudaine compréhension du thaïlanglais (on dit bien du franglais) vient du fait que je ressens soudainement une violente douleur située approximativement à équidistance de mes genoux et de mes épaules, douleur qui s'apparente à une piqûre en effet. Il va ainsi me cuisiner le frifri en me charcutant pendant deux heures sans que je sache ce qu'il mijote (ah ben c'était peut-être bien "kitchen" finalement). Surtout qu'en guise d'anesthésie, j'ai juste droit à la fameuse musique dont je parlais plus haut et à la main que me donne une gentille infirmière, laquelle me sussure des gentillesses à l'oreille de sa voix douce, comme quoi elle m'aime beaucoup, qu'une fois repartie elle ne m'oubliera pas, qu'elle souffre de me voir souffrir comme ça, et qu'au bout d'un moment je finis par m'apercevoir que c'est un infirmier (c'est dire à quel point je déguste)...dommage, il était très gentille quand même. <br />
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Bref, au bout de deux longues heures de ce traitement, mon calvaire touche enfin à sa fin. Le chirurgien ôte son masque et m'annonce que now tout est ok, après avoir joué à papa pique et maman coud...ne reste plus qu'à nettoyer tout ça (encore ?) et on m'introduit une sonde urinaire...la cerise sur le gâteau ou plutôt la banane dans l'oreille, et sans la peler en plus. Bon, ça s'arrête quand ces conneries ? Si ça continue faudra que ça cesse, que sinon je vais finir par broyer la main de mon gentille infirmier (quel gâchis tout de même). Dire que j'ai la minette en feu à cet instant est un doux euphémisme : en fusion serait plus exact, la fission ne dégageant pas autant de chaleur. Quant à la douleur, sur une échelle de 1 à 10, je dirais 11, en notant large. Ca valait le coup de venir...</span><br />
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg9YcWFTtuTW6OuNNqWrAl9AsX9yRHIZ1n29FoQaR-ibFFD5AhrBMZmHhF3Zmt3kOgfzEBP_SKwDvOEUkiUZujI6Oov4SHSVozEbpQM5DOp0Ffquq05Dkiar5SrfCb2kGo0qCojXeNt2go/s1600/2013-06-17+18.47.47.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg9YcWFTtuTW6OuNNqWrAl9AsX9yRHIZ1n29FoQaR-ibFFD5AhrBMZmHhF3Zmt3kOgfzEBP_SKwDvOEUkiUZujI6Oov4SHSVozEbpQM5DOp0Ffquq05Dkiar5SrfCb2kGo0qCojXeNt2go/s320/2013-06-17+18.47.47.jpg" width="240" /></a></div>
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Et puis bon, je récupère mes affaires à défaut de récupérer tout court (on verra ça beaucoup plus tard) et je rassemble tous les documents qu'on vient de me remettre, dont le fameux certificat aux allures de diplôme du bac (et avec l'oral de rattrapage que je viens de passer, j'avais intérêt à l'avoir)<br />
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Je me demande si je ne vais pas le faire encadrer et le mettre dans mon bureau au taf, vu que c'est assez explicite et qu'il est indiqué que je suis maintenant une femme de genre féminin (oui je sais, je cumule). Ils ne vont pas me casser les "hypogonades" pour si peu (c'est vrai que plus hypogonadique que ça, tu meurs). J'espère seulement qu'on ne va pas me refouler à l'embarquement avec mes gonades dégoupillées. En attendant, je retourne à l'hôtel, avec une sale impression de déjà vu, entre la nouvelle sonde et les nouveaux pansements, mais avec un nid de frelons entre les jambes en plus (des asiatiques, les pires). Ca pique, ça brûle, ça tiraille, ça fait...mal, tiens.<br />
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Deux jours d'angoisse à me demander pourquoi je saigne autant sous les pansements à la moindre sollicitation mais il paraît que c'est normal. Ca coûte cher le nettoyage d'un siège d'avion ? On m'enlève tout ça le matin de mon départ et je passe le reste de la journée à attendre et à morfler entre deux soins et exercices pas divers ni variés. Une copine, rencontrée quelques jours plus tôt à l'hôtel, vient me dire au revoir un peu avant que la voiture ne vienne me chercher. Une fille sympa et authentique, qui ne cherche pas à faire passer des vessies pour des lanternes, et qui est plutôt de bons conseils...et puis on se marre bien. Va falloir qu'on se revoie une fois qu'elle sera rentrée elle aussi mais elle en a encore pour trois semaines. Et puis bon, la voiture arrive et direction l'aéroport.<br />
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J'ai pris un vol direct par Thai Airways (tant qu'à faire) et je ne le regrette pas car les hôtesses sont charmantes et habituées aux filles comme moi. Du coup je suis prise en charge et installée comme une reine, aux petits soins et avec le sourire. Il faut dire aussi que je ne passe pas inaperçue, avec mes deux coussins spéciaux fournis par la clinique : deux donuts roses géants avec le site internet du centre brodé...Kop-khun kah, je regretterai le pays du sourire. Coup de bol que l'avion soit à moitié vide, ça me permet de voyager allongée (4 fauteuils pour moi toute seule, qu'en pensent Dan Aykroyd et Eddie Murphy ?) et de dormir un peu jusqu'à l'arrivée à Roissy où un ami d'enfance vient me chercher, le temps de reprendre un deuxième avion qui me ramènera au bercail.<br />
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A l'embarquement pour mon autre vol, changement de décor. Pas de doute, on est bien en France. Un lavedu badgé m'interpelle à plusieurs reprises, investi d'une mission divine sans doute, tel le taliban moyen du terminal 2. "Monsieur, monsieur !" qu'il me dit, l'air pas content du tout ; j'ai pourtant enlevé mes chaussures et en plus on n'est même pas dans une mosquée, alors qu'est-ce qu'il vient me casser les...ah merde, c'est vrai...enfin bref, qu'est-ce qu'il m'enquiquine ? Du coup je me retourne et je le toise avec mon air aimable en lui faisant remarquer que c'est "madame...M-A-D-A-M-E, verstehen sie ou faut-il que je développe ?" Apparemment ça fonctionne puisque le type se répand en excuses et me tend mon passeport...c'est qui le sexe fort déjà ? Encore une heure à poireauter debout et juste avant le malaise je monte enfin dans l'avion. Confort spartiate et je passe le temps du vol en appui sur mes deux mains, tellement j'ai la case trésor qui me rappelle à son bon souvenir, et après un atterrissage de colonel (ils doivent changer les trains toutes les semaines), me voici enfin arrivée à bon (aéro)port. Tiens, il pleut et il fait 12°C, j'avais oublié ce que ça faisait.<br />
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A l'arrivée des voyageurs j'aperçois mon petit sucre d'orge au milieu de la foule et d'un seul coup mes douleurs s'envolent. </span></span><br />
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiUMxQ4hyH-BAX-gF-AEMXMmsal9Hz9iu_mcYfX8QbXuvg5nGfLlxg-3kFu1JRmpoMjtUpSwnwB2DDjT-oscXhTtLyXOmAhvjeUqb2nqNFs__iQOGDIF2N45MI9zD0ZCRdhnfGJa1ceF9c/s1600/Couple.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiUMxQ4hyH-BAX-gF-AEMXMmsal9Hz9iu_mcYfX8QbXuvg5nGfLlxg-3kFu1JRmpoMjtUpSwnwB2DDjT-oscXhTtLyXOmAhvjeUqb2nqNFs__iQOGDIF2N45MI9zD0ZCRdhnfGJa1ceF9c/s320/Couple.jpg" width="232" /></a></div>
<span lang="FR"><span lang="FR"></span></span><br />
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<span lang="FR"><span lang="FR">On s'embrasse, on s'enlace, on ne s'en lasse pas, que pour un peu si Claude Lelouch est dans le coin on ne va pas tarder à entendre des "chabada-bada"...moteurs...action. Heuh, tout compte fait, oubliez les "chabada-bada", on va plutôt prendre le titre de Mécano, ce sera plus approprié. C'est si bon de se retrouver enfin qu'on voudrait que cet instant ne finisse jamais, et je réalise que c'est de loin le meilleur moment de mon voyage. Je pensais avoir fait le bon choix en partant à Bangkok, j'avais tort : le bon choix je l'ai fait il y a douze ans maintenant, quand je me suis mariée avec elle...noces de soie, c'est plutôt de bon augure pour cette nouvelle vie...même si pour l'heure j'en suis encore au stade où les dessous les plus doux me font l'effet de slips en toile émeri...putain c'est vrai que ça fait mal tant que c'est à vif. J'espère que ça va passer vite...pas encore cette année que j'irai à la plage.</span></span>Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5614614921154218328.post-81703052378362198722016-04-24T07:40:00.004-07:002016-04-24T09:23:39.406-07:00When Maurice meets Alice<span lang="FR">I was reborn on may, the 29th...<br />
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"Tu enfanteras dans la douleur", qu'il disait l'autre con, ben pas seulement...et puis la première chose qu'on te fait en naissant, c'est d'emblée la claque sur les fesses, histoire de te faire crier un bon coup pour voir si t'es prêt à encaisser tout ce qui t'attend plus tard. Si j'avais su j'aurais fermé ma gueule la première fois, juste pour retenir ma respiration comme le sale môme que j'étais, jusqu'à ce qu'il m'arrive quelque chose. Mais tu vois comme on peut être conne parfois : bien que déjà échaudée j'en ai redemandé...faut croire que j'étais maso finalement, et que je n'ai pas pris assez de baffes.<br />
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Alors du coup j'ai tendu ma carte d'adhérente, parce que tu vois, j'y avais droit au grand cirque, que l'ordonnateur des pompes funestes venait de contrôler et poinçonner mon ticket, tout bien donc, et puis dit, oh, eh, j'ai pas fait tout ça pour renoncer à la porte du bloc, j'aurais l'impression d'être montée avec une professionnelle et de m'apercevoir que j'ai oublié mon larfeuille dans mon lardeuss à la réception de l'hôtel, juste avant de me le faire chouraver par un gonze.<br />
<br />
Bref, me voilà donc à la croisée des chemins...croisée mon cul ! C'est pas maintenant que je vais prendre la première à droite et me débiner, et puis ce chemin ça fait deux ans et demi que je l'ai emprunté, et le pire c'est que je suis impatiente en plus...à quoi peut bien penser le veau quand il est à l'abattoir ?<br />
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Non, parce qu'il faut quand même que j'explique bien les choses, en dehors de toute considération romantico-mystico-masturbatoire, qui font passer les <span style="font-family: "times new roman";">œ</span>uvres complètes de Barbara Cartland pour la vie érotico-yaourt de Sacher Masoch, et que vous sachiez qu'en fait de saut de l'Ange, c'est plutôt le saut dans le vide qui m'attend, Alice au pays du Vermeil, tout ce qui brille n'est pas or. Alors attachez vos ceintures, rajustez vos bandages herniaires, on descend au fond du trou, et si vous apercevez le lapin blanc, c'est que vous croyez encore au père Noël.<br />
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Déjà ça commence à l'arrivée de l'avion, à peine le temps de poser les valdingues à l'hôtel, après 12 heures de vol tout de même, qu'on vient me chercher pour être présentée au chirurgien. Bon, point positif, c'est que c'est vraiment le pays du sourire, ça détend...un temps, vu qu'il y a déjà un os avec ma pomme, ou plutôt du mou dans la corde à n<span style="font-family: "times new roman";">œ</span>uds. Voilà t'il pas qu'on m'annonce comme ça que je manque de peau (c'est pas de bol) pour me confectionner un minou avec toutes les options et le wifi à chaque étage, et que j'ai juste de quoi m'offrir un truc en trompe-l'oeil, avec une profondeur ridicule et quasi inexistante. A ce compte là, je pouvais tout aussi bien m'acheter un Vagina-string pour une centaine d'euros (ils en font même avec le kit pour menstrues en sus...enfin, en sus, moi perso j'y mettrais pas la bouche). Et dire qu'à Bordeaux l'autre pomme à l'huile se faisait fort de me faire un truc que rien qu'en écartant les cuisses on pouvait voir mes amygdales.<br />
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Bon alors je fais quoi ? Alleluia (enfin plutôt <span style="font-family: "cordiaupc"; font-size: large;"><span style="font-family: "cordiaupc"; font-size: large;"><span lang="TH">แอลิลยู</span></span></span><span style="font-family: "times new roman";"> </span><span lang="FR">- </span><span style="font-family: "cordiaupc"; font-size: large;"><span style="font-family: "cordiaupc"; font-size: large;"><span lang="TH">ยะ</span></span></span><span lang="FR">, on est à Bangkok), il existe une solution, moyennant une...rallonge (logique, comme son nom l'indique). Casse la tienne ! Au point où j'en suis... On va donc me prélever de la peau au creux de l'aine (et me prélever de l'oseille au creux du bas de laine) et si tout se passe bien, sans faire de l'ombre à Gloria Lasso, je devrais pouvoir m'en sortir plutôt honnêtement. Pour fêter ça, je vais passer les quatre jours qui me séparent de l'opération avec une bonne diète, soupes et laxatifs, et puis arrive enfin le jour "J".</span><br />
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On vient me chercher à l'hôtel pour 13h et me voilà à pied d'<span style="font-family: "times new roman";">œ</span>uvre dans une chambre d'hosto, où je me repose jusqu'à 15h...ça me fait penser à la séance de cinéma à laquelle tu t'es pointée au tout début et que tu dois te farcir les pubs à la con avant que le rideau ne s'ouvre. Pas de douche à la Bétadine, c'est vrai qu'il ne fait que 35° et qu'on arrive à la saison des pluies, et je pénètre enfin dans le "Saint des seins". On me demande de m'allonger sur une table, les bras en croix, et je vois un type en vert avec un masque qui agite une seringue en me disant "dormir, dormir" en se fendant la poire, ce qui a pour effet de lui resserrer la bride sur les yeux. In petto je me marre (pas la première fois qu'on m'anesthésie, 27 ans de boîte, on est habitué à force) et je me mets à compter 1, 2, 3, 4 en anglais, ce qui me semble durer une éternité, c'est vrai qu'ils comptent en pouces, ces cons de rosbifs, c'est pour ça. Et puis enfin le silence...<br />
<br />
Réveil. Qu'est-ce que je fous là, déjà ? Ah oui, ça me revient...ça me revient même très bien, vu que je sens comme une grosseur entre les jambes...m'ont collé un méga pansement, que pendant un moment un doute m'assaille, complètement irrationnelle, la fille...non, ils ne se seraient tout de même pas gourés ? N'empêche, cette méga bosse me file le traczir...vivement dimanche, que je puisse voir ce qu'on m'a fait au juste. Et puis comme tout vient à point à qui sait attendre, et depuis le temps que j'attends, arrive le jour où... Bon, à dire vrai, je ne vois pas grand chose, à part des tuyaux en plastique souple et transparent dans lesquels circulent des fluides aux couleurs incertaines, qui partent du dessous du pubis pour se répandre dans des flacons où stagnent des remugles d'outre on ne sait quoi et des pestilences qui s'écoulent en silence...pas le genre de piscine dans laquelle on aimerait piquer une tête, fût-elle de n<span style="font-family: "times new roman";">œ</span>ud. Quatre jours après, me voilà donc "démomifiée", mais pas le temps de m'attarder sur le résultat, on m'habille, on me prépare, et je me retrouve dans la voiture qui me ramène à l'hôtel sans trop avoir eu le temps de comprendre ce qui m'arrivait.<br />
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A la réception, je commence à accuser le coup et je manque de peu d'aller respirer la moquette...punaise, c'est quoi ce spectre que je vois dans la glace ? Ah mince, c'est moi dis donc...pas bandante la Caro...bon, ils me filent ma clef oui ou merde ? Enfin ! On monte, enfilade de couloirs, la porte qui s'ouvre, "thank you very much et bien le bonjour à madame...ah c'est monsieur ? Embrassez-le sur la fesse gauche de ma part et soyez heureux."Ouf, enfin seule, je m'écroule sur le lit, reprendre un semblant de couleurs le temps d'une heure ou deux, et puis je me décide à affronter mon destin. Roulement de tambour...ah ben non, c'est juste le bruit de mes intestins qui me rappellent à leur bon souvenir et à priori ça urge. Faut les comprendre aussi, quatre jours d'hosto et de soupes de maïs, sans compter le choc opératoire et les bouleversements annexes, normal qu'ils aient envie de s'exprimer...surtout maintenant que je n'ai plus le principal pansement qui me couvrait tout l'entresol, il n'y a donc plus de danger (et puis je commençais vraiment à ne plus pouvoir me retenir). Et dire que les infirmières me disaient qu'il ne s'agissait en fait que de gaz...heureusement que je me connais et que j'avais bien anticipé la grosse catastrophe, j'imagine faire "poh-poh on the bed" comme elles me le conseillaient...à coup sûr je repeignais la chambre à la couleur de leurs blouses (donne du maïs à une oie et tu auras une idée de la teinte et de la texture). Le monde appartient à celles et ceux qui arrivent à maîtriser leurs sphincters, même au prix d'atroces douleurs, et pour une fois le slogan des abrutis de la Manip pour tous m'aura aidé à tenir bon..."on ne lâche rien !" Désolée d'insister lourdement sur l'aspect scatologique, mais si ça peut rendre service à de futures candidates, car ce sont des choses qui peuvent arriver...<br />
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Bref, après avoir retrouvé le sens des priorités, si je revenais enfin à mon saut de l'Ange (vu que c'est quand-même pour ça que je suis venue jusque là, même si pour l'instant j'ai le sentiment d'avoir foiré l'atterrissage). Bon alors que je vous dise : d'une, c'est joli...de deux, c'est très joli...de trois, c'est mieux que ça en fait...c'est le genre de chose que tu regardes et tu n'as rien d'autre qui te vient à l'esprit que "WOW"...mélange de délivrance, bonheur, joie immense, le truc qui te laisse sans voix, juste ce "WOW" que tu oses à peine bredouiller tellement c'est too much. J'en avais rêvé, Sony ne l'a pas fait mais j'en reste tout de même comme deux ronds de flan : putain, tu sais quoi ? Ben c'est juste miraculeux, que si je n'avais pas peur d'éclater la poche de ma sonde urinaire je tomberais à genoux subito, urbi et orbi et tutti frutti. Approche un peu que je te pince, pour voir si je ne rêve pas...tu as eu mal ? Merci, c'était donc vrai.<br />
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Pour être tout à fait honnête, c'est surtout la vulve d'ens...pardon, la vue d'ensemble (quoique ça revient au même) qui est agréable à l'<span style="font-family: "times new roman";">œ</span>il. Pour le reste, il faut avouer que c'est un peu les entretiens de Bichat, mâtinés de Ridley Scott, entre les cicatrices sanguinolentes et boursoufflées, les tuyaux qui se perdent dans mes profondeurs (faudra que j'approfondisse ça plus tard), des trucs jaunâtres, rosâtres, bleuâtres, tiens, si je te disais, "couleurâtres" même, tu vois ? Enfin bref, rien de bien engageant, mais seulement quatre jours après une lourde opération qui a duré 6h30, faut pas trop en demander non plus. Néanmoins, c'est vrai qu'au-delà de tout ça, le travail est plutôt bien fait et laisse présager des lendemains qui chantent. Bienvenue par minou, je l'ai fait et je suis la plus heureuse des femmes.<br />
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Je reste sur mon nuage trois jours durant, et puis le deuxième instant de vérité pointe le bout de son nez : on m'enlève le conformateur. C'est un truc qu'on retrouve sous plusieurs formes en fonction des latitudes, allant d'une sorte de ballon gonflable à une grosse motte d'étoupe (pour les plus rustiques) et qui sert en fait à maintenir la forme du néo-vagin...un peu comme un embauchoir. Chez moi, ce conformateur est constitué d'un long chapelet de sortes de petites "saucisses" ressemblant à des tampons, que l'infirmière déroule, déroule, et déroule encore...dis, ça s'arrête quand ? Curieuse impression, pas l'habitude encore, qui s'accompagne en plus de petits tiraillements, la sensation étrange qu'un Torquemada de Prisunic s'emploierait à vouloir à tout prix me faire avouer où j'aurais bien pu cacher le saint graal, en m'enlevant la tripaille pour vérifier. <br />
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La Nature ayant horreur du vide, et à fortiori les opérations contre nature, comme disent les "pas transphobes mais...", qui c'est qui va avoir droit à la grosse gâterie ? Aussi sec, non sans l'avoir lubrifié au préalable (que sinon je vous raconte pas), ma petite infirmière m'introduit le dilatateur neumbère ouane at the right place, en me prodiguant des conseils utiles, tels que "push, push...you have to relax". Relax, relax...facile à dire, t'as déjà essayé de rentrer dans du 36 quand tu fais du 42 ? Ben là c'est pareil et j'espère que les coutures vont tenir, surtout que c'est de la confection asiatique, quand on y pense. On va la jouer Fight Club : je suis la somme des souffrances de toutes les femmes que des soudards ont prises sans préliminaires...comme je vous comprends à cet instant précis, mes s<span style="font-family: "times new roman";">œ</span>urs. Et puis une douleur un peu plus forte que les autres annonce la fin du voyage. Terminus ! Personne ne descend. Ma sympathique défloratrice saphique asiatique et un brin sadique (rhâaaah lovely) me demande le "miror", c'est pourtant pas le moment d'astiquer l'argenterie, les bijoux de famille étant désormais aux abonnés absents, et elle me lance un "look !" triomphant. Alors je looke, voyez-vous, et ce que je vois me laisse sans (voix...suivez, merde).<br />
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Comment dire, sans tomber dans le scabreux...ça va pas être simple, alors scabrons, scabre au clair ! . Z'avez déjà vu un iceberg ? Sachant que la partie émergée d'icelui représente à peu près 10% de sa taille totale, sachant qu'on n'aperçoit une portion que d'un pouce et demi du dilatateur, compte-tenu de la loi de Boyle-Mariotte, du principe d'Archimède, et sachant que ledit dilatateur a une longueur totale de huit pouces, amuse-toi à trouver l'âge du capitaine. La vache ! Z'êtes sûrs que c'est bien moi ? Déjà qu'à l'époque, avec un simple thermomètre j'avais quelques réticences, là on est carrément dans la 4ème dimension. En tout cas je saurai où planquer mon artiche à présent. N'empêche, je suis gravement impressionnée. Les bonnes choses ayant toutes une fin, l'infirmière me libère les voies du saigneur, lesquelles sont justement pénétrables, je viens d'en avoir confirmation à l'instant. Tiens, en parlant de sang, et là c'est beaucoup moins glamour, j'ai gagné un abonnement d'au moins un an chez Always, selon ce que me fait comprendre l'infirmière, c'est que c'est long à cicatriser, ces petites choses là.<br />
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Alors voilà, j'ai enfin eu ce que je voulais, et globalement c'est plutôt du beau travail, même si je n'ai pas fini d'en baver, entre les dilatations quotidiennes à effectuer, les diverses pertes en tout genre, qui feraient passer la petite culotte de Gloria Lasso pour l'immaculé saint suaire, les douleurs, la dépression post-partum, la fatigue, etc*. Tant pis, i did it ! Me reste plus qu'à lui trouver un petit nom...</span><br />
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhWdgJlH-9qODe_S1fJiCjqdno9EFICp-pz4AwrPvftiLvBE88Oq4SIcnEPA-ojWM7OhsdhsmNyfrhfNe5HbXM0al-Aj6rC8DGkMVbNvh39-XqqABpQ5i_5jHvSy6Wvf_CN0373KFNausw/s1600/rien+dessous.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="210" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhWdgJlH-9qODe_S1fJiCjqdno9EFICp-pz4AwrPvftiLvBE88Oq4SIcnEPA-ojWM7OhsdhsmNyfrhfNe5HbXM0al-Aj6rC8DGkMVbNvh39-XqqABpQ5i_5jHvSy6Wvf_CN0373KFNausw/s320/rien+dessous.jpg" width="320" /></a></div>
Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5614614921154218328.post-71671495241037050552016-04-24T07:38:00.002-07:002016-04-24T09:53:14.584-07:00Gynécées (en duo avec personne)<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhxuJNmCSLVEI_GBp0QJD1UXU9E5csepE8N1tvOcDmwVHd6LwodQuCT9tkNQkQapI9MQYumRtik58S0IwGhOZIoX0oWlFO0jYs7Ic3kSOBuIDK5a1tSImRwzLJb9rzaH7ZokU50rtFh1zM/s1600/Au+bord.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhxuJNmCSLVEI_GBp0QJD1UXU9E5csepE8N1tvOcDmwVHd6LwodQuCT9tkNQkQapI9MQYumRtik58S0IwGhOZIoX0oWlFO0jYs7Ic3kSOBuIDK5a1tSImRwzLJb9rzaH7ZokU50rtFh1zM/s320/Au+bord.jpg" width="244" /></a></div>
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<span lang="FR">Alors j'y suis enfin, après deux ans et demi de parcours atypique...<br />
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Commencé en "free lance", puis protocole officiel, commission médicale et l'accès au "sésame" qui m'autorise à être opérée en France, le tout pris en charge par la sécu...opération programmée, tout bien...et puis bon, le doute qui s'installe, les deux rendez-vous avec le chirurgien (qui va tenir ma future vie entre ses mains) qui ne se passent pas super bien, à croire que ça l'emmerde. <br />
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Au premier, j'ai droit à "ah ben je n'ai pas votre dossier, il n'est pas signé", et devant ma consternation, la réponse qui tue : "c'est pas le supermarché du changement de sexe ici" (véridique)...pourtant j'étais venue toute timide, pas revendicative pour deux ronds, attendant juste une date après la commission, histoire de me préparer. "De toute façon, je n'opère pas les gens avant de les avoir vu au moins 3 fois, mais s'il n'y a que ça pour vous faire plaisir, on se revoit en février et je vous l'aurai signé." Fin de l'examen...pardon, de l'entretien (je te tiens, par les coucougnettes). Tiens, en parlant d'examen, il n'a même pas jeté un <span style="font-family: "times new roman";">œ</span>il sur la "marchandise"...passons, c'est lui le spécialiste après tout.<br />
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Arrive donc le deuxième rendez-vous de février, c'est à dire le 25 mars (cherchez pas, c'est comme ça), et là, changement de ton par rapport à la première fois. Il m'accueille avec le sourire, me dit comme ça que "vous voyez, tout s'arrange, votre dossier est signé". Cool, je me sens hyper rassurée, que pour un peu c'est comme si j'étais déjà opérée, c'est dire. Bon, mais sans rire, c'est prévu pour quand ? "Comprenez que vous n'êtes pas la seule, entre les jours fériés, tout ça, j'ai un planning chargé, alors disons en septembre, ça vous va ?" Ben oui, au moins j'ai une période donnée, je vais pouvoir prendre mes dispositions. "Donc va pour septembre, je vous opèrerai le 14 octobre." Sacré déconneur, sans compter qu'il me dit tout ça avec l'air de s'en foutre royalement.<br />
<br />
Je crois que c'est à ce moment là que j'ai pris ma décision d'aller finalement me faire opérer à l'étranger, sachant que là encore il n'a pas jugé utile de m'examiner (pourtant j'avais mis une culotte propre, vu qu'on était un lundi...le vendredi j'aurais compris encore).<br />
<br />
Voilà donc pourquoi je me retrouve à Bangkok. Ca va me coûter un bras (enfin façon de parler, mon bras va bien, lui), en plus j'ai la phobie de l'avion de ligne (sacré baptême de l'air), plus le fait d'être séparée de la femme de mes vies pendant près d'un mois, plus toutes les ondes négatives qui m'accompagnent (j'ai tellement d'amis), bref, que du bonheur...heureusement que c'est plus qu'une simple opération de réassignation sexuelle pour ma part, car je crois toujours à ce saut de l'Ange, et il faut avoir la foi chevillée au corps pour continuer à rêver dans ce monde de cons, je vous prie de croire.<br />
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Mon opération est prévue le 29 mai, comme quoi le destin est facétieux parfois, vu que c'est ce même jour que sera célébré le premier mariage homo en France...ça va sûrement faire plaisir aux "pas homophobes mais...", en tout cas c'est plutôt de bon augure...<br />
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Bon j'avoue, je flippe un peu tout de même, sans parler des joies pré-opératoires, moi qui me faisait une joie de goûter la cuisine thaïlandaise, j'ai juste droit à des soupes déshydratées à la tomate, arrosées de laxatifs...transsexuelle est un sacerdoce, moi je vous le dis. Enfin, je me rattraperai dès que j'aurai l'autorisation de manger à nouveau (le buffet va y passer).<br />
<br />
Sinon les gens d'ici sont charmants, c'est vraiment le pays du sourire, ça change des gueules de raies qui ont envahi les rue de Paris ce dimanche de fête des mères. Je suis contente d'avoir pu aller me recueillir sur la tombe de ma maman avant mon départ, de lui avoir expliqué ce que je m'apprêtais à faire, j'ai beau être athée, je pense qu'elle m'a entendue...j'aurais tant aimé pouvoir le lui dire avant, je sais qu'elle aurait compris, qu'elle aurait aimé sa deuxième fille comme elle a toujours aimé ses enfants, comme seule une mère digne de ce nom est capable de le faire, et malgré les "tares" dont ils sont parfois affublés.<br />
<br />
Me voilà donc seule dans cette chambre, à quelques heures de l'opération de ma vie, ma puce n'ayant pas pu venir, on ne fait pas toujours ce qu'on veut, déjà bien difficile de faire ce qu'on peut... Je ne dirai jamais assez à quel point elle est courageuse d'avoir à affronter tout ça elle aussi, l'angoisse de la distance, la peur qu'il puisse m'arriver quelque chose sans pouvoir être à mes côtés...mon petit bout de femme que j'aime...il me tarde d'être à nouveau contre toi...<br />
<br />
Si tout se passe bien, en principe je me réveillerai de l'autre côté, terra incognita, continent encore vierge qu'il me faudra explorer et découvrir peu à peu, je pense que j'aurai des sentiments mêlés, entre joie immense et appréhension, j'ai encore du mal à l'imaginer. Tout ce que je sais, c'est que je vais avoir du mal à trouver le sommeil cette nuit...alors beaux rêves éveillés à toutes et à tous, enfin les êtres humains...</span><br />
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhkXIkM6aFqaxU-86_0wq1bHdzc1yG2OmYTlV7mW-3Z53DwgXQ3iZGcQES6mN-MD9wzRes9U3BzAKMMUVSZpQogIxC7L32JWUxVW8uh7VitRrtXb7dUVX8tXLs9_G1v2uqMZAbsGAmRKIY/s1600/Duo+avec+personne.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="266" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhkXIkM6aFqaxU-86_0wq1bHdzc1yG2OmYTlV7mW-3Z53DwgXQ3iZGcQES6mN-MD9wzRes9U3BzAKMMUVSZpQogIxC7L32JWUxVW8uh7VitRrtXb7dUVX8tXLs9_G1v2uqMZAbsGAmRKIY/s320/Duo+avec+personne.jpg" width="320" /></a></div>
Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5614614921154218328.post-68084817696111882442016-04-24T07:34:00.001-07:002016-04-24T09:13:09.575-07:00La ruelle des morts<br />
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<span lang="FR">La manif des intolérants haineux du week-end dernier et leurs "arguments" et slogans creux m'ont amenée à quelques réflexions que je vous livre comme ça.<br />
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- Sur le droit au mariage pour tous : <br />
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Entre les fanatiques qui considèrent encore le mariage civil comme "sacré" et qui doivent toujours vivre avant 1905, et les "braves gens" pour qui "les homos ont déjà le PACS, ça leur suffit bien", ainsi que ceux qui souhaiteraient une sorte de "mix" entre ce PACS et le mariage, mais surtout pas le même contrat que le mariage, je trouve qu'ils ne vont pas encore assez loin.<br />
<br />
Je serais eux, je proposerais carrément des places à part dans les transports en commun, des toilettes publiques séparées, et soyons folle, des ghettos avec barbelés et miradors. Il ne faut pas être si frileux, les gars, un peu d'audace, que diable !<br />
<br />
Il faut juste savoir que le PACS ne donne pas les mêmes droits au couple et à chaque conjoint que le mariage, notament en cas de décès de l'un d'eux (héritage, conservation du patrimoine commun, droits sur les enfants, etc). Et puis c'est quoi cette volonté affichée de vouloir à tout prix inventer des nouveaux bidules pour les homos, quand il y a déjà des textes en vigueur ? Alors ce n'est pas la peine de jouer les faux-culs devant les caméras en affirmant, la main sur le coeur, que les homos sont des citoyens à part entière, quand on fait tout pour vouloir en faire des sous-citoyens entièrement à part.<br />
<br />
- Sur la "Famille" :<br />
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"La famille c'est une maman, un papa, et un ou plusieurs enfants !" Ca va faire plaisir aux mères et aux pères célibataires, aux couples homos qui de fait forment déjà des familles avec enfants quand ils les ont eu avant, aux couples stériles, aux familles recomposées, aux enfants élevés par les grand-parents, bref, à tous ceux qui ne correspondent pas au "modèle" vanté par les visiteurs venus d'un autre âge.<br />
<br />
Allez chiche, on supprime les allocations "familiales" à tous ceux qui ne rentrent pas dans le moule, vu que ce ne sont pas vraiment des familles en somme, et on annule tous les mariages des couples stériles.<br />
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A ce sujet, il y a toujours eu un truc que je n'ai jamais compris dans le Code Civil. Quand on passe devant le maire, à un moment il y a un article qui dit comme ça : "les parents pourvoient à l'éducation des enfants". Lesquels ? <br />
<br />
Parce qu'en théorie, si on ne vit pas dans le pêché (lol), au moment du mariage les enfants n'existent pas (à moins que ce soient ceux des voisins ?). C'est tout de même curieux qu'on puisse affirmer péremptoirement que le mariage entraînera obligatoirement d'avoir des enfants et ça me semble un tantinet prématuré, voire carrément un vice en droit, puisqu'on évoque un truc qui n'existe pas au moment de la signature du contrat. Ce côté "c'est écrit" me gène un peu, Un peu comme dans le film "Minority reports" où on prévoit à l'avance les futures exactions des citoyens qui sont préventivement emprisonnés. Bon ok, je chipote, mais après tout ce que j'ai pu entendre comme conneries lors de cette manif, j'ai le droit de me lâcher un peu moi aussi.<br />
<br />
- Sur le droit des enfants :<br />
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On en aura parlé des enfants ce week-end, il y en avait même plein dans la manif. Avec ce genre de pancartes, c'est sûr que l'innocence de l'enfance est préservée, ah mais !<br />
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgKpPnLXQdC42UMr5eyVNljNc71esc1Pxe3xiPp53D9coq7DLFtvgA7zbCPz-Z5fhPKEGDCZbrpsSzFH5ZWaiF4XJ1e02J7xI6_stzRYCOOBXY_jcRV5E4XFoyChM8AE2_lTmKX6wvx70M/s1600/Chaperon.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="233" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgKpPnLXQdC42UMr5eyVNljNc71esc1Pxe3xiPp53D9coq7DLFtvgA7zbCPz-Z5fhPKEGDCZbrpsSzFH5ZWaiF4XJ1e02J7xI6_stzRYCOOBXY_jcRV5E4XFoyChM8AE2_lTmKX6wvx70M/s320/Chaperon.jpg" width="320" /></a></div>
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En direct de la manif, Virginie, 8 ans : "Dis papa, c'est quoi la sodomie ?"<br />
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Quoi qu'ils auront tellement entendu de saloperies dans les slogans, qu'un peu plus, un peu moins... Je me demande au passage si ce genre de truc ne relève pas du Code Pénal sur la protection des mineurs en matière de pornographie et ne serait pas répréhensible. Je dis ça, je ne dis rien, je laisse le soin aux juristes d'en décider.<br />
<br />
Mais sur le fond de l'affaire, je ne vois pas en quoi le droit des enfants serait en cause, qu'ils soient dans des familles hétéros, mono-parentales ou homo-parentales. Je dirais même au contraire que donner la possibilité aux enfants élevés dans des familles mono-parentales ou homo-parentales d'avoir les mêmes droits que ceux élevés par des familles hétéros devrait être tout à l'honneur d'un grand pays civilisé ayant le mot "égalité" dans sa devise et la déclaration universelle des droits de l'Homme en préambule de sa constitution.<br />
<br />
De plus, l'argument totalement fantasmé et scandaleux qui consiste à dire que des enfants élevés par des couples homos seraient plus exposés à des carences affectives, psychiques ou cognitives, ou à la perversité (rien que ça) des gens qui les aiment comme n'importe quelle autre famille dite "normale", est mis en pièce par les études faites à ce sujet depuis 70 ans (eh oui). Ou alors, autant dire que tous les couples hétéros sont coupables à priori d'inceste et de maltraitance enfantine, puisque les seuls faits avérés de ce genre de choses sont à chaque fois commis au sein des familles "normales". Donc tous les prêtres sont pédophiles, dans le même amalgame...<br />
<br />
Quant au fait de prédire que les enfants élevés par des homos deviendraient fatalement homos à leur tour, voilà un argument qui fleure bon l'eugénisme. Je rappellerai juste qu'à ce jour, la majorité des enfants devenus homos ensuite ou dès leur plus jeune âge ont majoritairement grandi dans des familles hétéros, donc en toute logique populacière, le modèle de la famille hétéro "fabrique" plus d'homos que les autres...c'est inquiétant ça, Mr. Civitas...<br />
<br />
En fait, le seul risque pour des enfants élevés par des couples homos serait de subir les railleries de leurs camarades à l'école, au même titre que des enfants roux, obèses, handicapés, différents de la moyenne en résumé, preuve qu'il reste encore beaucoup à faire en matière d'éducation et d'ouverture d'esprit.<br />
<br />
Ah oui, j'allais oublier, je trouve toujours savoureux de profiter des leçons de sciences naturelles ou d'éducation sexuelle ("pas d'ovules dans les testicules" et autres niaiseries du genre) données par des gens dont la religion se base sur la naissance d'un prophète issu d'une vierge...abracadabra...et hop, sans les mains...ou alors a-t'elle eu recours à la P.M.A. ? On peut aussi se poser la question des rôles tenus par l'âne et le boeuf tant qu'on y est (mon dieu, quelle horreur !).<br />
<br />
- Sur l'adoption : <br />
<br />
Pour les talibans déguisés en laïcs, adoption par des couples homos streng verboten. Il vaut mieux en effet des enfants placés à la DDASS, si possible en séparant les frères et les soeurs, que risquer de les voir arriver dans une famille homo qui pourra leur apporter autant d'amour que d'autres familles. <br />
<br />
Quand on sait les difficultés pour adopter, véritable parcours du combattant, on se demande en effet s'il ne faut pas être malade pour désirer un enfant à ce point, alors que n'importe quelle famille de cassoces peut en avoir autant qu'elle peut et à tire-larigo, quitte à les élever dans des conditions parfois plus que merdiques, mais les allocs sont là pour pallier au manque d'amour et d'éducation, et personne n'ira jamais leur chercher des poux dans la tête. Et si la situation devient trop craignos pour les gamins, ils pourront toujours être placés à la DDASS, dans les conditions citées plus haut, la boucle sera bouclée et la morale sera sauve. Ouf, tout va bien dans le meilleur des mondes...<br />
<br />
- Sur la P.M.A. :<br />
<br />
La P.M.A. ne devrait concerner pour l'instant que les seuls couples hétéros (mariés ou non au passage) et les couples de lesbiennes, mais la science avance à grands pas, on ne sait jamais.<br />
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Tiens au fait, pour revenir un instant sur les droits DE l'enfant qu'on oppose souvent au droit A l'enfant, que penser d'un système qui occulte totalement le père biologique en cas de P.M.A. et prive ainsi l'enfant du droit de savoir un jour qui a été son géniteur biologique ? Ne parlons pas non plus des enfants nés sous X, pour lesquels la mère biologique est en droit de refuser de donner les inhformations la concernant si l'enfant voulait savoir là aussi d'où il vient. Comme hypocrisie et foutage de gueule, ça se pose là tout de même, mais curieusement, pour les chevaliers blancs du droit des enfants, c'est silence radio sur tout la ligne à ces sujets.<br />
<br />
Je trouve plutôt bien que des couples puissent avoir des enfants grâce à la P.M.A., c'est une façon de concrétiser un amour et de laisser une trace de son passage ici bas, en espérant que les futures générations qui se succèderont seront un peu moins connes que les précédentes.<br />
<br />
- Sur la G.P.A. : <br />
<br />
Aaaahh la G.P.A., le tabou ultime, encore plus "contre-nature" que les transsexuelles, c'est dire à quel point ça fait peur ce machin là. Vous vous rendez compte ? Heureusement, en France, on est très à cheval sur tout ce qui concerne les trucs en rapport avec la bio-éthique. On peut fermer les yeux sur le fait de nourrir des millions de personnes avec de la merde industrielle, là c'est "éthiquement correct", mais on ne badine pas avec le clônage thérapeutique. On ne craint pas de multiplier les OGMs, les pesticides inoffensifs pour l'organisme, qu'il faut pourtant manipuler avec des combinaisons N.R.B.C., tout ça respecte "l'éthiquette", mais hors de question d'autoriser les femmes à devenir des mères porteuses.<br />
<br />
L'argument "massue" (comme l'arme favorite des néanderthaliens) consiste à dire que la G.P.A. entraînerait un mercantilisme odieux du corps de la Femme (vous savez, comme dans les pubs, quand la Femme nue sert de faire valoir à une marque de lessive ou un produit à récurer les chiottes) et relèguerait celle-ci à n'être plus qu'un vulgaire utérus sur pattes (ils doivent vraiment fumer de la merde pour avoir ce genre de "vision"...beurk).<br />
<br />
C'est un peu le même principe que celui de tous ces "braves gens" qui se préoccupent de la condition féminine en voulant interdire la prostitution (pourtant le plus vieux métier du monde, bien avant le mariage, mais il doit y avoir des "valeurs ancestrales" moins dignes que d'autres).<br />
<br />
Mais le plus "comique" reste encore ces gens qui ont été de tous les combats féministes, depuis les années 70 où on brûlait son soutif dans la rue (les connes, c'est si joli parfois) jusqu'à la loi sur l'I.V.G., revendiquant le droit des femmes à disposer librement de leur corps, et qui n'hésitent pas à s'empêtrer dans leurs contradictions en étant contre la G.P.A. Il faut croire là aussi qu'il est sans doute plus éthiquement correct de supprimer une vie que de vouloir la donner pour d'autres...des fois je me demande sur quelle planète je suis.</span><br />
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg83blks_SvAGnb8hst6VDFDkz_ihHXvu35Xe6FKgIGI19nYDyPSDR1QLQ3y28V8syg-kLF0uYeM8y7FuKtYb172FQtAV6sNXMm-zsc2DnzWLqoGcd6g2c2PYpj7CB5WN1aVrLo8Sc-49s/s1600/557048-societe-news-une-planete-rose-la-nouvelle-decouverte-tres-girly-de-la-nasa-557048-10220446-1-fre-fr-000.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg83blks_SvAGnb8hst6VDFDkz_ihHXvu35Xe6FKgIGI19nYDyPSDR1QLQ3y28V8syg-kLF0uYeM8y7FuKtYb172FQtAV6sNXMm-zsc2DnzWLqoGcd6g2c2PYpj7CB5WN1aVrLo8Sc-49s/s320/557048-societe-news-une-planete-rose-la-nouvelle-decouverte-tres-girly-de-la-nasa-557048-10220446-1-fre-fr-000.jpg" width="259" /></a></div>
<br /> </span>Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5614614921154218328.post-75397198390914493342016-04-24T07:31:00.000-07:002016-04-24T07:31:23.274-07:00Rendez-vous au dernier carrefour<span lang="FR">Janvier 2011 - Janvier 2013...deux ans maintenant que je suis officiellement transsexuelle, l'heure du bilan en quelque sorte. Alors on va récapituler un peu, histoire de remettre tout ça en place et sans trop de digressions, que le plan du parcours ne ressemble pas à celui du métro.<br />
<br />
J'ai donc commencé par consulter un psychologue clinicien avant toute chose, et après des années d'errance, de doutes, de questions, après des mois à avoir pesé le pour et le contre avec la femme que j'aime et qui me le rend au centuple. Coup de bol, ce spécialiste des questions trans a confirmé ce que je pensais être, mais qu'il m'aura fallu des années pour découvrir.<br />
<br />
Ah oui tiens, au passage, avant tout ça, je pensais que la meilleure façon de règler mon problème serait de disparaître, soit "définitivement", car j'avais mesuré à quel point mon cas était désespéré, soit partiellement, dans une fuite à l'étranger, de l'autre côté de l'Atlantique, en abandonnant tout ce que j'avais pu connaître ici, quitte à ce que là-bas je me retrouve dans le caniveau, mais j'étais déjà arrivée à un tel point de non retour que tout m'était égal à l'époque. Je ne sais plus qui disait que les cas désespérés sont les cas les plus beaux...connerie... les cas les plus désespérés sont les cas les plus tristes et ils alimentent toujours la rubrique des faits divers à un moment donné.<br />
<br />
C'est donc grâce à ma femme, qui a refusé de me laisser tomber, que ma vie a pu prendre ce tournant, et que nous avons décidé ensembles d'affronter l'avenir, vaille que vaille. C'est ainsi que le psychologue m'a adressée à une endocrinologue de Nantes qui gère pas mal de trans également, et après les examens et autres bilans de santé nécessaires, j'ai pu avoir accès au traitement hormonal de substitution. Dans le même temps, demande d'ALD par mon médecin traitant et réponse positive trois semaines après, et coming out officiel au boulot, avec les proches, la famille, etc, ainsi que les premières séances d'épilation du visage au laser (jouissif, comme un coup d'élastique à chaque impulsion).<br />
<br />
21 mars 2011, première prise d'hormones, à base de progestérone et d'oestrogènes, après avoir écouté les "bons conseils" de celles qui savent mieux et qui recommandent de ne surtout pas prendre d'Androcur (un anti androgène puissant) à cause de ses effets secondaires indésirables, voire dangereux. Après 8 mois de ce traitement, et compte-tenu des résultats médiocres constatés quant à mon évolution physique, j'opte pour le classique Androcur/Estreva le 1er décembre 2011. Premiers vrais changements visibles au bout d'un mois, comme "boostés" par ce nouveau traitement, c'est encourageant (il était temps).<br />
<br />
Puis l'année 2012, "mon" année, l'année du Dragon pour les chinois, celle de tous les changements pour mon horoscope, celle de la fin du monde pour les cons qui se sont fait berner par les gourous (comme quoi, il n'y a pas qu'au sein de la "communauté" qu'on en trouve).<br />
<br />
Depuis un an, mes cheveux ont poussé, ma famille ne m'accepte pas en grande partie (sauf ma petite soeur, c'est le principal), ma femme a fini par jeter toutes mes fringues de mec, je vis encore en "androgyne" au quotidien, en adoptant des tenues "neutres" mais exclusivement féminines, je prends de plus en plus d'assurance dans mon évolution. Il faut dire que, par choix personnel, à partir du moment où j'ai commencé le parcours, j'ai décidé de ne plus jamais me "déguiser" mais au contraire d'être la plus naturelle possible, même si ça prend du temps avant d'avoir un "passing" acceptable. Je n'ai plus à me "cacher" derrière des tonnes d'artifices, ni à jouer une sorte de "personnage", juste me contenter d'être la personne que je suis, jouer la transparence en somme.<br />
<br />
C'est ainsi que le 29 février 2012 exactement (ça ne s'invente pas), les gens me voient pour la première fois en jupe dans la rue et à partir de ce moment, rares seront les fois où je serai en pantalon, et ce au quotidien. Oh bien sûr il y a encore du boulot, mais tant qu'on me dit "madame" dans les magasins, moi ça me va. Et curieusement, depuis ce jour là, je n'ai jamais eu aucun problème, à part des regards en coin quelques fois, mais par rapport à tout ce qu'on peut entendre ou lire sur le net, y compris chez celles qui voulaient me donner des leçons de féminité, je n'ai franchement pas à me plaindre d'une quelconque transphobie à mon égard, et pourtant j'habite un petit village. Le tout est de se fondre dans la masse et se sentir bien dans ses talons, c'est la conclusion que j'en tire.<br />
<br />
Parallèlement, je rencontre de plus en plus de gens issus de la "communauté", pour mon plus grand bonheur et mon plus grand malheur à la fois. On y trouve de tout : des gentils, des méchants, des sincères, des gourous, des authentiques, des sales cons, des transphobes même (si si), pour qui on est soi même encore plus transphobe qu'eux, des qui revendiquent des choses intelligentes, des qui revendiquent de véritables conneries, des "stars" médiatiques (dont certaines me décevront énormément), des qui font le trottoir pour vivre (et qui sont bien plus respectables que d'autres), des fantasmeurs, des mythos, des qui souffrent, des qui s'en branlent (dans tous les sens du terme), des poupées gonflables, des poupées gonflantes, des poupées de porcelaine, des intolérants, des naïfs... Bref, on serait officiellement 60.000 personnes trans en France, sans parler de celles qui sont encore au placard, soit en gros une "communauté" composée d'autant d'individualités...bon courage pour fédérer tout ça.<br />
<br />
Personnellement, j'ai décidé de suivre le conseil d'une consoeur devenue femme, m'éloigner au maximum de cette "communauté" et ne garder que les ami(e)s. C'est déjà un parcours bien assez compliqué pour s'en rajouter.<br />
<br />
Toujours au cours de cette année 2012, j'ai aussi découvert un truc essentiel quand on entreprend une telle démarche : on ne peut être opérée en France qu'à partir du moment où on aura intégré une équipe officielle, soit en commençant tout le protocole avec elle, soit en la rejoignant par la suite. Comme beaucoup, au début j'ai écouté les sirènes de celles qui savent mieux et pour qui ces équipes officielles représentent le Mal absolu à fuir dans tous les cas. Bon, c'est vrai que quand on lit la charte de la SOFECT, qui recommande un suivi psy et une expérience de vie réelle en femme pendant deux ans avant d'avoir accès à tout traitement hormonal, ça peut en décourager plus d'une. J'imagine les réactions si j'avais dû me pointer au taf du jour au lendemain en "total look", sans même encore savoir si j'avais fait le bon choix, pour qu'on finisse par me dire ensuite que je n'étais pas trans. Bonjour la transition en douceur. Cela dit, j'ai une collègue qui a opté pour cette solution, quand moi j'ai choisi de l'annoncer avant tout changement visible, histoire de préparer les gens, et finalement elle n'a pas plus été emmerdée que moi, alors bon...<br />
<br />
Parce qu'il y a quand même une chose à comprendre, c'est qu'on n'entame pas un tel parcours sans au minimum s'être posé les bonnes questions et avoir envisagé toutes les éventualités, vu les bouleversements que ça va engendrer à tous les niveaux. Moi perso je ne pouvais pas imaginer commencer le parcours total sans avoir au moins la "garantie" de ne pas m'être trompée et de tout arrêter en cours de route, ça implique trop de choses. Alors oui j'ai eu peur de ce fameux protocole, comme beaucoup, alors qu'en fait il insiste juste sur "l'engagement" qu'on est prête à accepter pour aller jusqu'au bout. Aujourd'hui je sais que je ne me suis pas trompée, en dépit des difficultés, mais avant de franchir le pas je n'étais encore sûre de rien à 100%, et l'enjeu était trop important pour que je me fourvoie encore dans une voie qui aurait pu ne pas être mienne. 40 ans de questions sans réponse, je n'allais pas trouver la Vérité en 5 minutes, sur un simple coup de tête.<br />
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Mais seulement voilà, la voie que j'avais choisie, pensant faire les choses dans les règles, ne me donnait qu'une possibilité : celle de pouvoir être opérée à l'étranger. Or il se trouve que si, chez certaines, cette opération n'est pas forcément envisagée au début, pour moi elle était incontournable, et désirée dès le départ, ou alors ce n'était pas la peine de commencer. Là aussi tout ça se prépare, et je me voyais difficilement vouloir devenir femme en gardant mes attributs masculins. Ou alors ce n'est pas la peine de prendre des hormones et commencer le parcours en sachant que l'opération ne sera qu'une option facultative, il y a plus rapide et moins contraignant pour avoir des seins et une apparence féminine, sauf que ça ne me correspondait pas.<br />
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Donc j'apprends que finalement je n'ai pas d'autre choix que la Thaïlande, le Canada ou la Belgique, sans avoir vraiment d'idée sur ce qui m'attendra là-bas, les résultats, le suivi, etc, et les quelques témoignages que je peux recueillir ne me rassurent pas plus que ça. Pour certaines, c'est le nec plus ultra, pour d'autres, tout est relatif, et pour d'autres encore, il y a pas mal de "ratages". Bref, je suis bien emmerdée, d'autant que si je bénéficie de l'ALD31, je me demande finalement à quoi sert ce régime spécial si je dois aller me faire opérer ailleurs. D'un côté la société reconnaît officiellement mon statut de transsexuelle avec cette prise en charge, et de l'autre elle m'envoie chez Plumeau où un simple mot du médecin suffit, et en exagérant un chouille, où je pourrai me faire poser un néo-vagin ou encore me faire greffer une paire de cornes sur le front. Quand on voit des cas comme la femme chat ou Lolo Ferrari, je ne pense pas qu'un psy aurait validé de telles choses, et encore moins la sécu. Parce que là on n'est pas dans le "body art", où chacun peut faire ce qu'il veut de son corps avec un gros chèque et un doigt d'honneur aux psys qui n'ont pas leur mot à dire. En fait, c'est ce côté "je prends l'avion et je reviens 15 jours après avec un minou tout neuf" qui me gène un peu. En gros, comme si n'importe qui pouvait faire n'importe quoi par simple "caprice", comme cette femme qui veut être le sosie de la poupée Barbie. Avec les équipes officielles c'est beaucoup plus encadré, vu que chaque cas est examiné en commission et qu'il y a une vraie "légitimité" une fois le dossier accepté. C'est comme ça que je vois les choses.<br />
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Alors bon, je reste quelques semaines sans trop savoir quoi faire et vers qui me tourner, pensant devoir tout recommencer à zéro, lorsque je fais la connaissance d'une jeune consoeur qui a débuté le parcours en "free lance" et qui a ensuite intégré l'équipe de Bordeaux en cours de route. Elle me conseille d'en faire autant. De toutes façons, si je dois encore attendre deux ans comme le prévoit le protocole SOFECT, autant ne plus perdre de temps, alors j'y vais. 1er rendez-vous avec la psy de l'équipe en juillet. J'oublie les "bons conseils" de quelques gourous qui me recommandent de dire aux psys ce qu'ils veulent entendre et je choisis plutôt la vérité, ce que j'ai toujours fait depuis le début. Et puis il ne faut pas croire qu'on peut berner ces équipes en leur racontant des conneries ou en disant les mêmes choses que les autres, personne n'est dupe, je le tiens du chef de service de Bordeaux.<br />
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"La Vérité vous délivrera." (St Jean). Vous savez quoi ? Ben il avait raison, le gars, vu qu'au deuxième rendez-vous en septembre, j'apprends que mon dossier sera examiné à la commission de décembre et que je peux d'ores et déjà prendre contact avec le chirurgien, ce qui balaye mes craintes et toutes les conneries que j'ai pu entendre sur ces équipes. Mon dossier est accepté à l'issue de cette commission, ce qui doit en enquiquiner pas mal de la "communauté", car je n'y ai pas que des amis, mais je m'en fous. Je serai donc opérée en 2013, ainsi que mon amie, dont le dossier est passé également. Joyeux Noël et bonne année ma soeur, on a fini par y arriver et on est presqu'au bout du voyage...<br />
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Voilà donc où j'en suis, après deux ans de parcours, des hauts et des bas, des joies et des peines... Bientôt le saut de l'ange et la délivrance, même si peu de gens le comprennent ainsi, parce que cela aurait dû être ma vie et que cela le sera enfin...</span><br />Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5614614921154218328.post-9114138874749834172016-04-24T07:25:00.001-07:002016-04-24T10:15:53.412-07:00Scandale mélancolique<span lang="FR">On me dit parfois comme ça : "j'aime bien votre petit couple de lesbiennes" (ça démarre fort). Ce à quoi je réponds généralement : "tu veux dire notre couple tout court ?" Nan, je dis ça, c'est parce que si j'étais cisgenre en couple avec une femme, donc un couple hétéro tout ce qu'il y a de plus classique, les gens ne diraient pas : "j'aime bien votre petit couple d'hétéros". Pourquoi toujours vouloir préciser la "nature" du couple, dès l'instant où le couple en question sort un peu des sentiers battus ?<br />
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Si je sais que Robert* et Gérard* sont en couple ou que Nathalie* et Sylvie* sont ensembles, je ne vais pas me sentir obligée de rajouter "gay" ou "lesbien" à chaque fois que je vais parler d'eux (* personnages entièrement fictifs, pas la peine de commencer à regarder vos voisins ou vos collègues de bureau de travers). En ces temps de crise budgétaire et de réchauffement climatique, économiser sa salive et limiter les émissions de gaz à effet de serre est un geste citoyen.<br />
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Mais pour en revenir à mon couple, même si, une fois opérée et en ayant obtenu mon changement d'état-civil, je deviendrai de facto une femme avec une femme (moi qui n'ai jamais eu de Mécano, c'est un comble), le côté "sulfureux" et fantasmé de ce que le mot "lesbiennes" évoque m'enquiquine un peu. Pour la plupart des gens que je connais, un couple de lesbiennes se traduit bien souvent par ça :<br />
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgaAsHFVXTS7gtZ2DbIkg0NSJSNReQ0Mwxrzk0NklVZfbVlM9S4Qb7hAiTECNQmOtRc2cylkT2FV0-tivODAc_AUM_dmBvNYzu8E8DCFm8oKa854s_u1MgAMhsHQlTT9X3iyYBIIabwbDA/s1600/Stop.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgaAsHFVXTS7gtZ2DbIkg0NSJSNReQ0Mwxrzk0NklVZfbVlM9S4Qb7hAiTECNQmOtRc2cylkT2FV0-tivODAc_AUM_dmBvNYzu8E8DCFm8oKa854s_u1MgAMhsHQlTT9X3iyYBIIabwbDA/s1600/Stop.jpg" /></a></div>
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Bon ok, c'est joli à regarder, sexy en diable et tout ce qu'on veut, mais ça reste tout de même un cliché "réservé" à un public averti, voire inverti et plus si affinités, et même si je rêverais d'avoir idéalement le physique de l'une d'elles, sans être tout à fait sexe, ça a quand-même un certain cousinage.<br />
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Il est vrai que tout ce qui concerne les LGB en général est plutôt revendicatif d'une forme de sexualité, à croire que les couples LGB ne passeraient leur temps qu'à ça (z'ont bien de la chance si c'est le cas, au passage). Ils ne font jamais les courses, le ménage, tondre la pelouse au lieu de la brouter ? (oui bon là ok j'en rajoute). Ce que je veux dire, c'est que les couples LGB ne font ni plus ni moins que les autres couples mais qu'il y aura toujours cette résilience d'images de filles couchées sur papier glacé qui s'imposera. Quand on évoque un couple hétéro, y a-t'il systématiquement l'image d'un homme et d'une femme faisant l'amour qui s'inscrit en filigrane ? Poser la question c'est déjà y répondre.<br />
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Mais bon, tout ce qui précède n'était qu'un préambule (j'allais dire une mise en bouche mais on aurait encore jasé), car le propos du jour se situe à un tout autre niveau que celui des esthètes de noeuds, mais il fallait bien attirer le chaland :)<br />
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En fait, je voulais vous faire part d'une théorie à laquelle j'ai réfléchi (un peu seulement, faut pas pousser) et qui fait qu'un doute m'habite, une angoisse m'étreint, une question existentielle me taraude...et si tout ça n'avait aucun sens ? Je veux bien sûr parler du changement...d'état civil. Je m'explique.<br />
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Mettons que je finisse par me faire opérer un beau jour, et qu'après avoir informé la terre entière de mes éventuelles pertes blanches et avoir signalé sur tous les réseaux sociaux que je faisais correctement mes dilatations (le toucher rectal pour les hémoroïdes a beaucoup moins de succès, allez savoir pourquoi), je décide comme ça de faire modifier mon état civil, histoire d'apporter la touche finale à mon parcours et être enfin en phase totale avec ce que j'ai toujours voulu être. J'entame alors une longue et coûteuse procédure, tout comme pour Robert Moncul ou Humphrey Bainfuffer, jusqu'à l'obtention du précieux sésame, qui m'évitera à l'avenir d'avoir à expliquer aux forces de l'ordre que ce n'est pas le permis de conduire de mon mari que je leur présente lors du contrôle.<br />
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Me voici donc devenue officiellement Carolyne. Bien...<br />
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Et c'est là en fait que tout part en quenouille, si vous me passez l'expression. En effet, le jour où j'ai enfin une existence légale et administrative, que se passe-t'il ? <br />
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Je renie totalement mon passé de mec puisque mon extrait d'acte de naissance sera intégralement modifié. En l'espèce, ça mentionnera un truc du genre : le 15 mai blablabla est née Carolyne, de sexe féminin, etc... ce qui est totalement faux (ou sinon je ne me serais pas emmerdée à suivre un parcours trans, faut être logique). De plus, qu'on le veuille ou non, le jour de mon extrait de naissance initial, mes parents ont bien donné naissance à un garçon, eu égard aux archives de la maternité de l'hôpital, sans aller chercher plus loin.<br />
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On se trouve donc dans un cas de figure où les registres de l'état civil commettent quelque part un faux en écriture, mais surtout dans une situation quasi ubuesque pour ne pas dire kafkaïenne, si on y songe un instant. Imaginons par exemple qu'au cours de mon ancienne vie j'aie contracté des maladies spécifiquement liées à une forme d'andropathie (orchidopexie, phymosis, etc) et qu'au cours des diverses interventions médicales je me sois choppée des infections nosocomiales qui aient été à l'origine d'une invalidité permanente (oui je sais je cherche les petites bêtes, mais si vous saviez tout ce qu'on trouve dans les draps des hôpitaux). Je me vois bien aller expliquer à la commission, lors du renouvellement de mon invalidité tous les 5 ans, que ma cystite chronique est survenue pendant qu'on me coupait la chique...<br />
<br />
Plus "perturbant" encore : je suis mariée, j'ai des enfants, mon acte de mariage également modifié mentionne que Carolyne a de fait épousé une autre femme (encore prématuré mais ça vient, ça vient...) et que de leur union sont nés X et Y. Si le cas peut être facilement envisagé au sein d'un couple de deux femmes, la chose me paraît beaucoup plus improbable administrativement lorsqu'il s'agit d'un couple gay dont l'un des deux fût pourtant un FtM par exemple. X et Y nés de Robert et Gérard, la médecine ne le permet pas encore, et je plains d'avance X et Y qui auront à fournir un tel extrait d'acte de naissance pour l'obtention de tel ou tel document. A un moment donné, il faut pouvoir rester crédible, si ce n'est pour soi, au moins pour les autres.<br />
<br />
Je sais que, pour la plupart des trans, ce changement radical d'état-civil est souhaité et que ça ne leur pose aucun problème qu'on travestisse ainsi la réalité. Moi je veux bien, mais je trouve que ça laisse tout de même un je ne sais quoi de bizarre. En exagérant un brin, voire une grosse touffe, je dirais même que ça peut conduire à une certaine forme de schizophrénie, parce que si du coup Carolyne est née il y a plus de 40 ans, il va bien falloir remplir quelques cases de souvenirs, à moins de jouer l'amnésie. <br />
<br />
Seulement ces souvenirs n'auront jamais existé que dans l'imaginaire. On va ainsi devoir s'inventer une vie qu'on n'aura pas eue de toutes façons, entre l'âge des premières règles, les parties de colin-maillard ou d'élastique à la récré, les premiers flirts dans la grange sur la paille avec le cousin Mathieu ou même la cousine Séraphine, avoir de bonnes raisons pour expliquer l'absence totale de photos de classe, etc, la liste est longue.<br />
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En fait je pense que le changement d'identité implique trois façons de l'appréhender : <br />
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-soit on considère qu'on "nait" à partir du jour où on devient officiellement Mme et que tout ce qui précède n'a jamais existé ou qu'on l'a oublié.<br />
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-soit on réécrit l'histoire à partir de son début en changeant les personnages et tout ce qui précédait ne sera plus oublié mais radicalement falsifié et n'aura donc jamais pu exister.<br />
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- soit on ne change rien à l'histoire originelle et on mentionne juste le changement survenu par la suite, ce qui me paraît le plus naturel et le moins déroutant psychologiquement.<br />
<br />
Dans le premier cas, on commence à vivre assez tard (ce qui est un peu con) et puis en plus, Carolyne née de l'union de Mr. Bistouri et de Mme Pince à clamper, c'est pas très glamour sur l'extrait d'acte de naissance. De plus, ça a un côté un peu parano d'éradiquer d'un trait toute une vie je trouve.<br />
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Dans le deuxième cas, c'est carrément la vie de quelqu'un d'autre et même si on peut regretter idéalement que ça ne soit pas celle qu'on a eue, ça reste fantasmatique, et sans être tout à fait une forme de schizophrénie légère, ça en a un peu l'apparence.<br />
<br />
Dans le troisième cas, c'est le plus authentique et le plus honnête, même si effectivement on aurait préféré que ça se déroule suivant le scénario du 2ème cas, mais au moins on ne vire pas schizo ou mytho.<br />
<br />
L'ennui, c'est qu'apparemment l'administration ne laisse pas le choix dans la date et que seul le deuxième cas est retenu, ce que je trouve un peu dommage car finalement ça entretient les gens dans le déni et le virtuel...ça valait bien la peine de franchir tous les obstacles psys pour finir par en arriver là. Je finirai donc "schizophrène" puisque l'administration en aura décidé ainsi (ça va être commode, moi qui n'ai aucune imagination et la mémoire d'un poisson rouge).<br />
<br />
Remarque, je pourrai toujours me baser sur certains "témoignages" qu'on peut lire parfois sur le net pour m'inventer cette vie. Ah oui mais non, suis-je bête, là on ne parle plus de vie idéale de transsexuelles, entre les bonnes copines du collège qui invitent toujours à des anniversaires déguisés et pour lesquels il y a toujours la panoplie à disposition, perruque comprise, ou bien encore ces vendeuses de magasins de lingerie qui se montrent d'un professionnalisme hors pair(es), allant jusqu'à pousser le dévouement au point de s'enfermer avec vous dans la cabine d'essayage en vous disant "ma chérie"...j'adore ces témoignages qu'on lit d'une main...enfin bon, tout ça c'était avant le drame. <br />
<br />
Nan paske là il me faut une vraie vie de femme bio, depuis la naissance jusqu'à maintenant, incluant tout aussi bien ma première poupée Barbie que mon premier orgasme vaginal. J'avoue que j'aurai un peu de mal à placer mon année de service militaire ou mon orchidopexie au milieu de tout ça mais globalement je devrais m'en sortir. N'empêche, je trouve cette procédure un peu limite, parce que si j'ai passé la majeure partie de ma vie à rêver de la vie que j'aurais dû avoir, ce n'est pas une fois que je me serai réalisée qu'il faudra que je continue à le faire. J'aimerais bien pouvoir avoir le droit de choisir de conserver ou pas ma vie d'avant, même si celle-ci n'a pas été idéalement celle qu'elle aurait dû être. Non pas que j'éprouve quelque crainte ou une quelconque idée de renoncement à changer de vie, je sais exactement où je veux aller et ce que je veux devenir, et ce n'est pas non plus une sorte de regret de devoir abandonner cette vie d'avant, non, c'est juste une question de logique et de bon sens.<br />
<br />
Entendons-nous bien : le jour où je serai officiellement et physiquement devenue une femme sera le plus beau jour de ma vie, si l'on excepte celui où j'ai rencontré ma femme, mais il ne faut pas se raconter d'histoires et se mettre à vivre dans un déni de réalité constant. Je ne vais pas retoucher toutes les photos de ma période d'avant mon changement, modifier tous mes contrats de travail, demander la rectification de mes moindres factures de caramels mous ou ce genre de conneries. La seule concession que je m'autoriserai sera de ne pas obligatoirement me promener dans la rue avec une pancarte mentionnant mon ancien statut, mais si j'assume mon état présent et à venir, j'assume tout aussi bien mon passé, même si idéalement ce passé aurait pu être différent si la Nature m'en avait laissé le choix.<br />
<br />
Vraiment pas facile la vie des trans...</span></span>Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5614614921154218328.post-5412748610999227922016-04-24T07:08:00.003-07:002016-04-24T07:08:40.600-07:00Distance<span lang="FR"><br />
<em>
</em><br />
<em>Je crois qu'c'est la nuit</em><br />
<em>
</em><br />
<em>Mes larmes cachent le jour</em><br />
<em>
</em><br />
<em>Je n'vois que la pluie</em><br />
<em>
</em><br />
<em>J'ai dû laisser passer mon tour</em><br />
<em>
</em><br />
<em>Je ne comprends plus</em><br />
<em>
</em><br />
<em>Je n'ai plus de repères</em><br />
<em>
</em><br />
<em>Au fond d'ma propre rue</em><br />
<em>
</em><br />
<em>Je sais plus je me perds</em><br />
<em>
</em><br />
<em>Vraiment je sais plus</em><br />
<em>
</em><br />
<em>Un fantôme est en moi</em><br />
<em>
</em><br />
<em>J'ai perdu la vue</em><br />
<em>
</em><br />
<em>J'ai dû cramer ma voix</em><br />
<em>
</em><br />
<em>Je ne vois plus rien</em><br />
<em>
</em><br />
<em>J'ai perdu mon passé</em><br />
<em>
</em><br />
<em>Je suis comme un chien</em><br />
<em>
</em><br />
<em>Aboyant sur le pavé</em><br />
<em>
</em><br />
<em>Je ne suis plus rien</em><br />
<em>
</em><br />
<em>Juste une épave à brader...</em><br />
<br />
Marrant comme on trouve toujours chez Hubert un titre ou un texte qui correspond peu ou prou à l'ambiance du moment, enfin marrant, j'me comprends...je sens que je vais (encore) me faire des amies sur ce coup là.<br />
<br />
Winnie l'ourson au pays des Bisounours, surfant sur les vagues à l'âme de l'écume bouillonante qu'on trouve à la sortie des collecteurs d'égouts, charriant leur lot de pestilences aux remugles d'outre-tombe, putréfactions des chairs et des esprits, la seule étoile que j'aurais dù vénérer étant celle de l'Ajax (WC)...on n'est jamais assez prévoyante, ça m'apprendra. Ou plutôt non, ça m'a appris, ça m'a même tellement bien appris, qu'à la prochaine guerre-crise-épidémie-nosographie-dysphorie (biffer les mentions incongrues), la polythérapeute ne répondra plus !<br />
<br />
Pourtant je m'étais prévenue; mais j'ai une propension naturelle à ne pas écouter ce que je me dis, quarante ans à espérer et à vivre de rêves, forcément on prend des mauvaises habitudes. J'en avais rêvé ? La Vie l'a défait. Pour ça on peut lui faire confiance. Et si ça ne suffit pas, on peut toujours en rajouter, comme lorsqu'on blâme la fille en jupe qui vient de se faire violer ou qu'on sermone la petite grand-mère qui a retiré sa maigre pension en une seule fois et qui vient de se faire arracher son sac.C'est curieux que, dans ce monde de cons où l'inversion des valeurs est monnaie courante, où l'on culpabilise les victimes en dédouanant les coupables, les "braves gens" aient autant de mal avec les personnes dans mon genre.<br />
<br />
Oh, j'ai bien une vague idée du pourquoi du comment de la chose, enfin quand je dis vague, je sais très bien que ce que la plupart d'entre eux me reprochent ce n'est pas tant le fait d'être trans, finalement, mais plutôt le fait d'être une vieille trans, sans parler du physique qui l'accompagne. On pardonne tout aux jolies femmes, comme on dit, alors que mes soeurs transsexuelles se rassurent, c'est exactement pareil pour nous, avec la seule différence, c'est que lorsqu'on n'est pas moulée comme les modèles des magazines, on doit également subir la circonstance aggravante de notre "contre-nature" biologique. 20 ans et un physique de lolita, je parie que j'aurais beaucoup moins de problèmes au boulot ou ailleurs, parce que la tolérance, et bien qu'il n'y ait plus de maisons pour ça, elle reste tout de même à géométrie plus que variable chez la majorité des gens, trans comprises, c'est ça qui est le pire.<br />
<br />
Parce qu'il faut savoir une chose, c'est que dans ce monde de cons, et même de sales cons pour certains, certaines trans ne dérogent pas à la règle d'un certain "mimétisme", et c'est d'autant plus dommage que "l'esprit communautaire" en prend un sacré coup dans la tronche, sans parler d'autres dommages aux conséquences parfois funestes.<br />
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Prenons par exemple le cas de toutes celles qui sévissent sur le net, à travers certains forums ou autres réseaux sociaux, qui servent parfois de repaires à de véritables asociaux. Ainsi telles "Grandes Prêtresses" auto-proclamées de la confrérie du Grand Ordre du Ruban Violet (à l'instar des poulets de Bresse ou de la Rosette de Lyon, sauf qu'elles devraient plutôt avoir le label d'Appellation d'Origine Incontrôlée et Incontrôlable) qui dispensent leurs bons conseils, voire leur cathéchisme pour les plus illuminées, ont-elles seulement conscience de ce que leurs certitudes, assènées comme autant de vérités indiscutables, peuvent engendrer quelquefois ?<br />
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Tour à tour psys, endocrynologues, médecins, chirurgiens tant qu'on y est, elles ont réponse à tout ce qu'un parcours doit comporter et donnent LA recette d'une transition réussie (et pour les ongles incarnés elles proposent quoi ?). En voyant ça, moi je dis que le numérus clausus est un véritable scandale, alors qu'on manque de médecins compétents (en un seul mot). Pour avoir écouté les sirènes de ces spécialistes, pour ma part j'ai perdu 8 mois de THS en refusant de prendre de l'Androcur à cause de ses effets indésirables (fabriqué par le laboratoire Bayer en plus, le même qui à une autre époque élaborait le gaz moutarde, si c'est pas une preuve ça...). Et puis un jour, à force de me cogner la tête contre les murs pour ne pas voir d'évolution notable, j'ai eu besoin d'un cachet d'acide acétylsallicil...acétilsalycili...ah merde, d'aspirine quoi, et c'est en lisant les effets secondaires indésirables de ce médicament anodin en apparence que je me suis mise à relativiser, et j'ai aussitôt appelé mon endo pour lui demander de changer mon traitement, un peu penaude.<br />
<br />
On me répondra sans doute que les médecins (les vrais) n'y connaissent rien, comme ça m'a déjà été dit à la faculté de facebook, et le récent scandale des prothèses PIP est une preuve de plus, mais j'ai la naïveté de m'en remettre à leurs diagnostics et leurs actes (et puis si j'avais dû fabriquer mes propres prothèses mammaires, j'en serais sûrement restée aux sacs de riz ou de lentilles...pas mal, mais si on danse, ou à moins de toujours avoir une paire de maracas à portée de mains).<br />
<br />
Mais bon, tout bien considéré, ces filles adoptives d'Hypocrate ne sont pas les pires à oeuvrer sur le ouaibe, car pour certaines elles sont en quelque sorte investies d'une mission divine...elle ont juste oublié que la transsexualité est une "religion polythéiste" qui comporte autant de divinités qu'il y a de fidèles, le tout est de le savoir, même si pour les débutantes en quête d'informations il n'est pas évident de séparer le bon grain de l'ivraie (qui dit vrai, qui a un grain ? )<br />
<br />
Non, les pires, ce sont ces arachnides qui se servent de la toile du net pour tisser la leur, ces poulpes aux multiples tentacules terminés par des claviers et qui passent leur temps sur tel ou tel forum à traquer le moindre animalcule que leur nuage d'encre virtuelle n'aura pas encore aveuglé, ces initiées, gardiennes de leur propre sérail ou du temple de leur suffisance, qui distribuent des bons ou mauvais points de transsexualisme, tels des petits dictateurs de républiques bananières s'arrogeant le droit de vie ou de mort sur leurs féaux sujets.<br />
<br />
Ah mais attention, excusez du peu, ce ne sont pas de vulgaires trans en cours de parcours ou encore en questionnement (pouah quelle horreur), ce sont de vraies femmes elles, opérées pour la plupart depuis belle lurette, alors elles "savent" forcément, et c'est vrai que lorsqu'on est une femme et qu'on passe ses jours et ses nuits sur des forums pour trans, à titiller les gens pour des conneries, l'évidence devrait sauter aux yeux, suis-je conne...<br />
<br />
Combien j'ai pu en croiser des comme ça (virtuellement heureusement), qui dès qu'on ose émettre un avis différent, qu'on parle de son propre parcours, qu'on a une autre vision du monde, ou simplement qu'on n'est pas conforme au "beau modèle" (il y avait un barbu qu'on appelait comme ça autrefois, un type qui a révolutionné la mode féminine...), on est aussitôt considérée moins qu'une fiente de pigeon qui aurait terminé sa course dans la crème dessert qu'on s'apprêtait à déguster.<br />
<br />
Combien j'ai pu en subir de ces donneuses de leçons de féminité qui voulaient m'en remontrer au moindre faux pas de ma part, que ça en devenait systématique, manière de se rassurer sans doute ? La méthode Coué a encore de beaux jours devant elle on dirait... Un physique plus joli que le mien ? Pas difficile. Un maquillage plus élaboré ? Jamais été douée en peinture. Des postures savamment étudiées et des tenues sexys ? Chez moi c'est dans l'intimité que ça se passe, mais chacune ses goûts. Et après, qu'est-ce que ça prouve ? Qu'on peut très bien avoir un physique de Real Doll mais la délicatesse et la grâce d'une Jackie Sardou, et dès qu'on l'ouvre ça ne trompe personne (et pourtant je suis parisienne d'origine). Parce qu'entre celles qui, par leurs écrits, laissent s'exprimer leur "féminité" de salle de corps de garde, et les autres qui transpirent la testo par leur agressivité crasse, à croire qu'un excès de tucking est à l'origine d'un oubli de la part de leur chirurgien, je pense qu'il faudrait qu'elles revoient leurs fondamentaux, ou mieux, qu'elles se consacrent exclusivement à leurs vies de (vraies) femmes.<br />
<br />
Ca permettra peut-être aux autres, celles qui éprouvent de la compassion et de l'empathie pour leurs soeurs d'infortune, et qui ne veulent pas jouer à celle qui pissera le plus loin, de retrouver une communauté soudée, basée sur le postulat que toute trans dans le monde devrait être avant tout la soeur de l'autre, quelles que soient ses origines ethnico-socio-professionnelles ou la couleur de sa petite culotte. Tendresse, douceur, affection, compassion, empathie, fragilité...toutes ces choses en fait qui caractérisent celles qui n'ont pas oublié que la Femme est l'avenir de l'Homme.<br />
<br />
En attendant, moi je vais prendre de la distance avec tout ça, histoire de préserver les femmes et les trans qui constituent la petite communauté à laquelle j'appartiens et avec laquelle je partage peu ou prou les mêmes valeurs, rien à prouver et rien à vendre...</span><br />Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5614614921154218328.post-43997070852058861432016-04-24T07:06:00.000-07:002016-04-24T09:37:36.474-07:00Also sprach Winnie l'ourson<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhRsgXIIyDfoY4_Iox9oCBaNFkzDW9nl9mEligMMex1trWoSsGEBfAxGFRB-8VrM-1lmyFiHbYeMGauHEKGMukvikXNBHHirIOWgklyfQZLSGEUHUgrsx6Nv4KX9mPDtJxS_eRrCnjTXBE/s1600/Trans+Women.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhRsgXIIyDfoY4_Iox9oCBaNFkzDW9nl9mEligMMex1trWoSsGEBfAxGFRB-8VrM-1lmyFiHbYeMGauHEKGMukvikXNBHHirIOWgklyfQZLSGEUHUgrsx6Nv4KX9mPDtJxS_eRrCnjTXBE/s320/Trans+Women.jpg" width="247" /></a></div>
<br />
<span lang="FR"><br />
<span lang="FR"><br />
Pas plus tard que l'avant-veille au soir, une amie me posait une question, au demeurant fort intéressante, sur certaines subtilités sémantiques liées au petit monde fabuleux de la transidentité, appelé aussi syndrôme de Benjamin, et ça m'a donné l'envie de tout lui expliquer simplement (et puis ça me donnera l'occasion de comprendre moi aussi)... un peu comme la dysphorie de sexe (et toc !) pour les nuls.<br />
<br />
C'est le docteur Harry Benjamin qui, le premier, a mis en exergue le fameux syndrôme (de Benjamin, justement, c'est tout de même bien foutu la science) qui explique comme ça que <i>"c'est une entité nosographique qui n'est ni une perversion, ni une homosexualité"</i> et qui, quelques années plus tard, viendra complèter ses travaux en rajoutant : <i>"le transsexualisme est le sentiment d’appartenir au sexe opposé et le désir corrélatif d’une transformation corporelle". </i><br />
<i>
</i><br />
Bon, n'allez pas vous emmerder à chercher sur gogol ce que signifie nosographique, c'est tout simplement une classification d'une maladie, mais ça fait tout de suite moins classe de le dire comme ça, enfin moi je trouve. Bon, ce qui me chagrine un peu, c'est lorsque le prof parle de "sentiment" d'appartenir etc. Or un sentiment ça peut être tout et son contraire à la fois, ce n'est qu'une notion floue, un vague concept, pas comme une maladie "normale" où là il n'y a aucun doute. Quand j'ai un gros furoncle sur le nez, je n'ai pas juste le "sentiment" d'avoir un gros bouton dégueu, et les traces laissées sur le miroir de la salle de bain après son élimination sont des preuves tangibles et palpables (enfin façon de parler) de son existence récente. Mais avec le sentiment on peut se tromper de bonne foi. J'ai souvent le sentiment qu'il va faire beau, eh bien je me plante 9 fois sur 10 (j'habite en Bretagne). Et si je ressens juste un vague sentiment d'insécurité quand je vois ma cage d'escalier taguée, les dealers du coin qui vendent leur merde aux gosses du quartier, les voitures cramées et les viols collectifs dans les caves de l'immeuble, là aussi je me plante, parce que dans ce cas je suis vraiment en réelle insécurité, tangible, palpable, et le seul sentiment que j'aurai sera celui de m'être faite entuber par le vendeur de l'agence immobilière qui me vantait les joies du "vivrensemble" dans une cité de banlieue "difficile" (que c'est beau la novlangue).<br />
<br />
Une remarque, toutefois, et qui devrait énerver les afficionados du "genre", c'est que le syndrôme de Benjamin (parfois appelé syndrôme de transsexualisme) parle bien de transsexualité et pas de transgendrisme ou de transgenrisme. Mais comme je suis une gentille fille qui a horreur des conflits, je me permettrai une deuxième remarque : j'estime que le bon docteur a juste oublié un détail qui a son importance dans sa définition du transsexualisme. Lequel ? Cadeau, je vous le donne : il a juste oublié des mots comme "partiel", "temporaire" ou "total" et "définitif", et là ça change tout quand je reprends sa définition ainsi transformée, qui pourrait devenir part exemple <i>"le transsexualisme est le sentiment</i> (passons) <i>partiel, temporaire ou total et définitif d’appartenir au sexe opposé et le désir corrélatif d’une transformation corporelle partielle, temporaire, ou totale et définitive." </i>Et là, mine de rien et sans avoir l'air d'y toucher, je viens de réconcilier d'un seul coup les travesti(e)s, transgenres, travgenres, voyagenres et transsexuelles. Non, non, ne me remerciez pas, je le fais par altruisme pur.<br />
<br />
En plus, si on y réfléchit deux secondes, sa définition initiale dans laquelle ces 4 mots sont absents contredit totalement la notion d'entité nosographique (rappel, classification etc) car qui irait s'emmerder à classifier un truc qui n'induit qu'une seule réponse ? Avec ça, on est soit transsexuelle et on veut mettre son apparence en adéquation avec son ressenti ou on est transsexuelle et on veut mettre son apparence en adéquation avec son ressenti (ah oui tiens c'est pareil), donc finalement on est transsexuelle et on veut mettre son apparence en adéquation avec son ressenti (je sais, c'est chiant ces répétitions mais c'était pour illustrer l'idée). Mais bon, ces travaux ont été réalisés en 1949 et 1953, facebook n'existait pas, Harry ne pouvait pas rencontrer TeeGee ("When Harry meets TeeGee", très bon film), et Hollande n'était pas président.<br />
<br />
Donc, le brave docteur a conçu un tableau de la classification du syndrôme de transsexualisme et en a tiré 6 niveaux, qui vont du niveau 1 au niveau 6 (oui je sais, mais je viens de fournir un gros effort intellectuel alors je me repose un peu). En gros ça donne ça : <br />
<br />
Niveau 1 : Pseudo travesti, genre psychique masculin<br />
<br />
Niveau 2 : Travesti fétichiste, genre psychique masculin<br />
<br />
Niveau 3 : Vrai travesti, genre psychique masculin moins convaincu<br />
<br />
Niveau 4 : Transsexuelle indécise, genre psychique indécis (le fameux 3ème genre ?)<br />
<br />
Niveau 5 : Transsexuelle intensité modérée, genre psychique féminin<br />
<br />
Niveau 6 : Transsexuelle haute intensité, genre psychique féminin<br />
<br />
Depuis, on a simplifié (?) les choses pour ne retenir que 4 catégories principales qu'on pourrait classer comme suit :<br />
<br />
Travesti (correspondant au niveau 1 et 2 de l'ancien tableau)<br />
<br />
TravestiE (niveau 3)<br />
<br />
Transgenre (niveau 4)<br />
<br />
Transsexuelle (niveaux 5 et 6)<br />
<br />
Ca ne remet pas en cause les travaux du professeur Harry Benjamin, qui a dit aussi <i>"Je voudrais rappeler à chacun un fait fondamental : je veux parler de la différence entre le sexe et le genre. Le sexe c’est ce que l’on voit, le genre c’est ce que l’on ressent. L’harmonie des deux est essentielle au bonheur humain" </i><br />
<i>
</i><br />
Je complèterai juste sa phrase sur le ressenti du genre par les mots "partiellement", "temporairement", "totalement" ou "définitivement" (quand j'ai une idée à la con je ne la lâche pas si facilement). Ainsi un travesti qui ressent le besoin d'être temporairement une femme sera aussi heureux au moment où il l'est qu'une transgenre qui pourra être partiellement une femme (non opérée et/ou hormonée) ou qu'une transsexuelle (qui pourra être en début ou en fin de transition). Dans tous les cas ces 4 catégories, au moment où elles expriment leur ressenti à un instant "T" (c'est le cas de le dire), seront considérées comme des femmes, sans prétention de classement de valeur (ou alors on joue à celui qui pisse le plus loin et c'est pas franchement féminin, faut avouer). J'aurais pu dire aussi qu'elles seront assimilées au sexe féminin, peu importe ce qu'elles ont entre les jambes ou dans leur soutif, même si leur genre psychique diffère dans le temps et le ressenti (c'est pas moi qui l'ai dit, c'est Benjamin, remember sa classification, alors poupouille). Pour ma part, et quel que soit mon ressenti de genre que je suis la seule à connaître, j'estime que si mon sexe biologique se voit, c'est que ma jupe est définitivement trop courte ou que j'ai foiré mon tucking (voire les deux). J'ai aussi une copine qui est légèrement exhib mais c'est un autre débat.<br />
<br />
Je voudrais terminer en tentant de répondre à la question posée initialement par mon amie, tout ce qui précède n'étant qu'un préambule (nan revenez, j'déconne, c'est bientôt fini). <br />
<br />
Elle ne saisissait pas trop les notions de transsexuelle primaire et secondaire et se demandait bien ce que ça pouvait vouloir dire (qu'elle se rassure, moi aussi)<br />
<br />
D'après ce que j'ai cru comprendre, ça correspondrait peu ou prou au niveau 5 de l'ancienne classification pour la trans secondaire et au niveau 6 pour la trans primaire. Disons, pour résumer, qu'une trans primaire est une trans qui a pleinement conscience qu'elle est une femme née dans un corps d'homme et ce dès la plus tendre enfance. Elle n'envisagera jamais de mener une vie d'homme, pourra renier son sexe biologique et devra absolument être opérée rapidement et changer d'état civil sous peine de faire des conneries (se mutiler, se suicider, voter communiste, collectionner les nains de jardin...enfin bref, des conneries quoi). <br />
<br />
Une trans secondaire, c'est quelqu'un qui pourra avoir mené une vie d'homme avant de vouloir changer, qui aura eu conscience d'être une femme née dans un corps d'homme mais beaucoup plus tard que la primaire, qui voudra aussi être opérée rapidement et pouvoir vivre sa vie de femme aussi rapidement que la primaire mais plus tard, et qui pourra aussi être amenée à faire les mêmes conneries si sa demande ne peut être satisfaite (et faudrait voir à se manier, parce que moi j'ai un grand terrain, ça va me coûter une tonne en nains de jardin).<br />
<br />
Bon, il reste à déterminer l'âge légal à partir duquel on peut considérer qu'on est une trans primaire ou secondaire (ça varie en fonction des psys, et on pourrait presque arriver à une fourchette semblable à celle du journal de Tintin). Ainsi, moi ça m'est tombé dessus aux alentours de 9 ans, mais je ne savais pas trop ce que j'avais, et puis j'ai eu une vie de mec, comme je l'explique déjà dans ce blog (relire la genèse de ma transition, je ne vais pas tout reprendre ici), donc si j'ai pu être une trans primaire, j'ai évolué ensuite en trans secondaire, selon des critères assez flous.<br />
<br />
Parce qu'il y a quand même une chose à laquelle les psys n'ont pas pensé (ou ne veulent pas), c'est qu'il y a près de 40 ans (ouille), l'idée même de pouvoir se dire à 9 ans, avec tout le recul nécessaire et en pleine conscience, qu'on est finalement une fille née dans un corps d'homme, restait un concept inconcevable pour la plupart (je n'étais pas le Mozart du transsexualisme, je ne savais même pas que ça pouvait exister). Alors oui j'avais "un problème", mais je ne savais pas mettre un nom dessus (pouvoir nommer le "mal", c'est déjà le combattre) et pour tout dire je ne comprenais rien à ce qui m'arrivait. Il y a 40 ans, la société était différente, les moyens d'accéder à l'information étaient cantonnés au journal télévisé qui nous montrait les prémices du 1er choc pétrolier, alors tu parles que les problèmes existentiels d'un gosse de 9 ans qui ne comprenait pas pourquoi il voulait être comme ses petites copines, il allait y avoir pas mal d'eau coulant sous les ponts avant qu'on s'en préoccupe.<br />
<br />
Mais bon, tout ça c'est de la branlette intellectuelle (toujours ça de pris, parce qu'avec le THS...). Je suis une trans secondaire et même tertiaire ou tout ce que vous voudrez, maintenant signez le protocole et le bon pour accord de mon opération et arrêtez de me faire chier avec mon mariage ou ma cryptorchidie (ah, vous voyez bien, et encore je n'ai pas parlé de ma poupée Sandrine que j'ai eue à 5 ans...5 ans, j'ai bon là ?)<br />
<br />
Moi je dis vivement que ces notions de primaire ou secondaire disparaissent et qu'il ne reste plus que des transsexuelles, qui pourront avoir accès au THS, aux opérations et à tout ce qui leur permettra de vivre au plus tôt leurs vies de femmes, si possible avant la puberté, ça voudra dire que le Monde est devenu un peu moins con (on peut rêver, c'est gratuit et ça n'attaque pas la couche d'ozone)<br />
<br />
Voilà, j'espère avoir apporté ma petite pierre (j'ai aussi des calculs mais on s'en fout) à l'édifice en vue de l'érection (joke) d'un nouvel ordre qui devra règner pour mille ans...heuh...keske j'raconte, c'est le manque d'oestradiol et c'est l'heure de mon traitement, alors je vous laisse et je vous dis à bientôt pour de nouvelles aventures.</span><br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhFgIfs_jo9LZFY5XDXLtc3zZt1Q3UsGRUbGHZWbR3_Ds7CUERu1g6mbj2tG3EUr4THHMlFwCJ2JCdhNw7lGFXtIhmSwq82f16qmj2V2ongvbYSNNZB9oNlLZoxXOjVGvDGoY0MnFVg9K0/s1600/Transsexualisme.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhFgIfs_jo9LZFY5XDXLtc3zZt1Q3UsGRUbGHZWbR3_Ds7CUERu1g6mbj2tG3EUr4THHMlFwCJ2JCdhNw7lGFXtIhmSwq82f16qmj2V2ongvbYSNNZB9oNlLZoxXOjVGvDGoY0MnFVg9K0/s320/Transsexualisme.jpg" width="320" /></a></div>
<br /> </span>Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5614614921154218328.post-9646154489369053602016-04-24T07:03:00.002-07:002016-04-24T07:03:55.018-07:00Fièvre résurrectionnelle<span lang="FR">Comme le dit le vieil adage : quand les chevaux sentent l'écurie, ils piaffent d'impatience (quand c'est le cavalier qui "sent" l'écurie, il vaut mieux prendre ses distances, mais "foin" de digression, et puis chacun ses goûts).<br />
<br />
Alors voilà, here we are ! Alleluiah mes soeurs ! L'avènement du Messie est enfin arrivé ! Celui qui nous vient tout droit de l'autre pays du fromage (ça va nous faire un bon polder...heuh, bol d'air, désolée) ou de cet autre plat pays (qui n'est pas le mien) a été élu par la volonté du peuple et sans la force des baillonettes (ça c'est pour plus tard), juste à temps pour nous prémunir de la fin du monde (cons de Mayas) et nous sauver des flammes de l'enfer (qui est exothermique, comme chacun le sait).<br />
<br />
Hauts les coeurs, le monde nous appartient désormais ! (juste quelques délais de livraison à prévoir, le temps de trouver le bon emballage). Promis, tel l'élixir du bon docteur, IL guérira nos maux, rendra la parole aux muets, fera pousser des jambes aux cul-de-jattes, et concoctera des programmes de télé intelligents (enfin pour ça il n'avait rien promis, à l'impossible nul n'est tenu).<br />
<br />
En vérité je vous le dis, Mesdames, Messieurs (les demoiselles n'ont qu'à aller se faire voir, elles qui n'ont plus droit de cité), c'est une ère nouvelle qui s'offre à nous, la lutte finale en technicolor et en 3D (à condition d'avoir les bonnes lunettes), le "rester groupir" et demain, oui demain, demain on rasera gratis et des rivières couleront des torrents de miel.<br />
<br />
Le seul hic dans tout ça, c'est que, habitués que nous étions à ce qu'on nous serve le brouet infâme qui nous tenait lieu de soupe depuis des lustres, nous en avions fini par oublier le goût véritable du velouté de champignons, et certains de se précipiter dans le Doubs* pour en cueillir à foison, le coeur léger et des colliers de fleurs dans les cheveux.<br />
<br />
C'est ainsi que, devant cet immense espoir où tout semble permis désormais, on assiste à des revendications tous azimuths, qui vont de l'obtention du mariage pour tous à la suppression de la mention "sexe" sur la carte d'identité, sans parler de choses encore plus farfelues. Je m'explique :<br />
<br />
-sur le droit au mariage pour tous, aucun problème, et en plus ça m'arrange, puisque selon ce qu'il m'a été dit de la part de certains psys, le fait que je sois déjà mariée m'empêcherait d'être opérée en France, car ça me conduirait dans une impasse juridique, puisque mon état civil ne pourrait pas être modifié par la suite. Il vaut mieux en effet que je reste avec un sexe qui ne me correspond pas plutôt que sur mes papiers d'identité figure le nom de "Mr."...après tout, il est vrai qu'on est amenée à présenter ses papiers plus souvent que de se voir dans le miroir de la salle de bains. On disait que les français étaient sales, je n'imaginais pas que c'était à ce point là. Blague dans le coin, je dirais que pour mon cas, le changement d'état civil est important, mais pas autant que d'être en adéquation physique avec ce que je suis au fond de moi. En d'autres termes, l'opération de réassignation sexuelle n'a jamais été une option pour moi mais était partie intégrante de tout le processus...ou alors il faut être logique : je ne suis pas vraiment transsexuelle dans l'âme et il faut vite me virer des listes des bénéficiaires de l'ALD 31, la sécu n'a pas besoin de faux malades pour creuser son trou béant.<br />
<br />
Je sais que certaines trans ne désirent pas cette opération ou ne peuvent tout simplement pas y avoir accès pour raisons médicales, je ne suis pas là pour juger de ça, je dis juste que dans mon cas cette opération est vitale. Après, que je mette des mois pour obtenir un hypothétique changement d'état civil (ce n'est pas déjà le cas de toutes façons ?), ça me regarde et je m'en accommoderai au pire.<br />
<br />
-sur la demande de remplacer le terme d'identité sexuelle par le terme d'identité de genre, à propos de la nouvelle loi sur les discriminations, là j'avoue en revanche que c'est chipoter un peu. L'identité sexuelle dont il est question ici correspond à l'identité "sexuée" en quelque sorte, peu importe ce que vous avez entre les jambes ou pas. Tout celà vient à la base d'une mauvaise traduction de "gender" qu'on a transformé en "genre" alors que l'idée du "gender" anglo-saxon est bien le "sexe social", avec les codes correspondants. Prenons un exemple. Robert, qui est né garçon, décide un jour d'adopter les comportements et les codes vestimentaires du sexe opposé (tiens), que ce soit de façon définitive, temporaire ou partielle, et peu importe qu'il soit travestie, transgenre ou transsexuelle. Dans la plupart des cas, pour ne pas dire à chaque fois, tant que Robert est identifié comme appartenant au beau sexe (tiens tiens) et qu'il fera tout pour être en adéquation avec ledit, il aura au minimum opté pour Roberta, bref, il sera identifié comme étant du sexe féminin (à moins qu'il décide de relever sa jupe et d'exposer son service 3 pièces aux gens de la rue, pour le cas où il l'aurait encore à sa disposition). Ben franchement, je n'ai jamais vu de gens présentant toutes les caractéristiques d'une fille clamer haut et fort qu'il faut qu'on l'appelle Robert en lieu et place de Roberta ou conserver une barbe de 15 jours tout en étant vétu d'un tutu rose, que ce soient des travesti(e)s, des transgenres, ou des transsexuelles. Pendant la période où l'on se sent Roberta, on fait tout pour le rester. On s'identifie bien à un "sexe social" et pas autre chose. <br />
<br />
Après, que Robert...pardon, Roberta, veuille adopter un mauvais genre ou être bon chic, bon genre, c'est une autre histoire. Une fille peut avoir le genre qu'elle veut, de la secrétaire de direction à la wesh-wesh de cité (la conne), elle restera une fille aux yeux des gens (quoique pour la wesh-wesh, j'ai du mal). C'est pareil pour Roberta tant qu'elle reste Roberta. Et puis si on ne peut plus se moquer des wesh-wesh sans aussitôt être taxée de transphobe, où va-t'on ?<br />
<br />
-sur une demande qui circule en ce moment pour faire supprimer la mention du sexe à l'état civil, là aussi je trouve ça très con, car si on reprend l'exemple de Robert, qui sonne tout de même comme un prénom masculin, c'est à dire un prénom qu'on réserve plutôt à ceux qui naissent avec un pendule entre les jambes, on aura beau supprimer tout ce qu'on veut, Robert ne sera jamais égal à Roberta et son prénom sera plutôt accolé à "Mr." qu'à "Mme", même si ça ressort d'un conformisme qui nous ramène aux heures les plus sombres de notre histoire. Parce qu'au bout d'un moment, il faut tout de même songer à conserver quelques repères, sans pour autant verser dans le fascisme le plus dur. Surtout qu'en cas de changement d'état civil pour une transsexuelle, la mention "sexe" est également modifiée, ou ça n'aurait aucun sens, faut être logique.<br />
<br />
Pour conclure (et parce que vous avez sûrement autre chose à faire), je dirais que nous venons de connaître une grande avancée avec la loi 225-1 du Code Pénal qui reconnaît les discrimination liées à l'identité sexuelle, car elle peut tout aussi bien convenir aux travesti(e)s, qui sont femmes à temps partiel, aux transgenres, qui sont femmes à mi-temps, et aux transsexuelles, qui ont vocation à être femmes à temps plein, si vous me permettez cette analogie.<br />
<br />
*Le Doubs est une région où l'on trouve des champignons hallucinogènes en abondance, mais chut.</span><br />Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5614614921154218328.post-2745277358823354722016-04-24T07:01:00.001-07:002016-04-24T07:01:17.855-07:00Exercice de simple provocation avec 33 fois le mot "coupable"<span lang="FR">(33, comme l'âge du Christ à sa mort, mais je ne brigue pas la place de prophête)<br />
<br />
Je suis coupable aux yeux de certains d'être une personne transsexuelle, c'est à dire une personne née dans un corps qui ne lui correspondait pas.<br />
<br />
Je suis coupable de présenter un caryotype qui ne rentre pas dans la norme, coupable donc d'être atteinte du syndrôme de Klinefelter, coupable d'avoir une formule chromosomique qui s'écrit 2N=47 au lieu de 2N=46, coupable au même titre qu'une personne atteinte de trisomie 21 en quelque sorte, pas tout à fait XY et pas tout à fait XX, à priori coupable d'être classée parmis les XXY.<br />
<br />
Je suis sans doute coupable des décisions politiques qui ont conduit le transsexualisme a être déclassé en tant que pathologie mentale depuis février 2010, tout comme j'aurais été coupable de ces mêmes décisions concernant l'homosexualité il y a 50 ans, ou dans un tout autre registre, coupable de l'obtention du droit de vote par les femmes il y a 67 ans ou encore de l'émancipation de la population noire dans le monde il y a 218 ans ? Allez savoir....la société évolue chaque jour, et ce qui paraissait intolérable hier sera demain communément admis.<br />
<br />
En attendant, je suis coupable de bénéficier du régime de l'ALD 31, ce qui signifie en langage clair être atteinte d'une Affection de Longue Durée reconnue par la Sécu, juste parce que des médecins en ont décidé ainsi après que je sois passée entre leurs mains...à moins que les médecins de la Sécu soient "pro-transsexuelles" par nature ?<br />
<br />
Je suis aussi coupable d'avoir vécu toutes ces années cachée au fond de mon placard, par peur d'avoir eu à affronter ma mort sociale annoncée, coupable ainsi d'avoir préféré la "facilité" d'une vie que la bonne société m'obligeait à vivre, mais qui ne faisait que renforcer mon mal-être, à l'appel du trottoir qui me tendait ses caniveaux, coupable d'avoir choisi de travailler pour la maison "Dura lex, sed lex" au lieu de la maison Durex.<br />
<br />
Coupable aussi de ne pas avoir encore le physique en adéquation avec ce que je suis à l'intérieur, coupable d'être trop pressée dans ma démarche, mais coupable d'avoir trop attendu à la fois, coupable de ne pas être et de ne pas avoir été, coupable des ravages causés à la puberté par la testostérone qui a laissé ses marques indélébiles, comme autant de plaies non cicatrisées, coupable de refuser l'image que me renvoient les miroirs car elle ne m'a jamais correspondue. <br />
<br />
Accessoirement, je dois donc être aussi coupable de vouloir réparer ce que la Nature a (légèrement) foiré à la base, coupable de modifier l'ordre naturel des choses, au même titre que tous ceux qui n'acceptent pas cet ordre "naturel" quand ils prétendent combattre les maladies génétiques, les malformations de naissance, les T.O.C., j'en oublie...<br />
<br />
Allez hop, coupable en vrac d'être une personne perverse, uniquement animée par un fantasme d'ordre sexuel, quand on sait que rien que le traitement hormonal inhibe totalement la libido et que popaul est aux abonnés absents, faut vraiment en tenir une couche. Coupable donc d'être assez conne pour avoir des "fantasmes sexuels asexués" de par le fait, il fallait oser. Vous ne trouvez pas qu'il y a là comme une certaine incohérence ?<br />
<br />
Mais comme ça ne me suffit pas, je vais aussi me rendre coupable d'aller me faire charcuter le visage, pour le rendre un peu plus féminin et parce que j'en ai besoin hélas, car cette perspective de nouvelles souffrances, physiques celles-là, ne m'enchante pas plus que ça, mais que j'en ai un peu marre de passer pour un animal de foire. Mais rassurez-vous, toutes ces chirurgies ne seront pas supportées par la collectivité, car n'entrant pas dans le cadre des remboursements liés à l'ALD 31, c'est uniquement avec mes propres deniers qu'elles seront financées, comme toutes ces femmes ou ces hommes qui se font refaire telle ou telle partie, juste parce c'est vital à leurs yeux, mais eux au moins ne sont pas désignés coupables pour ça.<br />
<br />
Et je ne parle pas de l'opération finale de réassignation sexuelle, coupable de risquer ma vie pendant six à huit heures sur le billard pour une intervention très lourde et qui comporte des risques certains, là je pousse la perversion à son paroxysme. Même les adeptes des jeux BDSM ne vont pas jusque là, c'est dire à quel point je suis coupable.<br />
<br />
Pourtant ce ne sont pas les seules choses qui font de moi, encore et toujours, la coupable idéale, non. Il y en a tant d'autres dont j'ignore encore sûrement l'existence, mais tous les prétextes sont bons.<br />
<br />
Tiens, ma famille, les proches, les anciens "amis", tous ces gens pour lesquels l'annonce de ma transition a été perçue comme une trahison, coupable d'avoir osé leur révéler ma souffrance, de les rendre en quelque sorte "complices" du monstre par le simple fait de m'avoir côtoyée un temps. Pourtant moi je ne les juge pas sur ce qu'ils sont, sur leurs préférences sexuelles, avec qui ils couchent ou avec qui ils vivent, tout comme je ne juge pas leurs proches sur les mêmes critères. Qui sait, coupable aussi de les "pervertir", comme je dois sans doute "pervertir" ceux qui ne m'ont pas fermé leur porte et qui ne voient en moi qu'une personne et pas autre chose. <br />
<br />
Il y a ma soeur et aussi ses enfants, dont l'esprit n'est pas encore formaté par la bonne société, qui ont assimilé que leur tonton Olivier allait devenir plus tard leur tata Carolyne et pour qui ça ne pose aucun problème, car les enfants ne forgent pas leur jugement sur les dogmes imposés par la multitude, ils se contentent d'aimer, sans calcul, sans détours. Ce n'est pas pour rien qu'on a coutume de dire qu'ils viennent au monde innocents, même si ça ne dure pas ensuite. Tous coupables alors ?<br />
<br />
Ma femme aussi, bien sûr, qui vit avec Carolyne depuis des années déjà, et qui est elle aussi "complice" de mon crime. Devra-t'elle être pendue avec les autres, toutes ces transsexuelles qui ont eu des enfants ou des compagnes de leur vie d'avant et qui ont su garder l'amour qu'ils leur portent, sans ambiguïté, sans "déviance" de quelque sorte que ce soit ? <br />
<br />
Et pour conclure, je me demande au fond si je ne suis pas tout simplement coupable pour certains de heurter leurs valeurs. J'avoue, l'intolérance, le rejet, la haine et l'exclusion ne font pas partie de mes valeurs, comme ces "valeurs de la République" qu'en ces temps de campagne électorale on nous a présentées comme seules références depuis des mois.<br />
<br />
Alors j'ai finalement décidé de plaider non coupable pour tout ce que je suis, en comptant sur la présomption d'innocence et sur une once d'humanité...on verra bien...</span><br />Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5614614921154218328.post-14902361027763147712016-04-24T06:58:00.001-07:002016-04-24T10:20:13.763-07:00Avenue de l'Amour<span lang="FR">Bonjour...<br />
<br />
Je vais vous parler de l'histoire d'un couple que je connais bien, puisqu'il s'agit de celui que nous formons elle et moi.<br />
<br />
Il y a 13 ans de cela, nous nous sommes rencontrées "par hasard" et il s'en est fallu d'un rien pour que cette rencontre n'ait jamais lieu...marrant le destin parfois...<br />
<br />
Dès le début de notre relation, elle a su ma "particularité", car c'est une chose que je n'ai jamais cachée aux femmes qui ont compté dans ma vie, à l'exception près que, ne sachant pas moi-même jusqu'où tout ça allait me conduire à l'époque, j'occultais une partie de la vérité, à savoir, la voie que j'ai choisie aujourd'hui. Pour elle, cette Caro qui pointait le bout de son nez à chaque occasion qui se présentait n'était donc rien d'autre qu'une particularité un peu..."particulière", mais sans conséquence particulière, une manie, une lubie, pas de quoi fouetter un chat (pauvre bête), et certainement moins grave que jouer au PMU ou rentrer bourré et la tabasser parce que la soupe n'était pas servie à l'heure.<br />
<br />
Donc nous nous sommes mises tout naturellement en ménage, suivi d'un mariage trois ans après, pour "officialiser" notre amour...plus par tradition en fait, l'amour ne se "contracte" pas comme une vulgaire police d'assurance. Au cours de toutes ces années, elle a laissé Caro s'exprimer peu à peu, puis de plus en plus, participant à son évolution, lui offrant parfois des fringues, la laissant errer la nuit en voiture, sans but, rien que pour lui permettre d'assouvir ce besoin de se sentir femme et de se comporter comme telle, tissant imperceptiblement la toile du filet de cette autre femme qui allait un jour lui prendre celui avec lequel elle s'était mariée.<br />
<br />
Mais paradoxalement, plus Caro étendait son emprise sur celui qui partageait sa vie, plus les liens de leur amour se renforçaient, car il est bien souvent dit que les épreuves de l'existence "transcendent" une relation. Aussi, plus la spirale qui allait inexorablement les mener au point de non-retour se resserrait, inéluctabilité du destin, plus l'osmose qui régnait entre eux (et bientôt entre elles) s'imposait et grandissait, jour après jour, mois après mois, année après année.<br />
<br />
Et puis le temps de la prise de conscience, le "choix" à prendre pour ne plus se mentir à soi-même et ne plus mentir aux autres par la même occasion, le temps des nuits entières à envisager toutes les possibilités, les sanglots longs des violences de l'automne d'une vie qui s'achève, les serments d'un jeu de paumés, perdus dans le maelstrom implacable qui les emporte sans espoir de retour, et la décision unilatérale de rester, pour le meilleur et pour le pire, et puis on a déjà eu le pire et le meilleur, pourquoi en serait-il autrement après ?<br />
<br />
Ensuite vient l'accompagnement de tous les instants, celui qui me fait dire que ce n'est plus tout à fait uniquement "ma" transition mais la "nôtre". On dit que transsexuelle est un sacerdoce ? Alors femme de transsexuelle est un chemin de croix, le chemin d'une vie, une vie pour une autre vie, touchante d'abnégation confinant au sublime, à l'impossible, au divin. Et il paraît que les anges n'ont pas de sexe ? Ben pourtant le mien en a un, c'est peut-être aussi pour ça que je veux tout faire pour m'en approcher du mieux que je peux, même si je sais désormais que jamais il ne me sera possible d'espérer pouvoir ne serait-ce que lui arriver à la cheville, car cette femme, ma femme, a l'amour chevillé au corps justement.<br />
<br />
Pour elle je suis déjà cette Carolyne, et depuis longtemps, elle que rien ne prédestinait à cette "drôle" de vie, elle qui affronte déjà le regard des autres, de ses proches, de sa famille, elle qui a choisi finalement de faire sien mon propre "coming out" quand on y réfléchit, car je l'emporte avec moi sur le chemin que j'ai choisi, et qu'elle aura à subir les même avanies. Moi je ne suis que "malade", mais elle, elle sera en plus "malade d'une autre malade", frappée du sceau d'une double infâmie par la "bonne" société, cette société qui a déjà une propension naturelle à jeter l'opprobre sur les "fils de" ou "femme de", faisant peser sur eux les "fautes" de leurs proches ou de leurs ancêtres, alors si en plus il s'agit d'un choix "contre nature" délibéré, pensez donc...<br />
<br />
Eh oui, car non seulement mon ange va m'accompagner jusqu'au bout du voyage, mais en plus elle continuera à parcourir le même chemin avec moi "après", car notre transition n'est qu'un passage, une étape à franchir pour pouvoir ensuite commencer cette autre vie à deux, cette vie qui fera d'elle une "lesbienne", par la force des choses et une logique sans faille, parce que c'est sans doute ça l'Amour, et il se situe bien au-delà de tout ce que j'aurais pu imaginer lors de notre première rencontre, et bien au-delà de toutes les étiquettes que les "braves gens" s'évertuent à nous coller.<br />
<br />
Je crois que c'est Aragon qui disait que "la Femme est l'avenir de l'Homme"...je n'en ai jamais été aussi intimement convaincue que depuis le jour où j'ai eu la chance de la rencontrer, et pour lui rendre un bien modeste hommage en comparaison de tout l'amour qu'elle me porte, je n'ai fait que changer le "i" de mon nouveau prénom pour le "y" du sien...Caro et Lyne réunies à jamais, ça devait être un signe du destin....le hasard est facétieux parfois...<br />
<br />
Je t'aime, Lyne, femme de mes vies...celle d'avant, celle de maintenant, et celle d'après...</span><br />
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Unknownnoreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-5614614921154218328.post-18830889000228021312016-04-24T06:46:00.001-07:002016-04-24T06:46:29.659-07:00La maison Borniol<span lang="FR">La vie rêvée des trans au quotidien : <br />
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Bon, aujourd'hui j'ai été confrontée à de nouvelles "tracasseries" au boulot. Il paraît que la longueur de mes boucles d'oreilles en "gène" certains. J'ai mesuré : la plus longue paire n'excède pas 3,5 cms...je ne pensais pas qu'ils avaient de quoi être complexés par une longueur de 3,5 cms, comme quoi on <strong>surestime</strong> beaucoup la virilité des cons, lâches de surcroît, car aller chouiner auprès des autorités dans mon dos sur ce genre de conneries, ça en dit long sur leur "courage" (n'empêche, 3,5 cms, les pauvres).<br />
<br />
Alors pour ne pas (encore une fois) envenimer les choses, et parce que depuis le début de ma transition j'essaye de "choquer" et de "provoquer" le moins possible les intolérants et les talibans en herbe, je vais opter pour de simples brillants ou carrément ne plus en mettre, jusqu'à ce qu'ils trouvent un autre prétexte pour laisser transpirer leur transphobie (voire leur homophobie pour certains, selon des propos qui m'ont été rapportés).<br />
<br />
Je m'attends donc demain à ce que ces mêmes transphobes, s'appuyant sur le règlement, exigent que je conserve les cheveux courts avec une coupe masculine, m'interdisent tout maquillage, et pourquoi pas tant qu'on y est m'obligent à pisser debout quand je me rends aux toilettes (il y aura des caméras pour vérifier, au besoin), et ce, tant que mon changement d'état civil n'aura pas été validé.<br />
<br />
Mais ce que ces imbéciles ne comprennent pas, c'est que si le règlement les autorise (provisoirement) à me chercher des poux dans la tête quand je suis au boulot, une fois que j'en repars ou que je m'y rends, ce n'est plus la même chose, et rien ne peut m'empêcher de m'habiller comme je veux dans la rue, maquillée et avec autant de bijoux que je veux. Le seul truc auquel ils n'ont pas pensé en revanche, c'est qu'il est hors de question que je mette une perruque si d'aventure j'étais contrainte à avoir une coupe masculine, et c'est là que ça devient drôle : à votre avis, que vont penser les gens extérieurs en voyant un mec habillé en fille venir travailler là où je travaille et quelle image auront-ils ensuite de ma corporation ? Car pour ces charmants "collègues", le qu'en dira-t'on est d'une importance capitale...cocasse, non ?<br />
<br />
Bon, les réflexions imbéciles, les blagues lourdes, les réactions de rejet, tout ça je m'y attendais (ingénue mais pas trop) et j'en avais pris mon parti... si ça doit être une manière de rassurer les cons sur leur virilité, ça me passe au-dessus et je m'en fous royalement. Ce ne seront pas les premiers ni les derniers à agir de la sorte, et si je supporte ça au quotidien dans la rue, ce n'est pas au taf que ça va m'enquiquiner...d'autant qu'ils sont un peu limités question répartie...c'est ça le cerveau reptilien.<br />
<br />
Non, ce qui me choque un peu, voire me fait du mal, c'est cette mentalité de collabos qui consiste à aller dénoncer par derrière tout ce que je peux faire, tels des valets serviles de la grande bâtisse de la rue Lauriston à une certaine époque, ou de la Loubianka, dans un autre registre. Ce glissage de peaux de bananes permanent pour tenter de m'atteindre par des moyens détournés, ces petites mesquineries en loucedé, ces jalousies crasses également (hé les gars, si vous voulez pouvoir avoir les cheveux longs comme moi, je vous file des tuyaux pour votre future transition...des amateurs ?), bref, tous ces coups aussi tordus que leurs esprits finissent par fatiguer un chouille.<br />
<br />
Heureusement, ces pithécanthropes ne représentent qu'un petit noyau dur, mais virulent...tellement virulent même que ça en est presque "suspect"...il est de notoriété publique qu'en général ceux qui ont un rejet pour tout ce qui est "hors normes" ne sont pas tout à fait "blanc bleu" de leur côté. Ainsi, la plupart des psys s'accordent à dire par exemple que ceux qui ont une haine viscérale envers les homos auraient eux-mêmes des problèmes à se positionner quant à leur propre orientation sexuelle et que ces manifestations virulentes auraient pour seul but de détourner l'attention de leurs personnes. Fallait le dire que vous êtes des homos refoulés, les gars, je vous aurais tendu la main, moi, c'est pas si grave, allez...on se fait un poutou ?<br />
<br />
Bon, en attendant, j'ai fini ma journée de boulot en m'énervant juste avant de partir après une andouille qui trouvait normales les attaques dont j'étais l'objet au nom de l'intolérance, car selon lui je n'avais rien à dire tant que je n'aurais pas changé d'état civil, et que les "aménagements" octroyés par ma patronne étaient injustes et me donnaient de fait plus de droits qu'aux autres mecs (pauvre chéri, tu aimerais te maquiller toi aussi, hein, mais t'oses pas demander, c'est ça ?). Enfin bref, les prochains jours s'annoncent bien, et pour peu que mon endocrynologue veuille doubler ma dose d'androcur, ça va être coton à vivre sans risquer de pêter un câble ou de me payer une bonne petite dépression de derrière les fagots, et tout ça à cause de ces croque-morts...tiens, c'est vrai, maintenant que j'y pense, ces tristes sires ont des tronches de mouches à formol de la maison Borniol, ça doit venir de ce qu'ils sont verts de rage quand ils me voient en jupe...</span><br />Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5614614921154218328.post-39444560155847646822016-04-24T06:40:00.000-07:002016-04-24T06:40:18.914-07:00Un vendredi 13 à 5 heures<span lang="FR">Sortie en ville, histoire de faire quelque chose et ne pas rester comme une conne toute seule à la maison (quoique, si j'avais su).<br />
<br />
Magasin Séphora, juste pour quelques trucs à voir dans les nouveautés. "Bonjour, vous avez du vernis magnétique ?" Après quelques instants, la vendeuse revient de la réserve et m'annonce que ce n'est pas encore disponible (c'est con, il m'en fallait pour hier)...tant pis...j'achète un ou deux trucs et une fois à la caisse, une de ses collègues lui demande ce que je voulais. La réponse tombe, comme un crachat de phtisique dans un bol de soupe à l'orphelinat : "Comme j'expliquais à monsieur, les cartons ne sont pas encore ouverts dans la réserve"...Regards en coin des clientes présentes, l'une d'elles en manque de faire tomber le canard en plastique qu'elle était en train d'essayer, cherchant une idée de cadeau pour une copine (mon oeil). Sourire désabusé de ma part et regard indulgent en direction de la cruche (la prochaine fois je viendrai en marcel et bas de jogging en me grattant les couilles, on ne sait jamais). Je paye mes achats et je sors, en faisant bien claquer mes talons en ondulant de la croupe, histoire de donner du mouvement à ma jupe.<br />
<br />
Retour en voiture...deux nazes jouent au chat et à la souris avec moi sur la voie express. Je te double, tu me doubles, je te redouble, tu me redoubles, etc, appels de phares et clignotant, on sort à la prochaine ? Vu que ma maman m'a toujours dit de ne pas parler aux inconnus, surtout quand ils sont pénibles, je retrouve quelques bons vieux réflexes de la Bac et je résiste difficilement à l'envie de les serrer au prochain virage et de leur mettre le pouchka sur la tronche, histoire de leur apprendre le respect dû aux dames. Et puis bon, d'autres choses à faire, aussi sors-je (c'est vraiment nul cette tournure de phrase, je trouve) brusquement à la dernière sortie, que ces blaireaux n'ont pas eu le temps de comprendre et qu'ils continuent tout droit...tout juste vois-je leurs misérables feux stop s'allumer dans une tentative désespérée d'emprunter le même chemin que moi, mais c'est compter sans les autres, qui leur font comprendre, à grands coups de klaxons rageurs, qu'ils devraient songer très rapidement à avoir des relations contre-nature avec des ours (des pyrénéens, sans doute ?) et les obligent ainsi à poursuivre leur chemin. Sale temps pour les cons.<br />
<br />
Comme je suis manifestement en période bleue, j'en profite pour me rendre au tabac du coin afin de tenter ma chance au loto (vous avez remarqué comme les tabacs sont toujours au coin de la rue ? comme les boulangeries, les cafés, et le bonheur, à ce qu'il paraît). C'est bondé, bon dieu, pas bandant, du coup je me redresse et je fais la queue (désolée mais ça me fait marrer)...et encore je ne branle pas le chef, je sais me tenir en société tout de même. Arrive mon tour. "Bonjour madame, vous désirez ?" (ah tiens, il y a un léger mieux). "C'est pour un loto flash" (les numéros fétiches c'est pour les fétichistes). "Bien madame, une grille ?" (j'ai pourtant pas mis un kilt). Au diable les varices, je me fends de 5 grilles entières (une folie). "Voilà madame, ça fera 10 euros...sur 20 ? Bien madame, et 10 qui font 20, madame...au revoir madame". C'est là que j'ai finalement capté que ses "madame" étaient un peu trop appuyés et qu'il semblait souffrir de problèmes intestinaux qu'il avait manifestement du mal à contenir, car il était tout rouge et semblait pris de hoquets qu'il arrivait difficilement à réprimer. C'est donc à ce moment là que j'ai compris que ses "madame" ostensibles, ostentatoires et limite obséquieux, étaient en fait sa façon à lui de me faire savoir qu'il me conchiait sans avoir besoin d'huile de ricin (ce qui constitue tout de même un exploit, z'avez vu le bébé ? ou alors il a le cul inversement proportionnel à ses idées : large).<br />
<br />
Comme un "flottement" commençait à gagner l'assistance, un peu comme le doux clapotis que produisent les cuissardes d'un égoutier en train de récurer une fosse d'aisance, et comme je n'avais pas vraiment besoin d'acheter des chewing-gums sans filtre, je suis sortie, non sans avoir lancé un "merci, au revoir" de ma voix la plus suave (le suaviez-vous ?) et en affichant un sourire timide et désarmant à l'assistance (de toutes façons c'est moi qui avait le plus gros calibre dans mon sac). Sortie du stationnement, pas assez vite au goût d'un rageux qui se met à klaxonner comme un débile profond qui aurait trouvé un canard comme celui que la cliente de Séphora testait et qui s'entêterait à vouloir le faire caqueter (faut t'y être con). Bon, j'ai ma dose, je rentre me réfugier dans mon cocon virtuel où tout n'est qu'amour, tolérance, compassion (ça guérit même les ongles incarnés, c'est dire).<br />
<br />
Petit bémol très sympathique tout de même, une petite soeur m'appelle entretemps...j'oublie pour un instant ce monde de cons, même si c'est difficile parce qu'elle est loin et qu'on est assez fusionnelles, et puis ensuite je m'en vais voir du côté de facebook si j'ai encore des amies.<br />
<br />
Je laisse quelques commentaires de ci de là, quelques connaissances m'appellent, tout bien...jusqu'à ce qu'un grincheux totalement hermétique à l'humour désabusé et au second degré prenne la mouche à la suite d'un de mes coms qui disait comme ça : "le maquillage c'est que pour les filles, c'est pour ça que je suis obligée d'en mettre des tonnes, à cause des poils (de barbe)". Du coup l'autre crie au scandale, que "faut arrêter avec ça, que le maquillage c'est pour tout le monde, etc...", l'air pas content du tout. Moi, juste pour le dérider, vu que je le sentais aussi coincé qu'un anus avant un lavement, je rajoute "oui, c'est vrai, il y a aussi les clowns, au cirque." Et là c'est le drame ! Il me traite de pathétique, d'esprit primaire étroit et étriqué, enfin bref, je suis tout à coup bombardée neuneu pire qu'un mollusque lamellibranche, ce qui ne lasse pas de me faire sourire, venant de la part d'un cerveau reptilien et psycho rigide, donc j'en viens tout naturellement à le traiter de pisse-vinaigre et puis bon, le propriétaire du mur concerné finit par dire stop et vire les coms...ça m'ennuie juste qu'il puisse avoir des amis comme ce naze. Résultat des courses, une ambiance de merde qui s'installe.<br />
<br />
Le prochain vendredi 13, j'hiberne, même si c'est au mois d'août.<br />
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Heureusement, peu après minuit je reçois un appel vidéo de deux soeurs, dont une que j'aime beaucoup, et on finit la conversation à point d'heure.</span><br />Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5614614921154218328.post-49713128702954049152016-04-24T06:38:00.000-07:002016-04-24T06:38:28.683-07:00Lobotmie Sporting-Club<span lang="FR">Bah...ce matin je viens de passer devant un tribunal de l'inquisition, alors qu'à la base je ne venais que pour demander à ce qu'on me refasse le nez au minimum (c'était pas trop demander pourtant). Ma femme m'accompagnait ainsi qu'un ami trans FtM, et j'avais même étrenné un adorable petit trench coat rouge pour l'occasion, avec une jupe assortie et un petit top, ainsi qu'une paire de jolies bottes à talons.<br />
<br />
Une fois installés dans le bureau du praticien plasticien, il a ouvert le feu sans sommations en me questionnant sur le motif de ma venue. Je lui ai expliqué comme ça que j'étais trans (si si), même si ça ne se voyait pas au premier regard (andouille), que j'avais entendu parler de lui par des amies et que je venais m'enquérir d'une éventuelle possibilité de féminisation faciale, eu égard à un nez fort disgracieux qui rendait mon "passing" passable...j'avais même emporté le bouquin d'Edmond Rostand dans mon sac au cas où, avec cette fameuse tirade surlignée au Stabilo : « Le voilà donc ce nez qui des traits de son maître a détruit l'harmonie ! Il en rougit, le traître ! »...on peut dire que je m'étais préparée de pied en cap...que dis-je en cap, plutôt en péninsule, mais bref.<br />
<br />
J'ai ensuite eu droit à toutes sortes de questions très en rapport avec le schmilblick, telles que "vous êtes marié ? et sexuellement, ça se passe comment avec votre femme ? vous savez que des trans FtM refusent la phalloplastie parce qu'elles (sic) ne veulent pas de pansement sur le bras ?" (pour une trans MtF j'ai trouvé ça vachement intéressant) et tout à "lavement" (c'était quand même un médecin qui a l'habitude de "traiter" des trans...les traiter de quoi, je l'ignore)<br />
<br />
Et puis ensuite le classique "il vous faut voir un psy, vous savez, le transsexualisme est très encadré en France" ...Ah bon ? "Et puis la Thaïlande, il n'y a aucun suivi et très souvent des complications" Il est en plein complexe oedipien le gars, renier ses maîtres comme ça, c'est pas très sport. "Moi je cherche à former une équipe médicale qui aille dans le même sens" (comme celles de la Sofect ? je lui ai répondu)<br />
<br />
Bref, un peu "déstabilisée" par cet étalage de poncifs, qui aurait valu le titre de "transphobe de platine" à n'importe quel autre toubib, j'ai bredouillé quelques vagues excuses, comme quoi j'étais sous THS depuis un an, suivie par une endocryno, un psychologue clinicien, une armée de psys de la maison poulaga, que je bénéficiais de l'ALD, que la SRS était pour moi partie intégrante de mon parcours, que je vivais désormais en full time, enfin bref, des conneries quoi...<br />
<br />
C'est alors que le docte docteur, entre deux remontées d'acide (pour moi il se drogue, c'est indéniable), m'a dit comme ça qu'il consentait à me revoir dans trois mois pour un premier bilan. Bilan, kézako ? Depuis quand a-t'on besoin d'un bilan pour rectifier un nez qui se voit comme...le nez au milieu de la figure, justement ? Ou alors c'est qu'il ne m'a pas crue et qu'il pensait que, 3 mois après, mon nez se serait encore allongé ? Attend, bonhomme, je ne suis pas Pinocchio, j'ai pas envie de devenir un petit garçon, t'as dû louper un épisode, comme tu as très certainement loupé les cours de psychologie élémentaire à la fac de médecine, parce que plus con sur le plan humain et relationnel, à ce niveau là il faut le faire exprès si ce n'est pas le cas.<br />
<br />
J'ai encore vainement tenté de lui expliquer que 3 mois de plus pour rien, ça signifiait pour moi 3 mois de plus à m'en prendre plein la gueule au boulot ou dans la rue et que ça n'allait pas franchement m'aider pour la suite, mais fume ! J'aurais tout aussi bien pu me carrer son stéthoscope dans l'oigne et danser la gigue, au moins ça aurait été rigolo. Il a fini par me dire "je comprends votre déception, monsieur (re-sic), mais aucun chirurgien ne pratiquerait une opération sans l'avis d'un psy" (attend, que je comprenne bien, c'est donc un psy qui va lui dire s'il est en état d'opérer, c'est ça hein ?). Surtout que dans 3 mois, s'il a pu mettre ce temps à profit pour un sevrage et qu'il arrête de me balancer ses conneries, il faudra encore trouver la date pour l'opération...je me vois bien accéder à une bête rhinoplastie après ma SRS et mon changement d'état-civil à ce stade. Autant que j'aille me faire casser le nez lors d'une opération de police, ça ira plus vite pour me le faire refaire ensuite.<br />
<br />
L'entretien (je te tiens par la barbichette...) s'est soldé par le très attendu (moi je n'ai pas loupé les cours de profilage au moins) "vous pouvez passer au secrétariat pour prendre rendez-vous, monsieur, au revoir monsieur". J'ai senti comme un grand vide au fond de moi, avec l'envie de me cacher dans un trou de souris pour pleurer tout mon soûl, ou éventuellement lui mettre un taquet (finalement j'aurais dû opter pour la seconde solution, ça m'aurait évité de niquer mon maquillage), et je suis repartie "la queue basse" (au point où j'en suis, un peu plus, un peu moins, on ne va plus se formaliser pour si peu).<br />
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En tout cas une chose est clairement établie : lui pas toucher moi, ni dans 3 mois, ni jamais...et puis quoi encore ?</span><br />Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5614614921154218328.post-50042162932570678152016-04-24T06:35:00.001-07:002016-04-24T06:35:21.272-07:00Les dingues et les paumés<span lang="FR">Bonjour...<br />
<br />
Bon ben voilà, je suis allée à la soirée d'enterrement de vie de garçon de Chloé, et du coup je me suis retrouvée entourée de plein de gens bizarres...des gens qu'on n'a pas trop l'habitude de fréquenter en temps normal...comment dire...des gens bizarres quoi...vous voyez ce que je veux dire ? Non ? <br />
<br />
Mais si, vous savez bien, ces gens qui ont un truc en plus...ah le nom m'échappe...le truc là, qu'on ne remarque pas chez les autres gens normaux (qui par définition ne sont pas bizarres), car eux n'ont pas cette particularité...le truc trans-machin, lgbt-chose, ou hétéro-bidule, comme ils appellent ça...oh c'est trop bête, je l'ai sur le bout de la langue...le même truc qu'on trouve sur certains forums (remarque, avec tous les gens bizarres qui les fréquentent, c'est pas étonnant), ce truc là :<br />
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<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjG7vqgI4oMM3ivf4OgnTesToSHZU6KCG0mSuql3npaFsBDP3x0-xJGQLTjY28P39cWfxAP_iwU51FH1bc2LkmIGsEcLPRjm-tOt1M6BPqPE1A4CpaAFy6IVK-A6uO5wnh5ZVg5ZXfHFgA/s1600/Coeur3.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="239" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjG7vqgI4oMM3ivf4OgnTesToSHZU6KCG0mSuql3npaFsBDP3x0-xJGQLTjY28P39cWfxAP_iwU51FH1bc2LkmIGsEcLPRjm-tOt1M6BPqPE1A4CpaAFy6IVK-A6uO5wnh5ZVg5ZXfHFgA/s320/Coeur3.jpg" width="320" /></a></div>
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Vous voyez maintenant ?<br />
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Bon, au début ça surprend un peu, mais on s'y fait très vite...<br />
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Donc je me suis pointée toute à trac en milieu d'après-midi après le taf du matin (chagrin) et j'ai été accueillie par Chloé tout naturellement...première fois que je la voyais en chair et en os...ça fait drôle de pouvoir toucher en vrai des gens bizarres, mais ça ne m'a pas déclenché d'éruption cutanée (j'appréhendais un peu, avec tout ce qu'on voit à la télé). Puis elle m'a présentée à Marie, sa compagne, puis à deux autres nanas qui se trouvaient là aussi, une certaine Alexandra et son amie Andréa, dont j'avais aussi fait la connaissance sur facebook (les deux plus bizarres du lot en fait...si je vous disais ce qu'elles m'ont forcée à faire). Ben tiens, je vous le dis. <br />
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Figurez-vous qu'au bout d'un moment, elles ont eu l'idée bizarre d'aller faire un tour en ville et qu'elles m'ont proposée de les accompagner, alors que le soleil n'était pas encore couché (si si, il y a du soleil en Bretagne, c'est juste les nuages qui sont plus gros qu'ailleurs). Nan mais oh, y en a qui ont de ces idées, la ville je connaissais déjà, mais pas en plein jour, et quand on est bizarre, c'est plutôt la nuit qu'on doit sortir, sinon où va-t'on, je vous le demande ? Ben où on est allées justement, c'est chez Camaïeu, sauf qu'il a fallu qu'on marche un peu beaucoup au milieu des gens normaux, parce qu'en plus Alexandra s'était garée assez loin du magasin (quand on est bizarre, on n'a pas le sens de l'orientation, c'est bien connu).<br />
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Nous voilà rendues (enfin) au magasin. Ah mince, dis, c'est vachement sympa de pouvoir déambuler dans les rayons autrement qu'en androgyne...j'en oublierais presque mon grand nez...c'est pourtant pas les miroirs qui manquent, en plus, et niveau éclairage, doivent avoir de sacrées réductions chez ERDF, tu en prends plein les quinquets, que si c'étaient des lampes à incandescence, tu bronzerais en 5 minutes. Bon, et puis après le passage à la caisse, nouvelle immersion au milieu des gens normaux pour regagner la voiture (déjà ?). Le vent doit s'être un peu levé pendant le trajet, un vent glacé et mordant, qu'à un moment je dois même marquer une pause, vu que j'ai les yeux qui piquent un peu...pas à dire, c'est pas le même climat que chez moi. Heureusement, Andréa et Alexandra me font comme un rempart, histoire de me réchauffer, mais leur technique ne doit pas être au point parce que les yeux s'embuent de plus belle...ça doit être le choc thermique ou un truc comme ça...c'est bizarre la physique, parfois.<br />
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Bon et puis retour chez Chloé, d'autres invités commencent à arriver petit à petit, il y a un peu de tout, c'est très "cosmopolite" comme dit Alexandra, mais globalement surtout des gens bizarres, toutes tendances confondues. On se présente, on boit un verre, on fait la navette entre le salon et le fumoir, on se raconte nos vies, nos parcours, entre deux petits fours...ah oui parce qu'il faut dire que Chloé et Marie ont bien fait les choses, il y a un buffet super sympa, l'ambiance, elle, est géniale (pourtant pas très à l'aise en ce qui me concerne, je me méfie de tous ces gens bizarres). Je discute tout de même avec Christine, Marine, Pascal, Jessica... pour un peu Vincent, François, Paul, et les autres...tiens, c'est exactement ça, des tranches de vie prises caméra sur l'épaule, où on se fout de la lumière ou du son, une gentille pagaille au milieu de laquelle on évolue sans but apparent, des destins qui se croisent et se recoupent parfois, des histoires vraies, les choses de la Vie, et quelle vie, tout ça...et merde, dis, déconne pas, c'est pas le moment de penser à la musique du film, surtout que je dois rentrer en voiture tout à l'heure et qu'il y a du brouillard tout le long, et l'accident en pleine nuit, fringuée comme je le suis, j'ai déjà goûté, merci (faudra que je vous raconte, à l'occasion).<br />
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Bref, tout ça pour dire que je me prends encore à parler de moi à tous ces gens bizarres (il y a même un couple d'hétéros non trans, vous dire à quel point il pouvait y avoir de gens bizarres à cette soirée). A un moment, je vois même une fille apparaître sur un écran d'ordinateur via une webcam (c'est dingue, ils sont vraiment partout ces gens bizarres). Cependant, il y a un truc..."bizarre" lui aussi, c'est que bizarrement je me sens plutôt bien au milieu de tout ce monde. J'ai pourtant pas quitté mon verre des yeux, donc je ne pense pas qu'on ait pu mettre des substances rigolotes dedans, et puis de toutes façons, si ça avait été le cas, je m'en serais aperçue, j'ai l'olfactif très développé. Non, c'est autre chose, et j'ai remarqué ce truc à chaque fois que ces gens bizarres se sont mis à me prendre la main. Ca fait un peu comme avec les détraqueurs dans Harry Potter, sauf que là c'est dans l'autre sens, comme s'ils m'instillaient une espèce de venin par contact, c'est très curieux comme sensation, et ça doit être un poison puissant, parce qu'à chaque fois j'ai vachement de mal à décoller ma main. C'est donc de ça qu'ils se nourrissent ? Tu m'étonnes que j'avais raison de m'en méfier... <br />
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Et la preuve qu'il faut s'en méfier, c'est que petit à petit en plus, ben tous ces gens bizarres le sont de moins en moins à mes yeux...comme s'ils m'apparaissaient tout à coup comme des gens ordinaires qui auraient peut-être parfois des vies extraordinaires, la faute à pas de chance, à la nature, à la société, à la vie, va savoir, va comprendre...déjà qu'il m'a fallu du temps pour ma pomme, toute une vie, alors pour des gens que je viens de rencontrer et que je ne connais ni d'Eve ni d'Adam (rapport à la pomme, vous inquiétez pas, on s'y fait aussi quand on me pratique)... Mais il y a une chose qu'on ne peut pas leur retirer, c'est que même bizarres, tous ces gens vont au bout de leurs rêves, et ça les rend...comment dire...vivants. Tiens, c'est sûrement ce qui m'a manqué pendant toutes ces années, pourtant des gens "space" j'en ai rencontrés, mais jamais de bizarres, curieusement. C'est con, ça m'aurait certainement évité de faire les mauvais choix, quitte à devenir bizarre à mon tour, enfin ça c'est pas un scoop...<br />
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Alors bon, pour éviter de faire comme le lierre, mourir où je m'attache, je vais reprendre la route, histoire de poursuivre un peu ma course du lièvre à travers les champs (ça c'est mon côté gipsy, j'ai pas été surnommée "le gitan" pendant des années pour rien). Je prends congé, en faisant gaffe au coup de la main (j'ai compris le truc maintenant), et pourtant c'est pas l'envie qui me manque de rester...ah ben tiens, pendant que je pensais à tout ça, je me fais avoir encore deux trois fois, faut jamais relâcher l'attention, heureusement que je suis timide, ça aide à ne pas être trop fusionnelle...enfin pas si sûre que ça aide vraiment, tout compte fait, parce que j'ai beau être une grande fille, il faut savoir parfois baisser sa garde et laisser parler son coeur...ah ben tiens, c'est le mot que je cherchais au début. Et c'est surtout que je commence à les aimer, mes gens bizarres, pas bizarres en fait, juste exceptionnels, et au moment de se quitter j'ai comme une grosse boule dans la gorge...ce qu'on peut être gnangnan quand on est une fille...et le pire, c'est que j'aime ça...vous pensez que je suis bizarre ?</span><br />Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5614614921154218328.post-87465861124738355352016-04-24T06:30:00.000-07:002016-04-24T06:30:10.821-07:00Bipède à station verticale<span lang="FR">...toujours faut se tenir debout...<br />
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Surtout qu'en ce moment fait plutôt froid dehors.<br />
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Alors on va se relever, sachant que : <br />
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1-Un con qui marche ira toujours plus loin qu'un con assis<br />
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2-La gadoue, c'est salissant, et au prix où sont les fringues...<br />
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J'ai pas demandé à venir au monde, sauf que maintenant que j'y suis, va bien falloir continuer, juste histoire de voir si l'herbe est plus bleue de l'autre côté de l'arc-en-ciel, avant de se transformer en engrais azoté plus tard (oui, j'ai un scoop : dieu n'existe toujours pas).<br />
<br />
Donc, un paquet de bonnes nouvelles quand même, c'est que les choses avancent apparemment dans le bons sens. J'ai trouvé plein de nouveaux contacts intéressants. Des gens comme moi en fait, non pas que je sois quelqu'un de particulièrement intéressant, mais je veux plutôt dire des gens qui, comme moi, se sont mis un jour en tête de vouloir changer de sexe (et qui pour certains ont réussi)...des gens bizarres en somme (c'est vrai ça, y en a qui ont de ces idées, j'vous jure). <br />
<br />
J'ai ainsi fait la connaissance de quelques amies trans (ben oui, j'ai des amies trans) qui m'ont refilée quelques tuyaux et autres bonnes adresses pour améliorer à la fois mon apparence, mon "passing" comme on dit, comme au tennis, sauf que là on joue souvent en revers, mais aussi mon karma (pas le truc aux 32 positions, l'autre).<br />
<br />
Et puis il faut bien que jeunesse se repasse, et si possible qu'elle se repasse bien, sans faux plis.<br />
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Je vais donc aller traîner mes guêtres du côté de Brest, il paraît qu'il y a un professeur formé à l'école des spécialistes de Thaïlande qui pratiquerait des opérations de réassignation sexuelle, avec les mêmes techniques et les mêmes résultats. En attendant, il s'occupe également de chirurgie de féminisation faciale et d'après ce qu'on m'en a dit, c'est plutôt un bon. J'en profiterai également pour aller voir une copine, Chloé, dont on a beaucoup parlé dans les médias au mois de décembre. Une fille très sympa, bavarde comme toutes les autres, mais avec laquelle on peut passer des heures au téléphone sans s'en rendre compte.<br />
<br />
Ah oui, j'ai aussi pris rendez-vous avec une orthophoniste, parce que les hormones ne font pas tout, et même si on a tendance à adopter naturellement une autre façon de parler, il y a quelques trucs à savoir. Elle m'a été adressée par une de ses consoeurs, qui manifestement n'avait pas trop envie de s'enquiquiner mais je pense que j'ai gagné au change, vu qu'elle a déjà travaillé avec des trans...au moins j'espère avoir de bons résultats avec elle.<br />
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Et puis plein d'autres trucs encore, j'ai passé la vitesse supérieure au boulot, plus aucune fringue de mec, maquillage léger (pour l'instant), le tout "encadré" et "validé" par un psy de "l'inspection du travail" en quelque sorte, et je n'attends plus que mon nez soit refait pour pouvoir être en "full" 24/24, donc que du positif.<br />
<br />
Sinon, après deux mois de nouveau traitement, ça pousse toujours, un peu comme la végétation en ce moment, ça doit être à cause de l'hiver doux qu'on traverse, je ne vois que ça comme explication. Une sensation curieuse en fait, une légère tension permanente dans la poitrine, les seins un peu douloureux quand on les touche...et puis bien sûr le volume qui augmente et la forme qui se précise chaque jour un peu plus...si la courbe de croissance continue comme ça, d'ici deux ans faudra penser à acheter une ceinture lombaire :)<br />
<br />
Et puis aussi de réels changements dans ma façon d'être, changements confirmés par plusieurs personnes différentes, les postures, les gestes, plein de trucs conscients et inconscients, le monde qu'on voit avec une autre vision, la métamorphose qui opère doucement, une impression de sérénité que pour un peu je virerais boudhiste, les attitudes, tout ça. C'est vrai que le parcours reste difficile, mais plus on progresse, plus on se sent bien, plus on avance vers le but fixé, plus les choses deviennent évidentes...et ça c'est quelque chose de merveilleux.<br />
<br />
Allez, c'est reparti pour un tour, m'auront pas, petit coup de blues passager dû au traitement, l'impression aussi de stagner un peu dans mon coin, faut dire que par chez moi c'est assez calme, question chauve-sou...pardon, question trans...c'est ça l'inconvénient d'être à la campagne.<br />
<br />
On continue...</span><br />Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5614614921154218328.post-89823130209756161422016-04-24T06:11:00.002-07:002016-04-24T09:39:45.204-07:00Eros über alles<span lang="FR">Bon, allez...rideau !<br />
<br />
Fin de la représentation...fatiguée de tout ça.<br />
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Juste un dernier conseil : internet et sa fenêtre ouverte sur le monde, ben en hiver faut penser à la fermer, sinon on finit par avoir froid à la longue.<br />
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Bye...</span><br />
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<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
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Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5614614921154218328.post-11258924378713670142016-04-24T06:10:00.000-07:002016-04-24T06:10:17.963-07:00Psychanalyse du singe<span lang="FR">"J'ai appris à jouer la guitare avec la méthode Ogino"...heuh... non en fait; c'est juste le début de la chanson, mais il fallait bien que je trouve un autre titre de Thiéfaine pour continuer sur ma lancée (entre nous et un pot de saindoux, heureusement que je n'ai pas choisi de titrer mes chapitres avec des chansons de Vivien Savage, parce qu'à part "La p'tite lady", pour le reste, j'aurais été bien embêtée)<br />
<br />
Si vous avez suivi mes folles aventures depuis le début, que vous avez eu le courage de tout lire, et si en plus vous avez tout compris sur moi, vous pouvez sauter ce paragraphe. Pour les autres (dont je fais partie), on s'en va aller fureter un peu du côté de chez Swan, juste histoire de voir si les fleurs des jeunes filles qui le sont (en fleurs... suivez, merde...) ne seraient pas faites tout à coup comme ça de vénélite compressée, et seraient devenues inaltérables à l'eau de mer, antimagnétiques, fluorescentes et ininflammables...<br />
<br />
Bon, que je résume un brin, j'ai la chance extraordinaire de pouvoir compter sur le soutien total de la femme de mes vies, parce que, dans cette histoire, c'est elle et uniquement elle qui est une personne fantastique, un concentré d'abnégation, de tendresse, de douceur et d'amour, parce que, croyez-moi, il en faut énormément pour accepter une telle situation, et si je ne l'avais pas, ma transition se passerait très certainement beaucoup plus mal. Je ne dirai jamais assez à quel point elle est merveilleuse, puisqu'elle me supporte au quotidien, dans tous les sens du terme, et qu'elle fait tout ce qu'elle peut pour m'aider. Elle a parcouru des tonnes de sites et de pages web, cherchant à en savoir un peu plus sur le "phénomène", s'investissant chaque jour de plus en plus, avançant avec moi tout au long du lent processus qui devrait faire de moi ce que j'aurais aimé être.<br />
<br />
Oh, je ne me leurre pas trop non plus. Tous les THS du monde, toutes les opérations de féminisation, tous les changements envisageables ne tendront qu'à me rapprocher de mon idéal, sans toutefois pouvoir l'atteindre définitivement, car si on se base sur un simple constat froid et sans appel, je sais très bien que je resterai toujours une femme issue de la transexualité, incapable de concevoir, différente des autres, ne serait-ce que sur un plan chromosomique, sans parler de tout le reste. Mais je sais aussi une chose, c'est que malgré ma volonté de devenir une femme à part entière, et non pas entièrement à part, je ne jetterai jamais aux oubliettes de la mémoire cette autre partie de moi qui me rappelle d'où je viens. J'aurai connu les deux "côtés", les deux facettes de cette existence, et si je préfère de très loin celle qui me tend les bras, je ne peux me résoudre à oublier l'autre. Renier son passé, c'est se renier soi-même, c'est se mentir. Que par la suite je ne souhaite pas forcément me promener dans la rue avec une pancarte sur la tête disant "Carolyne, ex-trans devenue femme", c'est tout à fait normal (et heureusement, sinon je ne vous dis pas pour passer les portes), sachant que de toutes façons, pour les gens qui m'auront connue "avant", cette pancarte sera bien là. Enfin j'ai aussi l'espoir qu'un jour elle disparaisse également pour eux. Mais une chose est sûre, c'est que si je suis toujours amenée à côtoyer d'autres soeurs en souffrance, je saurai leur dire tout mon parcours, si ça peut les aider à mieux appréhender le leur. Parce qu'il y aura toujours cet aspect de ma "communauté" que je veux pouvoir montrer aux autres, c'est que nous ne sommes pas (toutes) des illuminées qui auraient dans l'idée de "jouer" avec la nature par simple "caprice". Que les choses soient bien claires avec ça, cette souffrance est bien réelle et elle est profondément ancrée en chacune de nous (et en chacun de nous, pour les transexuels FtM, qui ont un parcours diamétralement opposé au mien, mais qui me rejoignent en tout point dans les motivations qui leur font franchir le même pas dans l'autre sens, ne jamais l'oublier non plus).<br />
<br />
Mais cette souffrance, ce mal-être permanent, ne peuvent être compris que par des gens qui sont dans la même situation que nous. Et quelle que soit l'aide dont on peut disposer tout au long de son propre parcours, on reste toujours seule pour l'affronter finalement. Toutes les questions qu'on se pose quant à l'efficacité du THS, tous les doutes qui nous assaillent, toutes les angoisses qui pointent le bout de leur nez dès qu'un truc semble aller de travers, tout ce qui nous préoccupe au quotidien, il n'y a qu'avec d'autres copines qu'on peut vraiment en parler car elles seront passées par là aussi. Et puis ce n'est pas la peine d'en rajouter pour les personnes qui nous accompagnent, je pense à ma femme par exemple, elles ont déjà bien assez à gérer comme ça. <br />
<br />
Je sais que je suis quelqu'un qui a en général une certaine "force" de caractère et aussi une "grande gueule" mais en fait je serais plutôt du genre guimauve ou coeur d'artichaud, et puis avec le traitement, j'ai de plus en plus tendance à "craquer" un peu à la première occasion et souvent pour des broutilles. Bon, en même temps, mieux vaut que j'en lâche "pour rien" plutôt que de tout garder et que ça finisse par exploser. J'étais déjà assez sensible à la base, mais j'avoue que là c'est le pompon. Il faut dire aussi que j'avais déjà une "vision" un peu désuète et décalée du monde des femmes, et aujourd'hui encore je n'en suis pas "guérie", puisque je continue exactement dans cette voie. En gros, disons que pour moi, j'associe la féminité et tout ce qui s'y rapporte à une extrème sensibilité, au romantisme, à la douceur, la tendresse, le côté "Belle au Bois dormant enlevée par le prince Charmant et emportée sur son blanc destrier", on pourrait presque parler de "mièvrerie" et quelque part c'est un peu ça.<br />
<br />
Je risque, en disant ça, de faire hurler beaucoup de femmes, sans parler des féministes (celles qui vont jusqu'à brûler leurs soutien-gorges pour emmerder la société machiste...les connes, au prix que ça coûte ces trucs là). Qu'on soit bien daccord : c'est MA vision de la féminité et ce vers quoi je veux aller, mais je ne remets pas en cause pour autant toutes les avancées sociales et idéologiques des femmes, c'est juste le monde de Carolyne tel qu'elle le sent et tel qu'elle veut qu'il soit pour elle. Après, si les femmes veulent pouvoir piloter des avions de chasse, fumer des gros cigares, voire même aller jusqu'à se faire greffer un pénis, histoire que la parité ne soit plus un mythe, moi je m'en fous. Et puis il en faut pour tous les goûts. Les miens diffèrent un peu mais ça n'a aucune importance. C'est peut-être aussi, d'une certaine façon, une vision passée par le prisme du mec que j'ai été naguère, du temps où je me cherchais sans comprendre.<br />
<br />
De toute façon, mec ou fille, j'ai toujours été attirée par cette vision du monde de Vénus, fût-elle fantasmée ou non, alors ce n'est certainement pas aujourd'hui, après tout ce chemin parcouru et tout ce que j'endure depuis quelques mois, que je vais tout changer.<br />
<br />
Je ne deviendrai pas une femme des années 2000 et la suite ? C'est normal, vu que, quelque part, c'est un peu comme si j'avais été placée dans un caisson d'hibernation il y a plus de 30 ans, véritable cocon que j'étais, et que j'en sorte ensuite à l'état de papillon sans passer par celui de chrysalide....toujours ce désir de "sublimation" en quelque sorte. Si tout va bien, je pourrai prétendre être enfin une femme à l'horizon 2013 ou 2014 au plus tard, mais une femme des années 60 ou 70, voire des années antérieures, décalée de mon époque, et alors ? Et quel est le "modèle" de la femme de cette première partie du 21ème siècle ? Diam's, avec son cerveau de protozoaire, sa gueule de raie et son charme de mollusque lamellibranche ? Ségolène, la reine du Poitou, dont le seul fait de rebellitude de toute sa carrière aura été de divorcer d'avec Porcinet ? Ou encore Trifouilly-les-Oies Novotel...heuh...Paris Hilton, pardon, un beau petit cul couronné par du néant et une tête à claques ?<br />
<br />
Idéalement, c'est sûr que j'aimerais être une femme de 20 ans, à la plastique parfaite, et qui ne se serve pas de sa bouche que pour dire "oui", avec une bonne situation, en bonne santé, etc, etc, etc...comme pratiquement la moitié de la population mondiale. Bon ben ça c'est pas possible dans l'immédiat, les carnets de commande sont à bloc et les délais de livraison accusent quelques années d'attente. Pas grave, on fera autrement, et puis si j'avais eu ce putain de courage d'avoir osé prendre ma vie en mains il y a 30 ans, tout serait différent auourd'hui. A ce sujet, quand je rencontre des copines à peine sorties de l'adolescence et qui hésitent, ne serait-ce qu'à aller voir un psy pour un premier entretien, sous couvert d'anonymat, quelque part je les envie, et j'aimerais être à leur place et à leur époque. Je vous prie de croire que je n'attendrais pas 30 ans pour commencer un THS. Mais bon, quand on a 20 ans, on croit qu'on a toute la vie devant soi, alors on ne va pas risquer de faire de la peine à ses proches, se fâcher avec ses amis, ou être montrée du doigt dans la rue, on aura bien le temps pour ça. Et puis un beau jour on découvre qu'on n'a plus 20 ans, qu'on a toujours vécu au fond d'un placard, que la vie est passée sans qu'on puisse la vivre comme on aurait voulu, et là, tout ce qui nous avait empêché à l'époque de pouvoir le faire devient tout à coup "secondaire", ou du moins ne semble plus aussi vital qu'avant, parce que le temps nous est tout à coup compté et que la souffrance qu'on a gardée toutes ces années en soi devient alors insupportable.<br />
<br />
Oui, je sais, maintenant que j'ai "osé", c'est facile à dire par rapport aux autres qui se débattent encore avec leurs propres angoisses, leurs doutes, leurs contextes socio-professionnels, etc... Bien sûr que c'est difficile d'annoncer tout à trac à ses proches que "finalement, tout bien considéré, y aurait peut-être comme du mou sur la corde à noeuds et du hareng dans la gelée de coings, et qu'au final il faudrait songer à m'appeler mademoiselle, parce que j'ai comme dans l'idée d'être une fille". Et l'annoncer 30 ans après, quand on a réussi à donner le change, qu'on est bien installée dans sa vie "d'homme", à votre avis, il y aura moins de dommages colatéraux ? Peau d'balle, oui ! C'est encore pire, parce que tout votre entourage a été "dupé" pendant 30 ans, qu'il vous a donné du "mon grand, mon gars, mon pote" au quotidien...tiens, c'est comme de découvrir par hasard que toute sa vie n'est qu'un songe et que tout ce qui nous entoure ne sont que des images subliminales générées par un ordinateur relié à notre cortex, un peu comme dans Matrix...vous mordez le topo ?<br />
<br />
On va sans doute me dire que les "bons conseils" que je veux donner à celles qui n'ont pas encore franchi le pas ne sont en fait qu'une espèce de "vie par procuration", cette vie dont je rêvais mais que je n'ai pas été capable de vivre, alors je me rabats sur d'autres pour la vivre à travers elles ? Possible...il doit y avoir un fond de vérité là-dedans, mais j'aimerais juste leur faire toucher du doigt tout ce qu'elles sont en train de perdre, par peur ou par lâcheté, peu importe, je suis mal placée pour juger, mais qu'elles regardent juste la vidéo qui suit, et qu'elles se posent bien la question de savoir si elles voudront un jour se voir comme Marie ou comme Virginie, tout ça pour dire que non seulement le temps joue contre nous mais aussi cette saloperie de testo qui nous éloigne chaque jour un peu plus de ce à quoi on veut accéder.<br />
<br />
<br />
<br />
Alors ? Toujours convaincues que l'urgent c'est d'attendre ? Qui des deux semble vivre sa transition de manière sereine et épanouie ? Ok, je vous l'accorde, Eric, le père de Marie assure gravement et on aimerait que beaucoup de parents aient cette ouverture d'esprit et soient capables d'entendre la souffrance d'un fils qui, à 16 ans leur annonce qu'il veut devenir une fille, et qu'ils puissent lui apporter le même type de réponse. Et même si le cas de Marie et de son père fait figure d'exception, c'est votre vie qui se joue. Maintenant, libre à chacune de préférer commencer à vivre à 50 ans, chacun sa vie, moi ça ne m'apportera ni ne m'enlèvera rien de plus, j'ai pris la mauvaise option dès le départ et il n'y a pas de seconde chance. C'est juste que je trouve dommage de gâcher le principal si on est dans une logique de transition à long terme. Plus on s'y prend tôt et plus on contrecarre les effets de la puberté du sexe de naissance.<br />
<br />
Une dernière chose, et parce que je m'aperçois que, paradoxalement, plus je m'approche de mon but final et plus tout ça me revient en pleine face, et qu'il ne se passe pas une journée sans que tout ce qui fait ma vie d'aujourd'hui ne soit prétexte à du spleen, pour dire pudiquement les choses, gâchant ainsi la joie du moindre signe d'évolution ou du moindre changement, vous avez la chance d'être dans une époque où la communication sur la transidentité n'a jamais été aussi forte, alors essayez, pour vous, pensez à vos soeurs d'infortune qui sont nées trop tôt, et qui, une fois leur voyage accompli, auront toujours dans un coin de leur être ce regret de ne pas avoir osé plus tôt. Gardez bien à l'esprit que la vie est courte, et qu'elle l'est d'autant plus pour nous toutes, qui commençons à vivre avec 20 ans de moins que les autres femmes, dans le meilleur des cas...<br />
<br />
J'avais pensé vous parler de plein d'autres choses à l'origine, mais je fonctionne au "feeling" et j'écris en fonction de tout ce qui me passe par la tête, suivant le "mood" du moment. Je reviendrai peut-être sur tout ce que j'ai oublié dans ce chapitre, de préférence le jour où le "yoyo" sera en position haute, on parlera soldes d'hiver, du téton d'Alexandra Lamy qui donne des vapeurs à ces cons de puritains américains, du spot de pub pour les tampons qui a provoqué la colère des trans néo-zélandaises pour discrimination, du spot de pub de WonderBra pour sa gamme de dessous "Wonderbra Transsexual Secrets" qui ne devrait pas provoquer la colère de ces mêmes néo-zélandaises, bref, on parlera de tout et de rien, de rien si tout ce que je dis vous emmerde, de tout si vous pensez que rien ne peut vous emmerder, on verra bien le moment venu...<br />
<br />
Je vous embrasse, prenez soin de vous...<br />
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Carolyne, transsexuelle...(parce que nous le valons bien aussi).</span><br />Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5614614921154218328.post-43566435156071950062016-04-24T06:05:00.001-07:002016-04-24T06:05:17.130-07:00Alambic sortie sud<span lang="FR">Bon, une année qui s'achève, une autre qui commence...<br />
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Bonne année 2012 au passage, en espérant que ces cons de Mayas soient aussi bons astrologues qu'Elisabeth Tessier ou Paco Rabanne...<br />
<br />
Bilan de 8 mois de THS avec le cocktail progestérone/oestrogènes, pas terrible, trop long pour des changements visibles, l'impression de stagner...on oublie.<br />
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Début du traitement "classique" à base d'androcur et d'oestrogènes et au bout d'un mois j'ai déjà mal aux seins. Non pas que je sois une adepte de Sacher Masoch mais disons que j'aime bien souffrir pour la bonne cause, et là je suis servie car ça commence à prendre forme, enfin ! Je commençais un peu à désespérer, d'autant que sont venus se greffer plusieurs petits problèmes d'intendance en plus de tout le reste. La dernière tempête a eu raison de mon bateau qui s'est pris pour le Nautilus et notre jardin a pratiquement été dévasté. "Travaillez, prenez de la peine..." qu'il disait l'autre...devait pas habiter en Bretagne celui-là.<br />
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Mais bon, vu que 2012 est aussi l'année du Dragon et que mon horoscope me prédit de grands changements, on va passer à autre chose, et même ces 8 mois de traitement "pour rien" n'entameront pas mon optimisme béat (c'est bien foutu la méthode Coué).<br />
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Tiens, à propos de changements et sans transition (humour), je me suis fâchée avec certains membres de ma famille, lesquels avaient une propension naturelle à me prendre jusque là pour un con, et surtout pas pour une conne, puisque tout ce qui touche au problème de dysphorie de genre ou de <strong>transsexualisme</strong> ne semble pas être compatible avec leur système d'exploitation...doivent encore en être à Windows 3.11. Bon, que les gens aient du mal avec ça, je veux bien le comprendre, mais quand on me sort qu'on n'adhère pas à mes "théories" sur le changement de sexe, que caryotype, cogiati, syndrôme de Benjamin et autres "travaux sans intérêt" n'ont aucune valeur scientifique, et qu'on ne cherchera surtout pas à s'informer plus avant sur le phénomène, je me dis comme ça que si ces gens là avaient dû être médecins, leur plaque porterait le nom de Diafoirus, ils casseraient le thermomètre pour faire baisser la fièvre, et pratiqueraient sans doute de bonnes saignées pour soigner l'anémie. Ouf, on l'a échappée belle !<br />
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Alors si eux "n'adhèrent" pas à ces "théories" (je rajoute "fumeuses", car c'était bien l'esprit), je ne me sens pas obligée non plus d'adhérer à leur vision étriquée du monde qui les entoure et je préfère les laisser là où ils sont et pour ce qu'ils sont ("désolée Mr. Ramirez, mais quand on est énervée ça soulage"). On est soit homme, soit femme, pas d'autre alternative possible et tout le reste "n'existe pas". J'aurais dû être hermaphrodite, ça m'aurait évité d'avoir à les subir autant, puisque si pour eux je n'avais pas existé, par voie de conséquence eux non plus pour moi (faut être logique).<br />
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Exit donc les "obligations" familiales, ça nous fera des vacances. Heureusement, il y a encore d'autres membres de ma famille qui ont les idées un peu plus larges et surtout qui aiment les gens pour ce qu'ils sont et non pas pour ce qu'ils devraient être, ça fait toute la différence. Et quand ils me disent "si c'est vraiment ton choix et que tu es heureux comme ça, alors c'est le principal", ben ça fait chaud au coeur (même s'ils ont encore du mal à dire "heureuse", il faut leur laisser le temps de s'habituer). J'ai même des cousins et cousines qui m'appellent cousine également....elle est pas belle la vie ?<br />
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Allez, hauts les coeurs ! Je n'ai pas fait tout ce chemin pour m'arrêter à la porte de service ; mon psy croit toujours en moi, ma femme aussi, mes amis, mes proches (pour mes chiens je ne suis pas sûre, quoique le mâle me regarde bizarrement...nan...j'déconne), bref, j'ai tout plein de monde qui me soutient, pas envie de les décevoir et aussi me décevoir, par ricochet.<br />
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Tous mes voeux pour cette nouvelle année, qu'elle vous apporte tout ce dont vous rêvez, plein d'amour et une bonne santé...quant à moi, vous pouvez me souhaiter "bonne année" ou "beaux nénés", j'accepte les deux :)</span><br />Unknownnoreply@blogger.com0