dimanche 24 avril 2016

Autoroutes, jeudi d'automne

"Elle m'envoie des cartes postales de son asile
m'annonçant la nouvelle de son dernier combat
Elle me dit que la nuit l'a rendue trop fragile
et qu'elle veut plus ramer pour d'autres Guernica
Et moi je lis ses lettres le soir dans la tempête,
en buvant des cafés dans les stations-service,
et je calcule en moi le poids de sa défaite,
et je mesure le temps qui nous apoplexise,
et je me dis stop
Mais je remonte mon col, j'appuie sur le starter,
et je vais voir ailleurs, encore plus loin ailleurs

Et je croise des vieillards qui font la sentinelle
et me demandent si j'ai pas des cachous pour la nuit
Je balance mes buvards et tire sur la ficelle
pour appeler le dément qui inventa l'ennui
Et je promène son masque au fond de mes sacoches,
avec le négatif de nos photos futures,
Je mendie l'oxygène aux sorties des cinoches
et vends des compresseurs à mes ladies-bromure
et je me dis stop
Mais je remonte mon col, j'appuie sur le starter,
et je vais voir ailleurs, encore plus loin ailleurs

Il est bientôt minuit mais je fais beaucoup plus jeune
Je piaffe et m'impatiente au fond des starting-blocks
Je m'arrête pour mater mes corbeaux qui déjeunent
et mes fleurs qui se tordent sous les électrochocs
Et j'imagine le rire de toutes nos cellules mortes,
quand on se tape la bascule en gommant nos années,
j'ai gardé mon turbo pour défoncer les portes,
mais parfois il me reste que les violons pour pleurer
et je me dis stop
Mais je remonte mon col, j'appuie sur le starter,
et je vais voir ailleurs, encore plus loin ailleurs."




Ailleurs, de l'autre côté du miroir, over the rainbow, telle une Judy Garland du Magicien d'Oz, j'ai voulu aller voir ce qu'il y avait ailleurs, alors je l'ai remonté mon col, et pour aller loin j'y suis allée, aussi loin que j'ai pu. M'a fallu en traverser des précipices, franchir des obstacles que je croyais insurmontables, en surmonter des saloperies qui me tombaient dessus tous azimuths. Le Magicien d'Oz...tu parles d'un conte de fées, d'un conte défait plutôt...passant du Wizzard of Oz à Zardoz, le film éponyme avec Sean Connery. Me restait plus qu'à faire tomber les masques de pierre de tous les faux nez que j'ai pu rencontrer pendant mon parcours initiatique, à première vue ça impressionne mais tout ça n'est que façade :



Un bon coup de K2R détachant avant lavage, un peu de lessive St Marre en paillettes, et les taches disparaissent...un dernier cycle de rinçage, après le raviveur de couleurs et l'assouplissant, et le rêve aura retrouvé l'éclat du neuf. Bon ok ça consomme beaucoup d'eau mais après tout ce n'est rien que de l'eau, de l'eau de pluie, de l'eau de là haut, et comme disait ma grand-mère : "pleure, tu pisseras moins". On n'est jamais trahi que par les siens après tout, vu que les autres on les a vu venir avant.

En attendant, tout ça n'arrange pas trop mes bidons, je dois le reconnaître, surtout que depuis mon opération ma vie se résume à passer mes journées sur le canapé du salon, entre les programmes lénifiants et insipides de la télé qui rend con, les dilatations quotidiennes, les soins post-opératoires qui me font voyager jusqu'à la salle de bains, le soleil que je ne vois qu'à travers la fenêtre et dont je ne peux pas profiter (c'est con, on avait un bel été). Dis, j'en viendrais presque à regretter tout ce que j'ai fait jusque là, et avec les feuilles mortes qui commencent à se ramasser à la pelle, c'est moi qu'on risque de ramasser à la petite cuiller bientôt. Tout ça pour ça, c'était bien la peine, tiens, plus goût à rien, plus d'envie, plus d'énergie, et mon pauvre ange qui se lamente de me voir ainsi...fallait pas rêver trop fort, la vie ne pardonne rien, fin de la leçon !







Au point où j'en suis à ce moment là, un peu plus, un peu moins, qu'est-ce que ça change ? Allez, on retourne voir du côté du virtuel. Sur cette autoroute hystérique qui m'a conduite chez les mutants j'ai troqué mon cœur contre une brique et mes espoirs contre des lavements (tu sais, le truc à la Bétadine que tu t'injectes sans te fendre la poire, forcément, que sinon tu ne peux plus te l'injecter ensuite). Après tous ces avatars je retrouve celui que j'avais laissé de côté pendant près de deux ans, histoire de ne pas polluer la scène du "crime" que je m'apprêtais à commettre alors. Je l'aime bien, ma Lillith virtuelle transgénique, polythérapeute à ses heures, ou sextoy, c'est selon, trônant au milieu de son petit club où se côtoient tout ce que ce petit monde onirique compte comme trans, lesbiennes, et autres "anormalités" du sexe et du genre. Et si je ne lui ressemble pas physiquement, quelque part elle est cette partie de moi d'une époque révolue et d'un avenir incertain (et puis elle me coûte moins cher en chirurgies de toutes sortes). Tiens, elle me fait penser à cette autre chanson de mon ami Hubert, qu'avec un peu d'imagination vous pourrez vous faire une idée de ce à quoi elle ressemble et du rôle qui lui a été dévolu...c'est qu'elle connait la poloche, la gueuse :


"Y’a toujours un cinglé au bout de son trimard
qui se crame les yeux sur un ours en chaleur
du côté de ces nuits où s'enfuit le hasard
avec les doigts collés de foutre et de sueur

Y’a toujours un taxi qui se perd dans la brume
avec une reine morte en pâture aux fantômes
et de vieux corbeaux rances en marge du bitume
qui s'en viennent crever au détour de ta zone
Lilith ! oh Lilith

Y’a toujours un pingouin qui souffle ses poumons
à travers un saxo branché sur du mélo
et des gosses exilés qui maquillent ton nom
sur les fiches-transit d'hôtels hallucinos

Y’a toujours un pigeon qui s'envole en fumée
dans les couloirs visqueux d'un vieux rêve-agonie
et des cigares bandants sur les lèvres flippées
de dieux défigurés maquillés par tes nuits

Lilith
tu sais comment ça jouit
Lilith
les mecs roussis
les dingues de la déglingue
qui s'flinguent derrière ton zinc
Lilith ! Lilith !
tu sais comment, comment ça jouit
les mecs complètement stress
qui t'réclament aux toilettes :
une p'tite canette, une p'tite fumette
une reniflette, une seringuette
une bonne branlette
et puis ciao, dodo !

Y’a toujours une frangine qui se noie dans ses nerfs
au fond d'une arrière-salle d'un vieux boxon crado
et d'autres qui s'en vont respirer le grand air
sur une plage à Hambourg, à Belfast ou Glasgow

Y’a toujours un clébard de bar unijambiste
qui largue ses sachetons dans les WC pour dames
et des gonzes un peu raides au bras de vieilles groupies
qui dégueulent en riant leur Canigou on ice

Lilith
tu sais comment ça jouit
Lilith
les mecs roussis

Tu marches nulle part à genoux sur mes rames
avec des souvenirs à tringler du bourrin
tu descends le quartier où les mômes jouent aux dames
et me font voir la came dans le creux de leurs mains
Mais j'ai perdu l'adresse des autres solitudes
à contempler la noille dans les yeux des passants
Souvent t'en as croisé au bord de l'hébétude
qui ne pouvaient dormir sans leur dose de sang

Lilith !
tu sais comment ça jouit
Lilith
les mecs finis
les dingues de la déglingue
qui s'flinguent derrière ton zinc
Lilith ! Lilith !
tu sais comment, comment ça jouit
les mecs complètement stress
qui t'réclament aux toilettes
Tu sais comment ça jouit
Lilith
les mecs finis
les dingues de la déglingue
qui s'flinguent derrière ton zinc
Lilith ! Lilith !
tu sais comment, comment ça jouit
les mecs complètement stress
qui t'réclament aux toilettes :
une p'tite canette, une p'tite fumette
une reniflette, une seringuette
une bonne branlette
et puis ça joue ! ça jouit !




Ca y est ? Tu mords le topo ? Polythérapeute, que je te dis, et tout ça sans entamer le trou de la sécu en plus...docteur "déshonoris causa" de la faculté d'IMVU, me reste plus qu'à trouver une jolie plaque de cuivre. Et puis bon, tout ça a un je ne sais quoi de pathétique mais je m'en tamponne (maintenant je peux en plus, on n'arrête pas le progrès, et ça se voit moins qu'un protège-slip), et puis ça me passe le temps pendant mes dilatations, plutôt que de contempler le plafond en attendant, jusqu'à ce fameux jeudi d'automne (punaise, Hubert, mais tu les as toutes écrites pour moi, c'est pas possible autrement, dis ?)

Que je t'explique : t'as vu comme le travail a été bien fait en Thaïlande, que les moindres détails y sont et tout à l'avenant...ah t'as pas vu ? Ben imagine (bien essayé), sinon va faire un tour sur le site du chirurgien qui s'est occupé de moi et tu cliques ensuite sur "Galeries SRS", t'auras le résultat en images et en couleur en plus...vas-y, je t'attends...quoi, il te faut le lien en plus ? Bon...j'espère que t'es majeur(e)...tiens :

http://www.chet-plasticsurgery.com/sex-reassignment-surgery-example-result-by-dr-chettawut-case-1/



...ça y est, t'as vu ? Je peux continuer ? Ok. Donc, au bout de 4 mois de soins intimes aussi agréables que lorsque ta femme se rend chez son gynéco pour son frottis annuel (tu lui demanderas, elle t'expliquera, et si t'es avec un mec, ben parle-lui de son toucher rectal en pleine crise hémorroïdaire)...j'ai perdu le fil, avec mes conneries...ah oui, ça y est. Donc, vu la gène et les douleurs occasionnées lors de ces diverses manipulations, j'étais comme qui dirait un peu désappointée quant à mon futur épanouissement sexuel, parce que si j'avais voulu rentrer dans les ordres j'aurais choisi d'autres voies (demande aux bonnes sœurs ou aux enfants de chœur...quoique à y regarder de plus près...enfin bref). De plus, tant que tout n'était pas bien cicatrisé, fallait pas trop y toucher. Tu ajoutes à cela une certaine appréhension tout de même, parce que, contrairement aux idées malsaines qu'on me prête (et que je garde pour moi sans les rendre), ben je reste impressionnée par tout ça et je n'ose même pas y toucher, tellement c'est too much.

Oh, j'ai bien essayé deux ou trois fois, par curiosité j'avoue, mais c'était tellement sensible que c'en était tout de suite agaçant et même en me donnant l'air d'avoir l'air, généralement au bout de dix secondes je lâchais l'affaire, et puis pour ça il faut être "dans le mood" comme on dit, et comme à chaque fois que je m'empale c'est juste médical (tiens, je pourrais faire concurrence à Frigide machin, avec un titre aussi naze, ça vaut bien son "fait-moi l'amour avec deux doigts", la conne), inutile de dire que pour le grand air de l'acmée, on verrait ça plus tard...ou jamais. C'est ainsi que, ce fameux jeudi d'automne, alors que j'avais une fois de plus emprunté le "highway to Hell" et que je me trouvais simultanément dans mon salon et dans mon autre salon virtuel (grâce à internet j'ai le don d'ubiquité), ma femme dans la vraie vie, accompagnée de son propre avatar dans l'autre, est arrivée près de moi (en fait je commençais à m'endormir, le temps est long quand on ne peut rien faire d'autre qu'attendre que ça se passe).

Du coup ça m'a réveillée...je suis encore gênée lorsque je fais mes "exercices" quotidiens et qu'elle me voit dans des postures que d'aucuns (les cons) qualifieraient d'équivoques...je voudrais les y voir, le frifri en éventail et un huitième de manche à balai en guise de bâton d'esquimau...m'est avis qu'ils auraient eux aussi du mal à s'assoir les jambes serrées, alors poupouille. Bref, elle s'enquiert de savoir si tout va bien...pas pire que d'habitude...et me caresse doucement la tête en prenant ma main dans la sienne. Je réprime un sanglot...j'en ai tellement marre de lui imposer cette déchéance morale et physique depuis des semaines. Sa main quitte mes cheveux et elle vient poser son index sur ma bouche en me disant "chut, ma Caro, je t'aime"...Angélique, ce pseudo lui va si bien... J'embrasse son index, timidement, en fermant à demi les yeux, puis elle le promène sur mes lèvres et mes baisers deviennent plus insistants. J'ai envie de me laisser aller à sa tendresse, à son amour qu'elle me manifeste jour après jour, au delà de tout ce que j'aurais pu imaginer lorsque je l'ai rencontrée.

Alors je m'enhardis, ma bouche happe son index, mes lèvres s'enroulent autour de lui dans un lent mouvement de va et vient, fellation improbable mais ô combien délicate et sensuelle. Tout en lui prodiguant cette caresse, je plonge mes yeux dans les siens, guettant le moindre battement de cils. Elle répond à ma prière muette par un sourire indulgent, puis sa main abandonne la mienne et elle vient me caresser la joue, avant de descendre lentement vers mon cou. Puis elle poursuit son exploration et part à la rencontre de mes seins. Je sens la chaleur de sa paume à travers le tissu léger de mon petit haut, ses doigts mutins qu'elle promène nonchalamment sur mes tétons que je sens durcir et poindre. Elle sait depuis des années déjà que cette partie de mon être est très sensible, bien plus encore qu'avant depuis les hormones. Elle retire alors son doigt de ma bouche et me murmure "attend, ma puce" avant de venir coller ses lèvres aux miennes, puis m'embrasse tendrement, tandis qu'elle remonte mon haut de ses deux mains et finit par me l'enlever entièrement, laissant apparaître mes seins dans leur plus simple appareil. Ne me laissant aucun répit, elle s'empresse alors de les caresser à nouveau de ses mains expertes, merveilleux et divin massage, savant mélange de palper rouler, ses mains qui se font nid douillet et pigeonnant, ses doigts entre lesquels elle roule et roule encore mes tétons, ses doigts dont la pulpe vient effleurer leurs aréoles, à la limite du supportable parfois.

Et puis elle remonte une de ses mains et vient caresser ma joue, fourrage dans mes cheveux, tandis qu'elle me fixe de son regard si doux et qu'elle a toujours ce tendre sourire énigmatique et bienveillant au coin des lèvres, douce et blonde Joconde dont un Léonard de Vinci aurait pu s'inspirer. Alors, tout en continuant de me regarder, elle descend lentement son visage à hauteur de ma poitrine frémissante, et sa bouche vient recueillir tour à tour mes seins, le disputant à sa main qui continue ses caresses. C'est chaud, c'est doux, je sens sa langue dardée qui les titille l'un après l'autre, en alternance, ses lèvres qui aspirent mes mamelons, elle s'est mise à me téter, et quelque chose a changé dans son regard qu'une lueur un peu plus farouche anime à présent, quelque chose de plus animal, je suis sa proie, elle est la tigresse. Elle marque un temps d'arrêt en me fixant plus intensément. Je sens sa main descendre alors lentement le long de mon ventre et se diriger vers ma vulve, tandis que sa bouche vorace et gourmande reprend son insatiable tétée.

Je tente de prendre sa main qui s'aventure tout à côté de ma chatte..."non, pas ça, mon cœur, je t'en prie"...mais elle repousse ma tentative d'un geste ferme et décidé, et vient placer un doigt contre mes grandes lèvres, en marquant à nouveau une pause. "Laisse-toi aller, ma puce, laisse-moi faire" dit-elle. Son regard a encore changé, il est redevenu bienveillant, comme pour me rassurer, et elle me dit ça tout en caressant ma tête plus lentement, plus amoureusement, manière sans doute de dissiper mes dernières inquiétudes...après tout, je suis aussi sa femme, et elle ne veut que me le montrer. Ses doigts s'insinuent alors entre mes grandes lèvres qu'elle écarte doucement, puis partent à la recherche de mon petit bouton, qu'elle finit par découvrir, lové au creux de son capuchon. Elle porte alors son majeur à sa bouche avec un petit sourire vainqueur et je sens son doigt mouillé de sa salive entamer sa parade amoureuse avec mon clitoris, tandis qu'elle continue ses autres caresses. Cette fois plus de doute, je suis bien sa femme, ex prince Saphir devenue sa princesse saphique. Elle joue de mon corps comme elle le ferait d'un instrument, tantôt violoncelliste, tantôt pianiste, tantôt harpiste, musicienne multiforme, elle explore toute ma gamme, faisant vibrer toutes mes cordes, je ne fais plus qu'une avec elle, je suis son instrument.




J'essaye de suivre le moindre de ses changements de rythme, la plus petite variation de son tempo, en faisant aller et venir en moi l'olisbos d'acrylique détourné pour un moment de sa fonction première, tout en écartant et refermant mes cuisses au gré de ses fantaisies...mon dieu, c'est divin de se découvrir ainsi. Son majeur poursuit sa folle sarabande autour de mon petit bouton, lui d'ordinaire si sensible au point d'être agaçant, elle a su l'apprivoiser, le dompter, canaliser ses décharges électriques. Parfois elle délaisse ma poitrine, le temps de se lover un peu plus contre moi et de m'embrasser à pleine bouche, pour repartir ensuite à l'assaut de mes deux globes, doux assauts ponctués par ses mots d'amour et sa tendresse qu'elle me murmure ou me crie selon ses envies. Le temps s'est arrêté, et j'en ai perdu toute notion de toutes façons, je goûte ces instants d'éternelle félicité en gémissant sous ses caresses, en priant le ciel pour que ce ne soit pas un rêve, et si jamais ça l'était, alors que je ne me réveille plus. Et puis, insidieusement et sans vraiment y prendre garde, un changement plus subtil s'opère en moi. D'abord confus et ténu, presqu'imperceptible au début, il grandit progressivement, inexorablement, roule et enfle encore et encore, jusqu'à ce qu'il prenne corps, que je sente au fond de moi comme un train d'ondes successives, couvrant toute la gamme du spectre audible et inaudible. Ca commence avec les infrasons, puis les ultrabasses, auxquelles viennent s'ajouter mille harmoniques, comme le souffle de mille orchestres philarmoniques qui auraient envahi la scène du théâtre de Bayreuth, accents wagnériens, chevauchées des Walkyries, chevauchées fantastiques, hordes de chevaux sauvages lancés au galop que plus rien ne peut contrôler, harde folle emportant tout sur son passage et que rien n'arrête...

Dévastée, anéantie, hors du temps et de l'espace...me suis vue flotter dans la pièce sans comprendre que je nous regardais d'ailleurs...déroutant...un peu comme ces récits sur les E.M.I. Et puis un moment de flottement qui paraît durer une éternité ensuite, comme si les connexions avaient du mal à se faire...tiens c'est exactement ça : déconnectée et flottant entre deux eaux, entre deux mondes, entre deux espaces-temps. Soudain, une image s'impose à ma vue : pas d'erreur, je suis au paradis, la preuve, le visage au contours encore flous de cet ange qui se penche sur moi. Puis l'image se précise et devient d'une netteté éblouissante ; je connais ce visage, celui de mon ange. Je la serre tout contre moi, et pour la première fois depuis des semaines ce sont des larmes de bonheur que je sens couler le long de mes joues.

Ce toubib est un magicien...

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