dimanche 24 avril 2016

Une fille au rhésus négatif

Tout reste encore à faire, pourtant, et une fois le premier pas franchi, je suis impatiente que tout le reste se mette en place. Rendez-vous est donc pris avec l'endocrynologue afin de commencer le traitement hormonal de substitution, mais il va me falloir encore patienter quelques semaines, elle a un agenda chargé. De plus, comme m'a expliqué Tom, j'aurai des tas d'examens à faire avant. Alors j'en profite pour prendre rendez-vous également au centre laser, chez le coiffeur, etc...c'est fou tout ce qu'on doit faire...mais ce n'est que du positif pour une fille au rhésus encore négatif.

Première séance de laser, donc. Je flippe un peu, étant d'une nature assez douillette et puis non, finalement, c'est aussi désagréable que quand on oublie de jeter ses rasoirs...jetables...et que les lames sont émoussées...ça tire un peu et puis ça passe. Le seul truc en fait, c'est l'odeur du poil brûlé qui est assez entêtante et pas terrible, question glamour. Il va me falloir environ 10 séances, d'après la dermato, avant que le résultat soit définitif ou presque. En fait, c'est ça le plus long...plus qu'à prendre mon mal en patience.

En attendant, j'arrive enfin à mon premier entretien avec l'endocrinologue. Elle est très sympa, m'explique un peu en quoi consiste le traitement, les conséquences de la prise d'hormones, ainsi que le côté irréversible après quelques mois. Ah oui, elle me prescrit le truc classique : androcur/estreva, soit des anti-androgènes et des estrogènes, mais l'androcur n'a pas une bonne presse en ce moment, trop d'effets néfastes, voire dangereux. Ca fait quelques temps que j'ai un peu étudié la question et je lui propose un autre protocole que des copines ont essayé à l'étranger et qui a donné de bons résultats, à savoir progestérone/estrogène.

Disons que l'idée, dans le traitement hormonal de substitution, c'est d'une part de faire baisser le taux de testostérone et d'autre part augmenter artificiellement le taux d'estrogènes, afin d'arriver à l'équilibre, mais un équilibre "décalé". Donc si on dit au corps de diminuer la production de testostérone (par l'action des anti-androgènes) et qu'on lui administre artificiellement des estrogènes, ces dernières vont se trouver en "majorité" et du coup, le corps va évoluer et se féminiser. Mais on peut aussi diminuer la production de testostérone en apportant artificiellement une autre hormone (la progestérone). Du coup, cette dernière "sature" le corps, et comme celui-ci est saturé artificiellement, il va ralentir la production naturelle de testostérone. On aura donc progestérone/estrogènes qui vont "prendre la place" de la testostérone, un peu selon le même principe que les pastilles d'iode qu'on doit ingérer pour saturer la thyroïde en cas d'accident nucléaire. C'est en gros l'idée que je soumets à l'endocrynologue et contre toute attente, elle accepte de me faire essayer cette voie là pendant les 6 premiers mois, et de voir ensuite ce que ça aura donné. Elle est pas belle, la vie ?

Elle me prescrit donc une floppée d'examens sanguins, caryotype, bilans et consorts, et me délivre l'ordonnance qui me permettra de me procurer de l'estreva (estrogènes sous forme de gel transdermique) et de l'estima-gé (progestérone sous forme de capsule, dosée à 100 mg)

Passage à un premier labo pour un premier bilan sanguin et autres analyses demandés par l'endocryno...ce sera le dernier pour celui-là. Des vrais nazes, coincés du cul et de partout, pas aimables et l'air condescendant qui va avec tout le reste...et comme une conne, j'ai joué la carte de la franchise en expliquant la finalité de tout ça, car il y a un examen qu'ils refusent de me faire, pour la raison suivante : "on ne fait jamais ça chez un homme"...Andouilles ! C'est pas une échographie pour savoir si je suis enceinte ou pas que je leur demande, et puis c'est pas moi qui le demande en plus...pas grave, il y a d'autres labos et un peu plus professionnels, bye-bye les nullos...

Bref, au bout de quelques semaines, une fois tous mes résultats en main et après l'accord de l'endocryno au vu de ces derniers, passage à la pharmacie pour la prise en compte du premier mois de traitement. Je vous dis pas l'effet que ça fait^^. Je suis sur un nuage...surtout quand je vois sur la boîte que l'Estima-gé peut s'administrer par voie orale ou...vaginale. On est le 21 mars, c'est le printemps, et moi je sors enfin de l'hiver.

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