dimanche 24 avril 2016

Un vendredi 13 à 5 heures

Sortie en ville, histoire de faire quelque chose et ne pas rester comme une conne toute seule à la maison (quoique, si j'avais su).

Magasin Séphora, juste pour quelques trucs à voir dans les nouveautés. "Bonjour, vous avez du vernis magnétique ?" Après quelques instants, la vendeuse revient de la réserve et m'annonce que ce n'est pas encore disponible (c'est con, il m'en fallait pour hier)...tant pis...j'achète un ou deux trucs et une fois à la caisse, une de ses collègues lui demande ce que je voulais. La réponse tombe, comme un crachat de phtisique dans un bol de soupe à l'orphelinat : "Comme j'expliquais à monsieur, les cartons ne sont pas encore ouverts dans la réserve"...Regards en coin des clientes présentes, l'une d'elles en manque de faire tomber le canard en plastique qu'elle était en train d'essayer, cherchant une idée de cadeau pour une copine (mon oeil). Sourire désabusé de ma part et regard indulgent en direction de la cruche (la prochaine fois je viendrai en marcel et bas de jogging en me grattant les couilles, on ne sait jamais). Je paye mes achats et je sors, en faisant bien claquer mes talons en ondulant de la croupe, histoire de donner du mouvement à ma jupe.

Retour en voiture...deux nazes jouent au chat et à la souris avec moi sur la voie express. Je te double, tu me doubles, je te redouble, tu me redoubles, etc, appels de phares et clignotant, on sort à la prochaine ? Vu que ma maman m'a toujours dit de ne pas parler aux inconnus, surtout quand ils sont pénibles, je retrouve quelques bons vieux réflexes de la Bac et je résiste difficilement à l'envie de les serrer au prochain virage et de leur mettre le pouchka sur la tronche, histoire de leur apprendre le respect dû aux dames. Et puis bon, d'autres choses à faire, aussi sors-je (c'est vraiment nul cette tournure de phrase, je trouve) brusquement à la dernière sortie, que ces blaireaux n'ont pas eu le temps de comprendre et qu'ils continuent tout droit...tout juste vois-je leurs misérables feux stop s'allumer dans une tentative désespérée d'emprunter le même chemin que moi, mais c'est compter sans les autres, qui leur font comprendre, à grands coups de klaxons rageurs, qu'ils devraient songer très rapidement à avoir des relations contre-nature avec des ours (des pyrénéens, sans doute ?) et les obligent ainsi à poursuivre leur chemin. Sale temps pour les cons.

Comme je suis manifestement en période bleue, j'en profite pour me rendre au tabac du coin afin de tenter ma chance au loto (vous avez remarqué comme les tabacs sont toujours au coin de la rue ? comme les boulangeries, les cafés, et le bonheur, à ce qu'il paraît). C'est bondé, bon dieu, pas bandant, du coup je me redresse et je fais la queue (désolée mais ça me fait marrer)...et encore je ne branle pas le chef, je sais me tenir en société tout de même. Arrive mon tour. "Bonjour madame, vous désirez ?" (ah tiens, il y a un léger mieux). "C'est pour un loto flash" (les numéros fétiches c'est pour les fétichistes). "Bien madame, une grille ?" (j'ai pourtant pas mis un kilt). Au diable les varices, je me fends de 5 grilles entières (une folie). "Voilà madame, ça fera 10 euros...sur 20 ? Bien madame, et 10 qui font 20, madame...au revoir madame". C'est là que j'ai finalement capté que ses "madame" étaient un peu trop appuyés et qu'il semblait souffrir de problèmes intestinaux qu'il avait manifestement du mal à contenir, car il était tout rouge et semblait pris de hoquets qu'il arrivait difficilement à réprimer. C'est donc à ce moment là que j'ai compris que ses "madame" ostensibles, ostentatoires et limite obséquieux, étaient en fait sa façon à lui de me faire savoir qu'il me conchiait sans avoir besoin d'huile de ricin (ce qui constitue tout de même un exploit, z'avez vu le bébé ? ou alors il a le cul inversement proportionnel à ses idées : large).

Comme un "flottement" commençait à gagner l'assistance, un peu comme le doux clapotis que produisent les cuissardes d'un égoutier en train de récurer une fosse d'aisance, et comme je n'avais pas vraiment besoin d'acheter des chewing-gums sans filtre, je suis sortie, non sans avoir lancé un "merci, au revoir" de ma voix la plus suave (le suaviez-vous ?) et en affichant un sourire timide et désarmant à l'assistance (de toutes façons c'est moi qui avait le plus gros calibre dans mon sac). Sortie du stationnement, pas assez vite au goût d'un rageux qui se met à klaxonner comme un débile profond qui aurait trouvé un canard comme celui que la cliente de Séphora testait et qui s'entêterait à vouloir le faire caqueter (faut t'y être con). Bon, j'ai ma dose, je rentre me réfugier dans mon cocon virtuel où tout n'est qu'amour, tolérance, compassion (ça guérit même les ongles incarnés, c'est dire).

Petit bémol très sympathique tout de même, une petite soeur m'appelle entretemps...j'oublie pour un instant ce monde de cons, même si c'est difficile parce qu'elle est loin et qu'on est assez fusionnelles, et puis ensuite je m'en vais voir du côté de facebook si j'ai encore des amies.

Je laisse quelques commentaires de ci de là, quelques connaissances m'appellent, tout bien...jusqu'à ce qu'un grincheux totalement hermétique à l'humour désabusé et au second degré prenne la mouche à la suite d'un de mes coms qui disait comme ça : "le maquillage c'est que pour les filles, c'est pour ça que je suis obligée d'en mettre des tonnes, à cause des poils (de barbe)". Du coup l'autre crie au scandale, que "faut arrêter avec ça, que le maquillage c'est pour tout le monde, etc...", l'air pas content du tout. Moi, juste pour le dérider, vu que je le sentais aussi coincé qu'un anus avant un lavement, je rajoute "oui, c'est vrai, il y a aussi les clowns, au cirque." Et là c'est le drame ! Il me traite de pathétique, d'esprit primaire étroit et étriqué, enfin bref, je suis tout à coup bombardée neuneu pire qu'un mollusque lamellibranche, ce qui ne lasse pas de me faire sourire, venant de la part d'un cerveau reptilien et psycho rigide, donc j'en viens tout naturellement à le traiter de pisse-vinaigre et puis bon, le propriétaire du mur concerné finit par dire stop et vire les coms...ça m'ennuie juste qu'il puisse avoir des amis comme ce naze. Résultat des courses, une ambiance de merde qui s'installe.

Le prochain vendredi 13, j'hiberne, même si c'est au mois d'août.

Heureusement, peu après minuit je reçois un appel vidéo de deux soeurs, dont une que j'aime beaucoup, et on finit la conversation à point d'heure.

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